Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a appelé samedi à la formation d'un "nouveau gouvernement complètement différent des précédents", au moment où des milliers de Libanais manifestent depuis trois jours à travers tout le pays contre le pouvoir, l'accusant de corruption.
La veille, le chef du gouvernement Saad Hariri avait donné un ultimatum de 72h aux membres du cabinet afin d'avaliser les réformes économiques nécessaires, laissant planer la menace d'une démission dans le cas contraire.
Interrogé par an-Nahar sur ce délai, M. Geagea a répondu : "M. Hariri est déterminé à être positif jusqu'au dernier moment. Je respecte cela, mais je ne l'appuie pas, étant donné qu'on a perdu espoir dans la majorité ministérielle actuelle". "Cette majorité, qui n'a pas été en mesure de remédier à la situation, peut-elle aujourd'hui nous sortir de l'impasse? Bien sûr que non. Nous avons une vision complètement différente de ce que Saad Hariri tente de faire".
"Je pense qu'avec cette majorité ministérielle, nous ne pourrons aller nulle part, a expliqué le leader chrétien. Si les Forces libanaises quittaient le gouvernement, cela suffira-t-il pour le faire tomber ? À la lumière de la réponse à cette question, nous déterminerons notre position car il est important de parvenir à une solution".
Samedi, Saad Hariri, a convoqué les chefs des groupes politiques faisant partie du gouvernement à se réunir pour des concertations au Grand Sérail autour d'une initiative composée d'une série de réformes.
Abordant ce plan, M. Geagea a reconnu ne pas avoir vu encore le document du Premier ministre. "Lorsque nous l'examinerons, nous nous exprimerons à ce sujet, mais je répète : il ne s'agit pas d'une question de réformes. Le problème est clair : les gens sont contre la majorité ministérielle et parlementaire actuelle. Le moins que nous puissions faire est donc de mettre en place un nouveau gouvernement complètement différent, et qui ne soit pas formé de la même manière que les gouvernements précédents", a-t-il assuré.
Réagissant au discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, M. Geagea a estimé qu'il existait une "contradiction flagrante dans les propos du leader chiite qui a déclaré qu'il y avait une grande crise de confiance entre le peuple et l'État, avant de réclamer que le gouvernement reste en place".
Samir Geagea a conseillé aux manifestants de "garder la foi et rester déterminés", leur rappelant toutefois d'éviter toute perturbation de l'ordre public. Se rangeant du côté des protestataires, il les a encouragés à poursuivre leur action "parce que la situation dans le pays ne peut pas rester telle quelle".
Le chef des FL a salué les mouvements de protestation au Liban-Sud et dans la Békaa. "Ce n'est pas un acte héroïque que de descendre dans la rue à Jal el-Dib, Zouk Mikael ou Batroun, mais plutôt à Nabatiyé, Tyr, et les autres villages du Sud et de la Békaa, parce qu'il est clair que le Hezbollah et Amal ne veulent pas de ce mouvement. Mais malgré cela les gens sont descendus dans la rue", a-t-il affirmé, ajoutant que "cela faisait longtemps que nous n’avons pas vu l’unité libanaise telle que témoignée les deux jours précédents".
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commentaires (4)
PUISQUE LES CHOSES SONT ARRIVEES LA JE RESPECTE LES RECLAMATIONS DU PEUPLE LIBANAIS ET JE M,Y JOINS BIEN QUE JE PENSE QU,ILS AURAIENT DUS ETRE FAITS IL Y A AU MOINS CINQ ANS TOUT EN SOUHAITANT QUE CES RECLAMATIONS SOIENT PUREMENT DU PEUPLE LIBANAIS. ET PUISQU,ON EST LA UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES S,IMPOSE. VIVE LE LIBAN !
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 50, le 20 octobre 2019