Le président libanais Michel Aoun s'est entretenu mardi à New York avec son homologue français Emmanuel Macron, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU devant laquelle le chef de l’État devra prononcer un discours mercredi.
Selon notre correspondante Hoda Chedid, M. Macron a réaffirmé le soutien de la France au Liban, ajoutant qu'il se rendra au pays du Cèdre dans le courant de 2020, à l'occasion du centenaire de la proclamation du Grand-Liban. De son côté, Michel Aoun a remercié son interlocuteur pour ce soutien, insistant sur l'importance de renforcer la coordination et la coopération entre les deux pays pour accélérer le relèvement de l'économie libanaise.
Selon des sources de la délégation libanaise à New York, citées par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les discussions se sont concentrées sur la nécessité de mettre en œuvre les recommandations de la conférence de Paris d'avril 2018. Dans ce contexte, le président français a discuté avec son homologue libanais de son récent entretien avec le Premier ministre, Saad Hariri, au cours duquel ont été évoquées les réformes structurelles que le Liban devra mettre en place dans les mois qui viennent. Sur ce plan, Michel Aoun a insisté sur l'importance de ces réformes, rappelant que leur adoption est l'une des priorités de son mandat.
Toujours selon ces sources, les présidents Aoun et Macron ont évoqué le dossier des réfugiés syriens installés au Liban et les obstacles empêchant leur retour dans leur pays. Après avoir listé les conséquences négatives de leur présence, le chef de l’État libanais a rappelé qu'environ 360.000 ressortissants syriens étaient revenus volontairement dans leur pays mais que ce nombre était trop limité pour régler la crise, ajoutant qu'aucune enquête internationale n'a démontré qu'ils avaient été victimes de quelque forme que ce soit d'incident de sécurité à leur retour. Sur ce plan, M. Macron a déclaré qu'il comprenait la position du Liban et les conséquences sur l'économie du pays, exprimant l'espoir que la création d'un Comité constitutionnel constituera une avancée pour la crise politique en Syrie. Le président français a également estimé que les raisons du non-retour des réfugiés syriens ne sont peut-être pas qu'économiques, mais aussi politiques et sécuritaires.
Les présidents Aoun et Macron ont par ailleurs évoqué les festivités prévues pour le centenaire de la proclamation du Grand-Liban. Sur ce plan, les deux hommes se sont accordés sur la nécessité que les armées libanaise et française soient associées à ces festivités.
En outre, Emmanuel Macron a salué l'approbation par les Nations unies la semaine dernière du projet d'"Académie de l'homme pour le dialogue", porté par le Liban.
Ont assisté à cette réunion, côté libanais, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, le ministre d’État pour les Affaires présidentielles Salim Jreissati, la représentante permanente du Liban aux Nations Unies Amal Moudallali, l'ambassadeur du Liban aux États-Unis Gaby Issa, ainsi que la conseillère du chef de l’État, Mireille Aoun-Hachem.
Côté français, Emmanuel Macron était accompagné du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, du chef d'état-major particulier du président français l'amiral Bernard Rogel, de la conseillère du président Macron pour l'Asie et les réfugiés Alice Rufo, et du directeur de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d'Orsay Christophe Farnaud.
Photo Dalati et Nohra
Avant son entretien avec Emmanuel Macron, Michel Aoun s'était exprimé devant une délégation du Conseil libano-américain pour la démocratie (LACD). "Nous allons prendre des mesures réformatrices qui ne viseront que ceux qui profitent de l'argent public pour leur intérêt personnel", a-t-il déclaré, ajoutant que "les institutions publiques doivent être contrôlées par l'Inspection centrale et la Cour des comptes". "Il y a un problème de gestion, du gaspillage et du vol d'argent public. Ces problèmes se résolvent grâce à des mesures et des lois réformatrices, la lutte contre la corruption et l'adoption du budget de l’État", a-t-il souligné.
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commentaires (5)
Le Grand Liban De Gaulle quelle différence avec le présent , les Ayatollahs , le Hezbollah et le reste.
Eleni Caridopoulou
19 h 32, le 24 septembre 2019