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À La Une - Conflit

Trump menace Ankara après avoir laissé le champ libre à une offensive turque en Syrie

Le vice-président turc Fuat Oktay a rejeté les "menaces" américaines et le ministère turc de la Défense a affirmé que l'armée avait achevé ses préparatifs "en vue d'une opération".

Un véhicule militaire américain accueilli par des Kurdes à Ras al-Aïn, dans la province syrienne de Hassaké, à la frontioère avec la Turquie, le 6 octobre 2019. AFP / Delil SOULEIMAN

Après avoir laissé le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, Donald Trump, sous la pression internationale et de son propre camp, a fait marche arrière dans la confusion, mettant la Turquie en garde contre tout excès.

"Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j'estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l'économie de la Turquie", a tweeté le président des États-Unis.

Faisant fi de ces avertissements, le vice-président turc Fuat Oktay a rejeté mardi les "menaces" américaines et le ministère turc de la Défense a affirmé que l'armée avait achevé ses préparatifs "en vue d'une opération" dans le nord de la Syrie contre les miliciens kurdes des milices YPG, considérées comme "terroristes" par Ankara.

Dans la foulée d'un coup de fil entre Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la Maison Blanche avait créé la surprise dimanche soir en annonçant le retrait des forces américaines stationnées dans cette région et en semblant donner le feu vert à une opération turque. "Il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales, et de ramener nos soldats à la maison", avait ensuite tweeté, tôt lundi matin, le président Trump, accréditant l'idée d'un retrait plus vaste, sinon total, de Syrie.

Cette décision a créé un tollé y compris au sein du camp républicain. M. Trump a été assailli par une vague de réprobations, jusque dans le camp du président, qui, confronté à une procédure de destitution, a pourtant plus que jamais besoin du soutien des élus républicains. Le sénateur Lindsey Graham, souvent prêt à le défendre, l'a appelé à "revenir" sur ce retrait "porteur de désastre".



(Lire aussi : "L'abandon des Kurdes sera une tache sur l'honneur de l'Amérique")



Les responsables américains se sont employés à se démarquer de toute opération militaire d'Ankara et à minimiser le départ des soldats américains déployés près de la frontière turque : il ne s'agit que de 50 à 100 membres des forces spéciales qui sont "redéployés vers d'autres bases à l'intérieur de la Syrie", et en aucun cas d'un "retrait" généralisé.




 

L'ONU craint le "pire"
Le reste de la communauté internationale a aussi mis en garde contre les conséquences d'une offensive turque, à l'instar de l'ONU qui dit se "préparer au pire" en cas de nouvelle crise humanitaire en Syrie, où le conflit a fait depuis 2011 des millions de déplacés et réfugiés et a coûté la vie à plus de 370.000 personnes.

La France a exhorté la Turquie à "éviter une initiative" qui nuirait à la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Elle a aussi plaidé pour que la détention des jihadistes étrangers, dont de nombreux français, dans les camps du nord-est syrien sous contrôle kurde reste "sûre".

Téhéran, autre acteur majeur du conflit syrien, a aussi dit son opposition : lors d'un entretien avec son homologue turc lundi soir, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a "appelé au respect de l'intégrité territoriale", selon un communiqué iranien.



(Lire aussi : Erdogan réitère sa menace d'intervention en Syrie "sur terre et dans les airs")



Si les responsables américains martèlent désormais n'avoir donné aucun "feu vert" à une opération turque, ils confirment aussi que les Etats-Unis n'y feront pas barrage militairement. Les FDS ont accusé les Etats-Unis de "détruire la confiance et la coopération" et averti qu'une opération turque entraînerait une résurgence de l'EI. En attendant, des dizaines de personnes ont manifesté à al-Qahtaniya, une ville syrienne à majorité kurde près de la frontière turque, pour dénoncer le retrait américain.

Dès lundi matin, les forces américaines avaient quitté des positions-clés à Ras al-Aïn et Tal Abyad vers une base militaire située entre ces deux secteurs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont la principale composante, ont creusé des tranchées et des tunnels dans ces zones ainsi que près de Kobané en prévision d'un assaut, d'après l'OSDH.

La Turquie a déjà mené deux offensives dans le nord de la Syrie, la première en 2016 contre l'EI et la deuxième en 2018, à Afrine, contre les YPG. La semaine dernière, M. Erdogan avait prévenu que la Turquie arrivait à bout de patience vis-à-vis des Etats-Unis au sujet de la création d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, convenue entre les deux pays en août.




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commentaires (9)

MAIS TRUMP VIENT DE METTRE EN DEMEURE ERDO QU,IL DETRUIRAIT COMPLETEMENT L,ECONOMIE TURQUE SI CE DERNIER DEPASSE LES BORNES. L,AVENTURIER OTTOMAN ERDO VA SE CASSER ET LES DENTS ET LA TETE.

