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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

« Nicolas Audi à la maison d’Ixsir » : des détails à travailler

Une grande variété de salades. Photo C.C.

Ixsir et chef Nicolas Audi. Lorsque vous joignez deux grands noms pour créer un lieu magique, au cœur d’une magnifique nature, les attentes sont nécessairement élevées. Le projet de 10 millions de dollars que constitue le vignoble Ixsir, cofondé en 2008 par Carlos Ghosn, produit actuellement environ 500 000 bouteilles par an et s’aligne sur de nombreux autres vignobles déjà bien établis, avec ses 120 hectares de vignes réparties à travers le pays.

Quant à Nicolas Audi, c’est en 2008, alors qu’il bénéficiait déjà d’une certaine célébrité en tant que chef, qu’il a lancé son service de restauration-traiteur.

Dès l’automne 2014, ce partenariat a donné naissance à un site situé à Basbina baptisé « Nicolas Audi à la maison d’Ixsir », à environ 400 m d’altitude, sur une colline surplombant Batroun, dans une magnifique maison en pierre du XVIIe siècle. S’y trouve un des vignobles d’Ixsir, un deuxième étant situé à Jezzine et un troisième dans la plaine de la Bekaa. Le cadre est, ici, tout simplement à couper le souffle. Tous les amoureux de la nature y trouveront leur bonheur.

La bâtisse jouit, en outre, d’une ventilation naturelle à l’intérieur et d’une lumière naturelle qui permet de minimiser autant que possible la consommation d’énergie. CNN l’a même désignée comme l’un des 12 bâtiments les plus écologiques au monde. « Nicolas Audi à la maison d’Ixsir » est actuellement ouvert tous les jours de la semaine à midi, sauf le lundi, avec une formule de buffet pour le déjeuner du dimanche. L’établissement accueille également les clients les jeudis, vendredis et samedis soir. Les tables sont dressées dans le jardin d’été, à l’ombre de mûriers. Au menu, une cuisine libanaise traditionnelle, revisitée par Nicolas Audi, avec quelques plats internationaux en bonus.

Qualité et goût

Le buffet proposé offre une riche sélection de salades et d’amuse-bouche, tous rafraîchissants et bien présentés, du hommos classique à la salade de minimozzarella, en passant par une savoureuse salade d’artichauts et de pommes de terre, une salade de betteraves, un poulet sauté avec ses légumes, et encore des rakakat b jibné frits sur place, croquants et délicieux. Juste à côté de la porte qui mène au jardin, un homme prépare de la kibbé nayyé à l’ancienne, dans un mortier de pierre, en petites bouchées à emporter. Une « bouchée » ne suffira pas car cette kibbé nayyé est si bien préparée qu’on en voudra plus ! À côté, une autre personne prépare de petites bouchées de chawarma à la viande dans du pain arabe. Ce chawarma est très bien assaisonné, le dosage des épices et la sauce est tout simplement parfait. Ensuite, pour les plats chauds, vous trouverez les brochettes de poulet et de viande. Si la viande était bien grillée, tendre et bien assaisonnée, le poulet était sec et aurait mérité d’être relevé avec un meilleur choix d’épices. Les 3arayess kafta, par contre, manquaient de saveur et n’étaient pas à la hauteur du reste. Et bien sûr, il y avait la traditionnelle kibbé bel saniyyé ainsi que l’agneau servi avec son riz oriental parsemé d’amandes et de pignons, et accompagné d’une délicieuse sauce.

Les faiblesses

Le choix et la variété de salades et d’amuse-bouche étaient beaucoup plus riches que la sélection de plats chauds. Mais il ne faut pas oublier qu’après tout, nous étions là pour le vin, et c’est un très bon vin qui a été servi, le Ixsir Grande Réserve, riche en saveurs de fruits mûrs et d’épices.

Les desserts, en revanche, nous ont déçus. Ce a notre grande surprise puisque les desserts sont la signature du chef Nicolas Audi. Que ce soit les desserts arabes, les pâtisseries ou les glaces que nous avons goûtés, aucun ne nous a totalement emballés.

