Le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient, David Schenker, et le présentateur de l'émission "2030" diffusée sur LBCI, Albert Kostanian. Photo tirée du compte Twitter de LBCI News
Les Etats-Unis pourraient imposer des sanctions aux alliés au Liban du Hezbollah, un mouvement soutenu par l'Iran, a averti jeudi le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient, David Schenker. "A l'avenir, nous désignerons, parce que nous le devons, les individus au Liban qui aident le Hezbollah, quelle que soit leur communauté ou leur religion", a déclaré le diplomate américain à la chaîne de télévision libanaise LBCI.
Cette mise en garde intervient deux semaines après que le gouvernement américain a annoncé, le 29 août, sanctionner une banque libanaise, Jammal Trust, qu'il accuse de fournir des services bancaires à ce mouvement chiite. Jammal Trust, qui opère au Liban depuis plusieurs décennies, a officiellement été qualifiée par Washington d'organisation "terroriste" pour avoir notamment fourni des services financiers au conseil exécutif du Hezbollah. La pression ainsi exercée sur cette banque de taille modeste, mais considérée comme "un établissement de choix" pour ce mouvement, doit être considérée comme un avertissement", avait-on alors expliqué à Washington. Il s'agit de faire comprendre au "Hezbollah et à ses marionnettistes iraniens qu'ils doivent rester en dehors des institutions financières libanaises", avait souligné un responsable américain sous couvert de l'anonymat, selon lequel il s'agit d'"étouffer toutes les possibilités de financement".
"Le Hezbollah exploite votre système financier et, d'après la loi, nous devons désigner ces banques", a affirmé jeudi à ce propos David Schenker dans son interview. Le Congrès américain a voté en 2015 une loi prévoyant des sanctions contre les établissements bancaires traitant avec le Hezbollah ou impliqués dans du blanchiment d'argent pour son compte.
Début août, un homme d'affaires libanais considéré comme un "important contributeur financier" du Hezbollah, Kassim Tajeddine, avait été condamné à cinq ans de prison et 50 millions de dollars d'amende aux Etats-Unis pour avoir contourné des sanctions américaines.
Donald Trump a fait de l'Iran, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, sa principale bête noire et les sanctions contre le Hezbollah se sont accrues depuis son arrivée à la présidence des Etats-Unis.
Considéré depuis 1997 par les Etats-Unis comme une "organisation terroriste", le Hezbollah est un acteur politique majeur au Liban. Il intervient en outre militairement dans le conflit en Syrie en soutien au régime de Damas, aux côtés de Téhéran.
En juillet, le gouvernement américain a pour la première fois pris des sanctions contre des députés du Hezbollah au Liban.
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17 h 59, le 13 septembre 2019