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 15, le 07 octobre 2019

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Commentaires (9)

  • MAIS TRUMP VIENT DE METTRE EN DEMEURE ERDO QU,IL DETRUIRAIT COMPLETEMENT L,ECONOMIE TURQUE SI CE DERNIER DEPASSE LES BORNES. L,AVENTURIER OTTOMAN ERDO VA SE CASSER ET LES DENTS ET LA TETE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 15, le 07 octobre 2019

  • Wlek sooorrrrrrtttttt !!!!!!!! khalesna ba2a , get the hell of out from our middle east ! Toxic element .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 59, le 07 octobre 2019

  • "Il est temps de sortir des guerres ridicules et sans fin", dit Trump Aura-t-il le courage de dénoncer sa CIA et le Mossad allié pour avoir instigué cette "guerre ridicule et sans fin"? J’en doute...

    Gros Gnon

    18 h 23, le 07 octobre 2019

  • Avoir compté sur Barack Obama et compter sur Donald Trump, c'est construire une tour de 100 étages sur des sables mouvants. Où est la France, protectrice des peuples opprimés ? Fermons le ban.

    Un Libanais

    15 h 35, le 07 octobre 2019

  • LA SYRIE AMPUTEE DU SANDJAK D,ISKENDERUN PAR LA TURQUIE ET DU GOLAN PAR ISRAEL SE VOIT AMPUTEE DE NOUVEAU D,UN CORDON DE 250 KMS DE LONG ET 30 DE LARGE PAR LES MEMES TURCS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 35, le 07 octobre 2019

  • L’Iran NPR s’est dit prête à coopérer avec les gouvernements turc et syrien sur la base du droit international pour résoudre ce problème. L’Iran ne permettra à aucun pays de la région que les terroristes utilisent son sol contre ses intérêts », a précisé le chef de la diplomatie iranienne. « Le ministère des Affaires étrangères et les députés du Parlement partagent les mêmes prises de positions. En ce qui concerne la position iranienne envers l’entrée des forces militaires turques dans la région kurde de la Syrie, elle a été divulguée par notre porte-parole. Moi et Monsieur le président, nous avons informé les responsables turcs lors de notre visite en Turquie », a indiqué M. Zarif. « Après que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, eut menacé d’attaquer l’est de l’Euphrate, les forces du Parti travailliste du Kurdistan (PKK) ont envoyé dans la nuit du samedi à ce dimanche 6 octobre des forces et des équipements militaires vers les zones qu’il occupe dans le nord de la Syrie ». Samedi dans la matinée, Erdogan avait fait part d’opérations militaires imminentes dans le nord de la Syrie. Simultanément à cet envoi d’armes et de forces, les avions de combat américains ont survolé la frontière turco-syrienne. Des sources locales, ont annoncé que deux convois de 100 véhicules militaires appartenant au PKK et toute sorte d’armes sont arrivés hier soir dans les villes frontalières de Tall Abyad et de Ras al-Aïn.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 05, le 07 octobre 2019

  • L'ironie dans tout ça , c'est que on continue à défendre les agissements américains dans notre région et bientôt dans le monde, quand la Chine aura décidé d'en finir avec HongKong ou Taiwan , ou quand elle aura lâché le morceau au Vénézuella etc... en venant nous expliquer que tout ce qui sera dit CONTRE L'AMERIQUE ne viendrait que d'une analyse partisane d'aveuglement et de déni . Il serait plus simple sans trop chercher à se torturer l'esprit de revoir dans l'Histoire du monde , les problèmes que les anglo-saxons ont laissé derrière eux, en Afrique du sud , en Inde/Pakistan, au Moyen Orient , en Asie du sud est, en Asie du Nord , en ce moment en Europe etc... au point où l'expression " filer à l'anglaise " prend tout son sens . Me répondra -t-on que anglo-saxon ne veut pas dire américains ? voyons ! A part le "benefit" d'un seul et unique acteur dans la région ( on sait de qui on parle ) quel est le pays qui a bénéficié de la présence des usa ? Les pays du golfe ? vous êtes sûr que les bénéfices sont en majorité pour eux ? alors pourquoi on ne leur donne le droit que d'acheter des armes de destructions à prix exorbitants et on l'a vu récemment, inopérants ?

    FRIK-A-FRAK

    11 h 53, le 07 octobre 2019

  • Quels lâcheurs ces américains ! Imaginez les troupes kurdes qui comptaient sur l'appui de ceux-´+a mêmes qui les avaient encouragés et armés afin d'en arriver là ! Ça nous apprendra à e jamais faire confiance aux américains ! Les Kurdes d'Irak avaient fait alliance il y a quelques années avec les israéliens . Mais il est difficile de visualiser une intervention sioniste en remplacement d'une intervention américaine sur les frontières turques . Quelle confusion ! Les Etats-Unis font du gâchis vraiment !

    Chucri Abboud

    10 h 41, le 07 octobre 2019

  • TRUMP LAISSE TOMBER LES KURDES SES ALLIES ET SE DECULOTTE DEVANT L,APPRENTI MINI SULTAN ERDO. QUE N,ENTENDRONS NOUS ENCORE. LES AMERICAINS ONT PERDU LA CONFIANCE MEME DE LEURS FERVENTS ALLIES QUI SE DEMANDENT A QUAND LEUR TOUR. CE POLICHINELLE QUI CHANGE D,IDEE TOUS LES INSTANTS N,A PAS L,ETOFFE D,UN CHEF D,ETAT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 12, le 07 octobre 2019

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