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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

SAX, trop et trop peu

Beef ribs. Photo C.C.

Situé au premier étage d’un des immeubles des Souks de Beyrouth, SAX a ouvert ses portes sous la houlette de Sky Management, l’équipe qui a lancé avec succès SkyBar, One, Liza Beirut et La Crêperie, pour ne citer que quelques-uns des multiples projets de Chafic el-Khazen, PDG de ladite entreprise. Conçu par deux sœurs architectes (T-Sakhi), le lieu affiche un style Art déco, aux couleurs de terre, offrant un environnement intime et un cadre très élégant, avec notamment des tables en verre de Murano. De plus, l’éclairage tamisé plonge le restaurant dans une belle intimité. Voilà pour la forme.

En ce qui concerne le menu, SAX propose une carte internationale, conçue par le chef Samaan Hilal, qui n’a finalement aucune identité ; les plats sont bons mais n’ont rien d’exceptionnel. Le restaurant peut servir jusqu’à 120 personnes environ, avec une performance musicale live qui change chaque soir.

Nous y étions un mercredi, et ce soir-là, Ralph Aasfour et son groupe animaient la French Night. Le choix musical, très commercial, n’était pas le meilleur et l’interprétation moyenne. Avant de s’asseoir, le client a le choix entre différentes options, chacune offrant une expérience différente : le bar, selon le principe du premier arrivé premier servi ; ou une des tables centrales basses (qui nécessitent une réservation). Au risque d’être assourdi par la musique. La meilleure option reste de réserver l’une des « cages », entourée de verdure, plus appropriée pour engager une conversation, même si, et c’est un problème, elles sont trop proches des tables hautes situées près des « étagères de la bibliothèque ». Si celles-ci sont occupées par un grand groupe, elles risquent de bloquer la vue sur le lounge et le live band, et donner la sensation d’être « enfermé »…

Ceci étant, SAX est plein la plupart des soirs en dépit d’une musique extrêmement forte, surtout s’il s’agit d’un dîner amical. La clientèle est un mélange éclectique de jeunes entre 30 et 40 ans. Les cocktails sont très bons et bien présentés, même s’ils sont chers. Notre choix de cocktails a coûté un minimum de 20 $, l’un des prix les plus élevés rencontré dans des restaurants de la ville.


Bon, mais sans plus

Nous avons démarré notre dîner avec un assortiment d’entrées, la plupart étaient bonnes, mais n’avaient rien d’extraordinaire. La salade de sucrine, comme la plupart des autres entrées, était trop petite pour être partagée, surtout avec des prix aussi élevés, entre 20 $ et 35 $. Le goat cheese and fig melba n’était pas passé au four, car le fromage de chèvre était toujours froid, sans aucun signe de grill. Le tartare de saumon était moyen.

Après les déceptions, voici les stars de notre dîner : les wild mushrooms and spinach, des champignons sauvages frais parfaitement cuisinés avec un soupçon de jus de citron et un filet d’huile d’olive ; le shrimp macaroni, une belle surprise, car il ressemblait à une assiette de mac ‘n’cheese, les macaronis sont mélangés à des minicrevettes dans une sauce crémeuse saupoudrée de parmesan, puis légèrement parfumée à l’huile de truffe. Le plat de grilled octopus a complété nos entrées avec un poulpe mariné et relevé d’une vinaigrette au citron et à l’huile saupoudrée d’herbes aromatiques. Le bao veal brisket était l’un de nos plats favoris : viande de poitrine de veau râpée garnie de sauce barbecue fumée au miel et de fromage cheddar ; malheureusement, ce choix a été retiré de la dernière version du menu. De même que le beef balsamic, sauf que là, c’était la bonne décision à prendre, car le bœuf avait une texture très étrange, qui ressemblait presque à du foie. Aucun des convives à notre table ne l’a apprécié. Heureusement que les beef ribs étaient savoureux. Même à 140 $ pour deux personnes, c’est un excellent choix. Les nôtres étaient parfaitement grillés et présentés avec des champignons grillés, des quartiers de pommes de terre rôties et des minicarottes grillées au goût délicieusement sucré. Les rosemary chicken skewers servies avec des quartiers de pomme de terre et une tapenade d’olives noires étaient également savoureuses. Pareil pour le grilled chicken, mariné avec de l’ail et des herbes, servi avec des légumes verts frais dans une vinaigrette au citron et aux herbes, ainsi que des pommes de terre bien rondes et croquantes.

En ce qui concerne les desserts, la apple tart était insipide et fade. Le strawberry millefeuille était bon, mais le dessert le plus rafraîchissant était le fresh red fruit salad servi dans un verre. Une présentation également très sympathique. Mais encore une fois, la portion était bien trop petite.Dans l’ensemble, SAX est plutôt cher, à 110 $ par personne. À noter néanmoins que leur dernier menu affichait une baisse du prix de la plupart des plats de 10%. De toute évidence, les responsables ont réagi aux critiques reçues. Mais ces ajustements ne suffisent pas, il faudrait aussi revoir les portions...

*Critique gastronomique

Trois ans que, sous un nom d’emprunt, cette Cruella des fourneaux sévit under cover dans la Dernière de « l’Orient-le Jour », un samedi sur deux. Qu’elle multiplie ses visites dans un restaurant, observe les gestes, les plats, les goûts, le service et l’aménagement des lieux. Qu’elle apprécie ou critique avec la plus grande objectivité.

Applaudie par beaucoup, haïe par d’autres, crainte par tous, elle permet surtout aux Libanais d’être (enfin) plus exigeants en termes de gastronomie.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com

SAX, Beirut Souks

DATA

Son : niveau max = 104,1 dB, TWA = 74,7 dB

Qualité de l’air : 65/100 (moyen), COV 0,75 ppm, humidité 37%, température +19°C.

NOTES

Son : 2/5

Décoration : 4/5

Personnel : 3/5

Plats : 3/5

Propreté : 4/5

Avis : moyen

Prix : très élevé.

En résumé…

On aime bien : wild mushrooms and spinach, shrimp macaroni, grilled octopus, beef ribs, rosemary chicken skewers, grilled Chicken, fresh red fruit salad.

On aime moins : le niveau trop élevé de la musique, l’espace trop encombré, goat cheese and fig melba, beef balsamic, apple tart.

Le conseil : réservez une des « cages » et choisissez une soirée où la musique jazz est à l’honneur, en milieu de semaine, quand il n’y aura pas trop de clients, afin de pouvoir réellement profiter de votre dîner et de la musique.



*Critique gastronomique.

Trois ans que, sous un nom d’emprunt, cette Cruella des fourneaux sévit under cover dans la Dernière de « l’Orient-le Jour », un samedi sur deux. Qu’elle multiplie ses visites dans un restaurant, observe les gestes, les plats, les goûts, le service et l’aménagement des lieux. Qu’elle apprécie ou critique avec la plus grande objectivité.

Applaudie par beaucoup, haïe par d’autres, crainte par tous, elle permet surtout aux Libanais d’être (enfin) plus exigeants en termes de gastronomie.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com


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