Dans l’ensemble, le buffet est néanmoins délicieux, même si le repas a été ponctué de quelques petits accrocs. Il nous semble qu’une attention accrue devrait être accordée aux détails. Le personnel n’est pas assez professionnel par exemple. Les serveurs semblent tous manquer de formation et, pire encore, n’ont pas une connaissance assez poussée des vins qu’ils servent. Le service est très lent et il nous a fallu réitérer notre commande à plusieurs reprises avant que celle-ci ne soit satisfaite. L’on aurait aimé, en outre, un peu de musique de fond et des nappes, car même si ce repas est « champêtre », celles-ci restent nécessaires…

Autre point de détails, les allers-retours qu’il faut faire pour se resservir, alors que le buffet est installé à l’intérieur de la maison de pierres. En outre, les assiettes sont trop petites pour un buffet. Les chaises gagneraient à être plus confortables, et en cas de forte chaleur, l’installation de quelques ventilateurs serait bienvenue. Enfin, il serait indispensable de prévoir un accès pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, le grand escalier n’étant pas adapté à tout le monde.

Globalement, il s’agit d’un jardin magnifique et d’un chef et traiteur célèbre, ce qui justifiait nos grandes attentes. L’expérience était bonne, mais nous nous attendions à mieux de la part du duo Audi et Ixsir.

Enfin, pour 55 $ par personne, le client pouvait espérer que l’eau et les boissons non alcoolisées soient comprises dans le prix et que seul le vin soit ajouté en fonction du choix de la bouteille. Mais non, même le café est facturé en supplément. Nous avons fini par payer 75 USD par personne, ce qui est relativement cher, surtout sachant que les mezzés ont un faible coût au départ.

« Nicolas Audi à la maison d’Ixsir », Ixsir, Basbina

DATA

Son : niveau max = 103,2 dB, TWA = 58,9 dB

Qualité de l’air : 71/100 (moyen), COV 0,47 ppm, humidité 71 %, température +31°C

NOTES

Son : 3/5

Décoration : 3/5

Personnel : 2,5/5

Plats : 3,5/5

Propreté : 3,5/5

Avis : bon

Prix : très élevé.

En résumé…

On aime bien : le cadre, le vin, kebbé nayyé, agneau et riz oriental, chawarma, brochettes de viande grillée, riche variété de salades.

On aime moins  : l’absence de nappes et de musique dans ce cadre champêtre, les 3arayess kafta, les desserts, la lenteur du service, le manque de solutions en cas de canicule et les prix élevés.

Le conseil : allez-y au printemps, quand la chaleur est plus supportable. Pour les personnes intéressées, une visite des vignobles est proposée sur rendez-vous. Si vous avez visité des vignobles à l’étranger, ceux-ci pourraient paraître petits ; mais l’escalier en colimaçon menant au sous-sol est impressionnant, et la découverte intéressante.


*Critique gastronomique.

Trois ans que, sous un nom d’emprunt, cette Cruella des fourneaux sévit under cover dans la Dernière de « l’Orient-le Jour », un samedi sur deux. Qu’elle multiplie ses visites dans un restaurant, observe les gestes, les plats, les goûts, le service et l’aménagement des lieux. Qu’elle apprécie ou critique avec la plus grande objectivité.

Applaudie par beaucoup, haïe par d’autres, crainte par tous, elle permet surtout aux Libanais d’être (enfin) plus exigeants en termes de gastronomie.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com


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Ixsir et chef Nicolas Audi. Lorsque vous joignez deux grands noms pour créer un lieu magique, au cœur d’une magnifique nature, les attentes sont nécessairement élevées. Le projet de 10 millions de dollars que constitue le vignoble Ixsir, cofondé en 2008 par Carlos Ghosn, produit actuellement environ 500 000 bouteilles par an et s’aligne sur de nombreux autres vignobles...

commentaires (2)

Et surtout epargnez nous la musique de fond, nous n'e sommes pas dans un parking, ni n'attendons en ligne un interlocuteur; la musique est la pollution des restaurants libanais, merci.

Christine KHALIL

20 h 18, le 23 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • Et surtout epargnez nous la musique de fond, nous n'e sommes pas dans un parking, ni n'attendons en ligne un interlocuteur; la musique est la pollution des restaurants libanais, merci.

    Christine KHALIL

    20 h 18, le 23 septembre 2019

  • J'aime le concept de taverne style "meyhane" de "mezzés" libanaises avec dégustation du vin. En géneral cet article me donne beaucoup envie pour aller essayer ce restaurant. Je suppose que parce que le vin est le plus important, le plus logique serait de chosir un vin "rosé" avec une salade et mezzés libanaises traditionelles. C'est un point important qu'il y a beaucoup de salades, ca c'est bien. Aussi c'est logique qu'on fait moins de desserts, car pour les desserts et la pâtisserie on boit moins de vin avec ... Peut-être comme dessert ca suffit de servir un fruit simple, ca suffiserait, le "meyhane" c'est un endroit pour déguster le vin, pas pour manger glace ou desserts arabes ni les pâtisseries.

    Stes David

    08 h 51, le 08 septembre 2019

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