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Coup dur pour Macron : le président de l'Assemblée nationale mis en examen pour "prise illégale d'intérêts"

Malgré son inculpation, Richard Ferrand, fidèle de la première heure du président français, a annoncé être "déterminé à poursuivre (sa) mission".

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, lors d'une séance de questions au gouvernement, le 18 septembre 2018. REUTERS/Charles Platiau REUTERS/Charles Platiau

Gros nuage sur la rentrée du président français Emmanuel Macron, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand - un fidèle de la première heure - , a été inculpé dans la nuit de mercredi à jeudi pour "prise illégale d'intérêts", dans une affaire de favoritisme lorsqu'il dirigeait une société de mutuelles. La mise en examen (inculpation) d'un président de l'Assemblée nationale - quatrième personnage de l'Etat français - en cours d'exercice est inédite.

Alors que plusieurs ministres ont déjà été contraints à la démission après des révélations polémiques depuis l'élection d'Emmanuel Macron au printemps 2017, cette affaire revient hanter le camp présidentiel, qui serre les rangs. Le président français, dont Richard Ferrand est proche, lui a publiquement apporté son soutien. Il maintient "toute sa confiance" en M. Ferrand, a déclaré jeudi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. C'est "un homme loyal, droit, qui a un parcours politique exemplaire", a-t-elle insisté en demandant de respecter "la présomption d'innocence". Sa mise en examen va lui permettre d'accéder au dossier et "se défendre, batailler", a souligné Mme Ndiaye.

Richard Ferrand a été mis en examen mercredi soir par un juge à Lille (Nord), après près de quinze heures d'interrogatoire. Il est soupçonné de "prise illégale d'intérêts" après que les Mutuelles de Bretagne, qu'il dirigeait à l'époque, ont décidé en 2011 de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne. Il conteste toute irrégularité.

Une première enquête lancée en 2017, après des révélations du Canard enchaîné, avait poussé M. Ferrand à quitter le gouvernement après un mois à peine. Elle avait été classée sans suite par le procureur de Brest au bout de quelques mois. Le parquet avait invoqué la prescription pour la prise illégale d'intérêts, et jugé que les infractions d'abus de confiance et d'escroquerie n'étaient pas constituées.




Appels à démission
L'association anticorruption Anticor avait relancé l'affaire en déposant une seconde plainte avec constitution de partie civile, ce qui implique automatiquement la saisine d'un juge d'instruction et l'ouverture d'une enquête.

Malgré sa mise en examen, Richard Ferrand a cette fois annoncé être "déterminé à poursuivre (sa) mission" à la tête de l'Assemblée, qu'il préside depuis septembre 2018 après avoir dirigé le groupe des députés de La République en Marche (LREM), le parti de M. Macron. "Il n'y a pas de logique politique" à ce qu'il démissionne, a plaidé Sibeth Ndiaye, car "un membre du gouvernement est nommé, un parlementaire est élu; quand on est président de l'Assemblée nationale, on est élu deux fois".

Dans l'opposition, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et le président du mouvement souverainiste Debout la France Nicolas Dupont-Aignan ont néanmoins appelé à sa démission. La porte-parole des Républicains (droite), Lydia Guirous, a jugé pour sa part sa position "très difficilement tenable sur le court terme".

La mise en examen de Richard Ferrand est un coup dur pour la majorité, dont trois autres poids lourds - le dirigeant centriste François Bayrou, l'ancienne eurodéputée Marielle de Sarnez et la nouvelle commissaire européenne Sylvie Goulard - ont été entendus mardi et mercredi dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires MoDem (centre).

Pour l'heure, le camp présidentiel se mobilise pour protéger l'un de ceux qui étaient là au tout début de l'aventure électorale d'Emmanuel Macron, et qui conserve un rôle de conseiller éminent.

Cet élu âgé de 57 ans, député socialiste de 2012 à 2017, est relativement peu connu du grand public malgré son rang. Mais il est "le mec le plus important chez les politiques auprès d'Emmanuel", affirmait ces derniers jours à l'AFP un autre pilier de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron: "C'est sans commune mesure avec tous les autres. C'est le plus intelligent, le plus fin et le plus libre. C'est pour ça que ça marche avec Macron".


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Gros nuage sur la rentrée du président français Emmanuel Macron, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand - un fidèle de la première heure - , a été inculpé dans la nuit de mercredi à jeudi pour "prise illégale d'intérêts", dans une affaire de favoritisme lorsqu'il dirigeait une société de mutuelles. La mise en examen (inculpation) d'un président de...

commentaires (2)

Vaut mieux attendre les enquêtes et ne pas prendre des idées hâtives, comme celles de dire que c'est un coup dur pour Macron. C'est peut être quelque chose qui l'arrange.

FRIK-A-FRAK

16 h 27, le 12 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • Vaut mieux attendre les enquêtes et ne pas prendre des idées hâtives, comme celles de dire que c'est un coup dur pour Macron. C'est peut être quelque chose qui l'arrange.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 27, le 12 septembre 2019

  • "La grandeur de la France est indispensable à la liberté du monde". (Général de Gaulle). "L'amitié séculaire entre la France et le Liban, est indispensable à la liberté et à l'indépendance du Liban". Honneur et Patrie

    Un Libanais

    16 h 24, le 12 septembre 2019

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