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Jusqu’à quand ?

Signe des temps… Le pays vit depuis plusieurs semaines au rythme effréné des arrêts de travail, des menaces de grèves ouvertes, des rumeurs les plus alarmistes, des rassemblements de protestation, des réunions syndicales fiévreuses… Même les organismes économiques, les associations commerciales et le secteur touristique sont montés au créneau pour tirer la sonnette d’alarme. Le tout sur fond d’un inquiétant ébranlement du marché des changes. Sans compter, au passage, une surprenante campagne, déplacée et suspecte, contre deux piliers fondamentaux qui tiennent encore debout, en l’occurrence le secteur bancaire (et plus particulièrement le gouvernorat de la Banque du Liban) et le commandement de l’armée.

Le paysage local offre ainsi le spectacle d’un édifice qui se fissure d’un peu partout. Fait particulièrement symptomatique : c’est en un très court laps de temps que les signaux d’alerte rouge ont été déclenchés de toutes parts. Nombre d’analystes et d’experts voyaient, certes, venir la tempête. Mais la concomitance et l’accélération des différentes secousses ne peuvent que susciter des interrogations et des observations de principe.

Le plus désolant face à ce sombre tableau, c’est qu’en dépit de la gravité de la situation, d’étroits calculs partisans et personnels semblent prévaloir pour satisfaire les appétits insatiables de présidentiables privilégiés, boostés de surcroît par un ego démesuré. Cet opportunisme galopant (et souvent maladroit) expliquerait, à en croire nombre d’observateurs avertis, les attaques frontales dirigées contre le gouverneur de la Banque du Liban et le commandant en chef de l’armée, perçus uniquement comme des concurrents potentiels, alors qu’il aurait été plus responsable de reconnaître leur rôle dans les efforts de stabilisation du pays.

Mais bien au-delà de telles considérations plutôt personnelles, c’est sur la cause profonde de la présente crise économico-financière que devrait se focaliser toute l’attention. À l’évidence, la mauvaise gouvernance chronique, le mercantilisme sauvage de certains hauts responsables (ceux que Fouad Chéhab appelait les « fromagistes »), la dilapidation à grande échelle des fonds étatiques et le peu de souci à l’égard de la chose publique ont largement contribué à fragiliser l’économie du pays. Mais il y a beaucoup plus grave… Il n’échappe en effet à personne que les Libanais dans leur ensemble payent désormais le prix fort du fait de l’ancrage aveugle du Hezbollah au régime des mollahs au pouvoir à Téhéran.

Véritable tête de pont des pasdaran sur les bords de la Méditerranée, le parti chiite est englobé dans les sanctions américaines dont les retombées sur l’axe Damas-Téhéran paraissent être, entre autres, à la base des secousses qui déstabilisent depuis quelques semaines l’équilibre monétaire du pays. À cela s’ajoutent les discours guerriers enflammés, et à répétition, du leader du Hezbollah, qui constituent autant de coups de boutoir portés à l’économie nationale. Comment des investisseurs étrangers pourraient-ils se lancer dans des projets au Liban lorsque le principal parti du pays, fort de ses liens privilégiés avec son mentor perse, s’emploie de manière régulière à menacer de tous les maux les pays arabes et occidentaux ? Comment l’économie du pays pourrait-elle se redresser, même avec tous les problèmes de mauvaise gouvernance et de dilapidation de fonds publics, lorsque l’un des principaux acteurs au sein du pouvoir se plaît à entretenir en permanence une atmosphère guerrière au service d’un projet transnational dont il ne contrôle en aucune façon les tenants et les aboutissants ?

Les entreprises locales qui mettent la clé sous la porte ne se comptent plus. Les Libanais ploient plus que jamais sous le poids du marasme et de la récession chronique. Dans une large mesure, c’est cette posture guerrière continue du « parti de Dieu », son implication directe dans tous les conflits régionaux et son suivisme inconditionnel qui plongent le pays dans une crise socio-économique qui risquerait d’ici à un an, selon nombre d’experts, d’échapper à tout contrôle.

Se trouverait-il une âme charitable capable d’expliquer, en dehors de la langue de bois, pourquoi, pour qui, au nom de quelle cause, et surtout jusqu’à quand, les Libanais devraient-ils consentir à détruire leur économie et accepter de vivre dans une situation de guerre permanente qui n’a aucun horizon, aucune perspective ? Depuis la débâcle arabe de juin 1967, le pays du Cèdre n’en finit pas de faire les frais de « la guerre des autres » sur son territoire (pour reprendre l’expression de Ghassan Tuéni) ; il n’en finit pas de supporter, seul parmi ses pairs de la Ligue, les affres du conflit proche-oriental. Faudrait-il encore qu’on lui fasse assumer maintenant – et Dieu seul sait pour combien de temps – les conséquences des ambitions hégémoniques des pasdaran iraniens ?

Signe des temps… Le pays vit depuis plusieurs semaines au rythme effréné des arrêts de travail, des menaces de grèves ouvertes, des rumeurs les plus alarmistes, des rassemblements de protestation, des réunions syndicales fiévreuses… Même les organismes économiques, les associations commerciales et le secteur touristique sont montés au créneau pour tirer la sonnette d’alarme. Le...

commentaires (4)

Until predators are out of Meadle-Est. Sorry peut-être en anglais on me publie.

FRIK-A-FRAK

20 h 14, le 08 octobre 2019

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Commentaires (4)

  • Until predators are out of Meadle-Est. Sorry peut-être en anglais on me publie.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 14, le 08 octobre 2019

  • Jadis, c'était le parti communiste de Farjallah el-Hélou qui s'agenouillait devant l'URSS, le PSNS d'Antoun Saadé et le BAAS de Michel Aflek (mort Mohamed Aflek) qui se prosternaient devant la Syrie et l'Irak. Aujourd'hui c'est le Hezbollah qui sert d'armée supplétive des Pasdaran irano-perses. Jusqu'à quand ? Jusqu'à la disparition programmée du Liban, la seule démocratie laïque multi-confessionnelle du Moyen-Orient.

    Un Libanais

    13 h 26, le 08 octobre 2019

  • Jnusqu'à ce que le peuple libanais prenne son courage à quatre mains et vire tous ceux qui nous ont amenés dans la situation actuelle: les responsables politiques, du "premier" au dernier les chefs de partis, avec ou sans turban, qui ont vendu leur pays pour leur gloire personnelle ceux qui, sous prétexte de "résistance" sont prêts à détruire notre patrie avec des guerres qui ne nous concernent pas Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 14, le 08 octobre 2019

  • C,EST LE BORDEL DANS TOUTE L,EXPRESSION DU MOT ! L,ETRANGE C,EST QU,IL Y A PLUSIEURS PATRONNES DECLAREES GERANTES POUR Y SEMER ENCORE PLUS LA PAGAILLE DANS SA COURS ET SES CHAMBRES CLOSES ! PAUVRE PAYS ! PAUVRES LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 01, le 08 octobre 2019

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