Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé lundi dans un entretien accordé à la LBCI que son ministère appliquait la politique de distanciation et que le gouvernement n'approuvait pas les propos tenus par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, sur l'Iran.
"Nous ne voulons pas que le Liban soit aligné sur un axe quelconque, iranien ou autre, et au ministère des Affaires étrangères, nous appliquons la politique de distanciation", a déclaré M. Bassil. "En tant que gouvernement, nous ne sommes pas d'accord avec les propos de Nasrallah sur l'Iran, nous sommes clairs et il le sait", a ajouté le ministre.
Dans un discours à l’occasion de la commémoration de Achoura, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait clairement fait allégeance à Téhéran et averti qu’il ne garderait pas les bras croisés si jamais l’Iran, dont la crise avec les États-Unis ne cesse de s’envenimer, était attaqué. Considérés comme une violation de la politique de distanciation à laquelle le gouvernement libanais s’était solennellement engagé lors de la Conférence de Paris (Cedre), ces propos n’ont suscité aucune réaction de la part des autorités libanaises. Seules les personnalités et les partis souverainistes ont dénoncé une atteinte flagrante à la distanciation et mis en garde contre toute tentative de plonger le Liban dans le brasier régional.
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"Nous voulons préserver notre relation avec les Etats-Unis, nous voulons la développer et la protéger, mais nous ne considérons pas le Hezbollah comme étant une organisation terroriste (contrairement aux USA, ndlr), a également dit M. Bassil, qui est également chef du Courant patriotique libre, allié au Hezbollah. Interrogé sur les sanctions américaines qui pourraient le viser il a répondu : "Je n’ai pas d’informations à ce sujet. Je suis le ministre des Affaires étrangères et c’est sur cette base qu’il faut traiter avec moi".
"Notre intérêt est que le Liban soit protégé des violations israéliennes et nous sommes avec tous ceux qui protègent le Liban", a encore dit le chef de la diplomatie. "L’intérêt du Liban réside aussi dans ses relations, il doit avoir de bonnes relations avec les grands pays comme les Etats-Unis, a-t-il ajouté. Le Liban est le pays des équilibres et il nous importe que les Etats participent dans les grands projets du pays".
Il a également salué le rôle de médiation joué par Washington dans le dossier de la délimitation des frontières entre le Liban et Israël. "Toutes les parties au Liban veulent que le Liban recouvre ses droits dans ce dossier", a-t-il ajouté.
M. Bassil qui a parrainé la quatrième édition de la conférence régionale de la Lebanese Diaspora Energy (LDE), qui s’est tenue à Washington le 20 et 21 septembre, a indiqué qu'il n'a rencontré aucun responsable américain parce que sa visite était "consacrée à la LDE et aux Libanais émigrés".
Le ministre libanais fait partie de la délégation libanaise officielle à l'Assemblée générale à l'ONU.
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commentaires (15)
Un parvenu et même pire, une caricature de parvenu.
Christine KHALIL
21 h 28, le 24 septembre 2019