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À La Une - France

Démission du n°2 du gouvernement français, accusé de dépenses "fastueuses"

François de Rugy dépose une plainte en diffamation contre Mediapart, à l'origine des révélations sur son train de vie "fastueux", qu'il accuse de "contre-vérités". 

Le numéro deux du gouvernement français, François de Rugy (d) et le président français Emmanuel Macron, en décembre 2018 à l'Elysée. AFP / POOL / Yoan VALAT

Le numéro deux du gouvernement français, François de Rugy, englué dans une série d'accusations sur son train de vie "fastueux", a annoncé mardi sa démission du ministère de l'Ecologie, l'une des priorités affichées du président Emmanuel Macron.

Cette démission ouvre une nouvelle période de vacance à ce ministère, 11 mois après la démission de son populaire prédécesseur Nicolas Hulot, qui avait claqué la porte en dénonçant l'inaction du gouvernement en matière environnementale.

A 45 ans, M. de Rugy, ancien membre du parti écologiste rallié au président Macron, était sur la sellette depuis plusieurs jours après des révélations en cascade du site d'information Mediapart. Le site a d'abord épinglé ses dîners fastueux à l'Hôtel de Lassay, résidence de M. de Rugy lorsqu'il présidait l'Assemblée nationale (2017-2018). Homards, champagne et grands crus des caves de l'Assemblée étaient servis à des tablées de 10 à 30 invités, essentiellement des relations et amis de son épouse, Séverine de Rugy, journaliste au magazine people Gala, selon Mediapart. Ont ensuite été pointés un logement à loyer modéré indûment occupé par sa directrice de cabinet, qui a été immédiatement limogée, et de coûteux travaux dans son propre appartement de fonction au ministère.

M. de Rugy a expliqué que ces "dîners informels" faisaient partie d'un "travail de représentation" au titre de ses fonctions et nié toute "soirée fastueuse" ou travaux injustifiés. Mais il a peiné à convaincre dans un pays agité par sept mois de fronde des "gilets jaunes" contre les injustices sociales. Et les appels à la démission se sont multipliés jusqu'au sein du parti présidentiel La République en Marche (LREM).

"Il y a un niveau d'exigence d'exemplarité qui semble aujourd'hui se relever de la part de l'opinion publique", a souligné le spécialiste en communication Arnaud Benedetti.







"Lynchage médiatique"
Le numéro deux du gouvernement, qui devait présenter mardi au Sénat le projet de loi "Energie et climat" et faire face auparavant à une séance de questions à l'Assemblée nationale s'annonçant houleuse, a fini par jeter l'éponge.

"Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l'objet me conduisent aujourd'hui à prendre le recul nécessaire (...) La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d'assumer sereinement et efficacement la mission que m'ont confiée le président de la République et le Premier ministre" Édouard Philippe, a écrit François de Rugy dans un communiqué. "Dès lors, j'ai présenté ma démission au Premier ministre ce matin" (mardi), a-t-il ajouté. Le président Macron, qui l'avait soutenu ces derniers jours, a accepté ce choix.

"Il s'agit d'une décision personnelle" que le président "respecte pour qu'il puisse se défendre pleinement et librement", a indiqué la présidence à l'AFP.
"Nous n'avons aucune indication que des règles aient été transgressées", a souligné sur BFMTV la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

François de Rugy a précisé avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart, qu'il accuse de "contre-vérités". "Depuis le début de la semaine dernière, Mediapart (m')attaque sur la base de photos volées, de ragots, d'approximations, d'éléments extérieurs à ma fonction". "La volonté de nuire, de salir, de démolir, ne fait pas de doute. Je suis soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques", a-t-il déploré.

"Mediapart n'a fait que son travail et continuera de le faire", a réagi un journaliste du site, Fabrice Arfi. "La démission de M. Rugy (...) montre une chose : l'information a été plus forte que la communication", a-t-il jugé.
Le site s'apprêtait à publier une nouvelle enquête sur l'utilisation de ses frais professionnels de député et avait envoyé lundi de nouvelles questions à François de Rugy.

"Cette démission s'imposait. L'absence de transparence et le faste des réceptions abîment la confiance dans nos institutions", a estimé dans un tweet Julien Bayou, le porte-parole du parti écologiste Europe-Ecologie Les Verts.
Un "choix digne et responsable", a estimé Aurore Bergé, porte-parole du parti LREM.







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