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Liban - Société

WISH, un programme visant à briser les tabous entourant la santé sexuelle

Selon des études internationales, plus de 43 % des troubles sexuels sont identifiés chez les femmes.

Briser le tabou qui entoure la santé sexuelle et reproductive au Liban. Tel est l’objectif que s’est fixé le programme intégré de la santé sexuelle des femmes (Women’s Integrated Sexual Health, WISH) qui a vu le jour au Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC) il y a environ deux mois.

Lancé officiellement hier à l’occasion de la Journée mondiale de la santé sexuelle, fixée au 4 septembre, ce programme est « une résultante logique des discussions menées à l’échelle internationale sur la nécessité de replacer la santé sexuelle au centre du concept général de la santé publique, notamment avec le renforcement du droit à la santé sexuelle et reproductive dans les politiques et soins de santé », explique à L’Orient-Le Jour le Dr Fayçal el-Kak, gynécologue obstétricien, spécialisé en santé reproductive et directeur du programme WISH, en marge d’une conférence de presse organisée à l’AUBMC pour présenter le programme.

« D’ailleurs, l’objectif numéro trois du développement durable que s’est fixé l’Organisation mondiale de la santé d’ici à 2030 consiste à permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir le bien-être à tout âge, poursuit-il. De plus, la littérature médicale internationale met l’accent sur la nécessité de remettre la santé sexuelle au cœur de la santé générale des hommes et des femmes, d’autant que les études menées dans ce cadre ont montré que 43 % des troubles sexuels étaient identifiés chez les femmes. D’autres études ont même fait état d’un taux s’élevant à 50 %. » Ces troubles englobent « le manque de désir sexuel, l’anorgasmie, les douleurs lors d’une relation sexuelle, le manque de désir sexuel, le problème de l’identité sexuelle, l’éjaculation précoce, le retard d’éjaculation, mais surtout les infections sexuellement transmissibles, la violence sexuelle, les problèmes légaux et sociaux liés à la violence conjugale et au mariage des mineures qui sont en nette augmentation et qui influent sur la santé psychique et générale des hommes et des femmes », ajoute le Dr Kak, précisant que « cette réalité a poussé les instances scientifiques et médicales dans le monde à développer un système global de prise en charge de la santé sexuelle ».


(Pour mémoire : Le VIH et les Objectifs de développement durable)



Prise en charge multidisciplinaire

Le programme WISH assure une prise en charge multidisciplinaire de la santé sexuelle et reproductive des femmes, mais également des hommes. Il a pour vocation aussi d’éduquer et de sensibiliser l’opinion publique à la santé reproductive et de mener des recherches dans ce cadre. « Nous avons choisi d’insister dans le nom du programme sur la femme parce que celui-ci relève du département de gynécologie et d’obstétrique de l’AUBMC, précise le Dr Kak. Sans oublier que ce sont les femmes qui recherchent de l’aide beaucoup plus que les hommes et qui poussent leur conjoint à le faire, mais ce sont elles aussi qui sont le plus victimes de violence et de mariage précoce. »

Se penchant sur les problèmes rencontrés au Liban à ce niveau, le Dr Kak insiste sur le fait que la honte reste le principal défi à relever, ce qui empêche les hommes et les femmes de consulter les spécialistes. « Cela est dû au tabou que continue à poser la sexualité sous toutes ses formes dans cette région du monde, où la sexualité est intrinsèquement liée à la fécondité, alors que celle-ci comprend d’autres facteurs comme la communication, l’intimité, le plaisir, etc. Le problème, c’est que chez une grande majorité des gens, on n’est pas toujours en harmonie avec son corps, sachant que la nouvelle génération est plus ouverte à ces sujets. Le coût financier représente aussi un autre défi majeur. »

« Nous visons très haut, conclut le Dr Kak. Pour atteindre nos objectifs, nous allons multiplier les efforts, en coopération avec des ONG actives dans ce domaine et avec les associations scientifiques locales et internationales pour favoriser l’éducation et réussir à briser les tabous qui entourent toujours la question. »



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