Vers 21h, dans le centre-ville de Beyrouth, des gardes du corps du ministre de l'Education, Akram Chehayeb, ont ouvert le feu avant de forcer leur passage parmi les manifestants qui ont lancé des objets contre les véhicules du convoi. L'un des manifestants a montré des douilles vides aux caméras. Plusieurs rafales d'armes automatiques ont été entendus.
Réagissant à ces événements, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a affirmé avoir demandé à Akram Chehayeb, qui est membre de sa formation politique, de livrer ses gardes du corps qui ont ouvert le feu. "J'ai demandé au camarade Akram Chehayeb de livrer ceux qui ont ouvert le feu en l'air et nous sommes sous le parapluie de la loi, mais nous demandons une enquête transparente et refusons toute agression contre qui que ce soit", a écrit le leader druze sur Twitter.
Commentant les manifestations à la chaîne LBCI, le ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, a d’abord pointé du doigt "des mains occultes" qui seraient selon lui derrière ces mouvements. "Cette descente (dans la rue) n'est pas innocente", a-t-il affirmé, refusant de donner plus de précisions. Un peu plus tard, il a annoncé aux chaînes de télévisions locales qu'il avait décidé de revenir sur sa décision de taxer les messageries instantanées, à la demande du Premier ministre, Saad Hariri.
Le ministre libanais de l'Information, Jamal Jarrah, avait confirmé dans un premier temps jeudi que le gouvernement avait approuvé l'imposition d'une nouvelle taxe sur l'utilisation des applications de messagerie instantanée comme Whatsapp, Skype ou Viber. "Une taxe de 20 centimes de dollar par jour sur les appels via les services de messagerie tels que Whatsapp et Viber a été approuvée et nous commencerons à appliquer cette mesure à partir du 1er janvier 2020", avait lancé M. Jarrah, à son arrivée au Conseil des ministres. Il avait précisé plus tard que cette augmentation générerait environ 200 millions de dollars de recettes par an.
Selon le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, cette taxe n'était pas une mesure inclue dans le projet de budget pour l'exercice 2020, mais une décision du ministre des Télécommunications, Mohammad Choucair.
Mi-septembre, Mohammad Choucair avait démenti des informations circulant sur les réseaux sociaux concernant "la présence au Liban d'experts étrangers chargés d'étudier les modalités d'une suppression de la fonction d'appels sur la messagerie instantanée WhatsApp". "Le ministère veut continuer à offrir ce service important à tous les utilisateurs des réseaux de téléphonie mobile du Liban", avait-il assuré.
Le budget 2020, qu'examine depuis des semaines le gouvernement du Premier ministre Saad Hariri, est attendu aussi bien par les donateurs de la conférence de Paris (CEDRE) que par les agences de notation financière. L’objectif prioritaire des dirigeants libanais est d’accélérer le processus de réformes afin de réduire le déficit public. .
Pour mémoire
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Le peuple n’est pas une victime, il est complice! Dans la vie, il y a deux types de voleurs: Le premier, appelé « voleur ordinaire », c’est celui qui vous vole votre argent, votre portefeuille, votre vélo, votre parapluie… ; Le second, appelé « voleur politique », c’est celui qui vous vole votre avenir, vos rêves, votre savoir, votre salaire, votre éducation, votre santé, votre force, votre sourire… La grande différence entre ces deux types de voleurs, c’est que le voleur ordinaire vous choisit pour vous voler votre bien ; alors que c’est vous qui choisissez le voleur politique pour qu’il vous vole. L’autre différence, qui n’est pas des moindres, entre ces deux types de voleurs, c’est que le voleur ordinaire est traqué par la police ; tandis que le voleur politique, lui, est le plus souvent protégé par une escorte de police... [Voltaire]
02 h 41, le 18 octobre 2019