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Le Liban accusé d'avoir "expulsé par la force" près de 2.500 réfugiés syriens

Il n'était pas clair dans l'immédiat si tous les Syriens expulsés mentionnés dans le communiqué d'Amnesty étaient entrés par des voies illégales.

Des réfugiés syriens attendent le départ du convoi qui les ramènera chez eux, à Ersal, dans l'est du Liban, le 28 juin 2018. Photo d'archives AFP

Le Liban a "expulsé par la force" près de 2.500 réfugiés syriens depuis mai vers leur pays en guerre, a dénoncé mardi Amnesty International, appelant les autorités à mettre fin à ces expulsions.

Des chiffres obtenus par Amnesty de la Sécurité générale et du gouvernement libanais montrent que 2.447 Syriens ont été expulsés entre le mois de mai et le 9 août, a précisé l'ONG de défense des droits humains dans un communiqué.

Les expulsions ont commencé après que la Sûreté générale a commencé à mettre en oeuvre un ordre du Conseil supérieur de la défense -qui regroupe les principaux responsables du pays- d'expulser les réfugiés entrés illégalement dans le pays à partir d'avril, est-il ajouté dans le texte. Il n'était pas clair dans l'immédiat si tous les Syriens expulsés mentionnés dans le communiqué étaient entrés par des voies illégales.


(Lire aussi : Réfugiés : le ras-le-bol des pays voisins de la Syrie)

"Nous exhortons les autorités libanaises à arrêter ces expulsions de toute urgence", a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty. "Toute tentative de faire retourner par la force les réfugiés est une violation flagrante des obligations de non refoulement par le Liban", a-t-elle ajouté.

Avec une population de quatre millions d'habitants, le Liban dit accueillir entre 1,5 million et deux millions de Syriens, dont un million inscrits comme réfugiés auprès de l'ONU. Régulièrement, des voix s'élèvent au sein de la classe politique et dans les médias pour réclamer leur départ, mettant en avant la fin des combats dans plusieurs régions syriennes et les blâmant pour les difficultés économiques du pays.

Récemment le gouvernement libanais a augmenté la pression sur les réfugiés pour les renvoyer en Syrie, craignant leur installation permanente sur son sol. Des ONG ont notamment dénoncé l'ordre donné aux réfugiés de détruire leurs abris en dur, autorisant uniquement l'utilisation de bois et de bâches en plastique.


(Lire aussi : Des ONG dénoncent de nouvelles destructions d'abris de réfugiés syriens au Liban)


Depuis juin, plus de 3.600 familles ont vu leurs abris détruits dans la région orientale de Ersal, dans la Békaa, selon la municipalité. Plus tôt ce mois-ci, 350 structures ont été détruites par l'armée dans le nord du pays et des dizaines de personnes ont été arrêtées car elles ne possédaient pas de "permis de résidence légal", ont dénoncé une cinquantaine d'ONG internationales. Le ministère du Travail a par ailleurs sévi contre les travailleurs sans permis, des ONG dénonçant une action ciblée contre les Syriens.

La guerre en Syrie a débuté en mars 2011 après la répression meurtrière par le régime du président Bachar el-Assad de manifestations prodémocratie. Elle a fait plus de 370.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil pour fuir les combats. Certains réfugiés craignent de rentrer dans des zones revenues sous le contrôle du gouvernement ou dans des villes ayant subi de lourdes destructions.


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Le Liban a "expulsé par la force" près de 2.500 réfugiés syriens depuis mai vers leur pays en guerre, a dénoncé mardi Amnesty International, appelant les autorités à mettre fin à ces expulsions.Des chiffres obtenus par Amnesty de la Sécurité générale et du gouvernement libanais montrent que 2.447 Syriens ont été expulsés entre le mois de mai et le 9 août, a précisé l'ONG de...

commentaires (4)

On remarque qu'à intervalles réguliers ces "saintes ONG" reviennent avec leurs accusations. Qui peut obliger, et au nom de quoi, le Liban a accueillir et garder ces soi-disant "réfugiés syriens" ??? Dont certains, vivant et même travaillant ici, se rendent régulièrement dans leur pays, à l'occasion de congés fériés, évèmements de famille etc. Alors, réfugiés ou profiteurs, ainsi que ces ONG, de notre inexistant Etat libanais ??? Irène Saïd

Irene Said

14 h 44, le 28 août 2019

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Commentaires (4)

  • On remarque qu'à intervalles réguliers ces "saintes ONG" reviennent avec leurs accusations. Qui peut obliger, et au nom de quoi, le Liban a accueillir et garder ces soi-disant "réfugiés syriens" ??? Dont certains, vivant et même travaillant ici, se rendent régulièrement dans leur pays, à l'occasion de congés fériés, évèmements de famille etc. Alors, réfugiés ou profiteurs, ainsi que ces ONG, de notre inexistant Etat libanais ??? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 44, le 28 août 2019

  • Qu'ils les prennent chez eux (en dehors du Liban) !!! En Europe, on pleure pour quelques centaines des migrants qui débarquent dans des bateaux de fortune ! Alors que rien qu’à Ersal, on a plus de 80000 migrants depuis 5 ans !!!!! Comment traiter une telle masse ? Quel pays peut-il supporter cela durant 5 ans ?

    Assoun F

    11 h 34, le 28 août 2019

  • 1- Une expulsion est, par définition un acte forcé, donc inutile d'ajouter "par la force" 2- "Toute tentative de faire retourner par la force les réfugiés est une violation flagrante des obligations de non refoulement par le Liban": Et le défi constant des réfugiés qui rentrent illégalement sur notre seul, ils en font quoi? Ce n'est pas une violation flagrante de notre territoire et de notre souverraineté? 3- One ne comprend pas pourquoi ces ONG ont encore le droit de parole et de condamnation du Liban et des Libanais? Pourquoi ne leur retire-t-on pas leur permis d'opérer????

    NAUFAL SORAYA

    06 h 56, le 28 août 2019

  • UNE CINQUANTAINE D,ONGS ! CA DOIT ETRE BIEN RENTABLE CES ONGS POUR VOIR UN TEL NOMBRE. FAUT RAPATRIER LES REFUGIES SYRIENS CAR AVEC LES NAISSANCES ON RISQUE DANS CINQ ANS DE VOIR LEUR NOMBRE PASSER A PLUS DE TROIS MILLIONS ET ILS DEVIENDRONT UN FAIT ACCOMPLI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 15, le 27 août 2019

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