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Économie - Finances publiques

Le déficit public toujours en forte baisse au premier semestre

En mars, le ministère des Finances avait demandé la suspension de toute nouvelle autorisation d’engagement de dépenses, rémunérations des fonctionnaires et indemnités de transport exceptées.

Le Liban a dégagé un surplus primaire – hors service de la dette – de 308,93 millions de dollars à fin juin. Photo ANI

Le déficit public a atteint l’équivalent en livres libanaises de 2,42 milliards de dollars à l’issue du premier semestre, un montant en baisse de 20,3 % par rapport à la même période un an plus tôt, selon la dernière mise à jour des comptes publics – ceux de juin – publiée hier par le ministère des Finances. En termes de proportions, le déficit a représenté 29,60 % des dépenses publiques à fin juin, contre 33,82 % un an plus tôt. Le Liban a en outre dégagé un surplus primaire – hors service de la dette – de 308,93 millions de dollars, contre un déficit de 155,39 millions de dollars à fin juin 2018.

Ces résultats confirment la bonne trajectoire amorcée depuis le début de l’année (le déficit avait déjà reculé de plus de 18 % à fin mai), même si l’ampleur de la baisse en glissement annuel doit être relativisée par le fait que l’exercice 2018 a été marqué par un important dérapage des finances publiques. Le déficit avait alors atteint 6,2 milliards de dollars, en hausse de 67,5 % en un an et à un niveau bien au-delà des 4,8 milliards de dollars visés par la loi de finances de 2018, adoptée en mars de la même année.


(Lire aussi : Notations de Fitch et S&P pour le Liban : conséquences et réactions)


Baisse des dépenses et des revenus
Dans le détail, la baisse du déficit à fin juin est en partie liée à un recul de près de 9 % des dépenses publiques, qui ont totalisé 8,17 milliards de dollars à fin juin. De fait, plusieurs événements ont affecté les décisions de l’État dans ce domaine au cours du premier semestre.

En mars, le ministère des Finances avait par exemple demandé à ses services de suspendre jusqu’à nouvel ordre toute nouvelle autorisation d’engagement de dépenses, à l’exception des rémunérations des fonctionnaires et à payer les indemnités de transport. Une demande formulée avant que les débats sur le budget 2019, adopté le 19 juillet avec plus de six mois de retard sur le calendrier prévu par la Constitution, ne démarrent. Le retard dans le processus d’adoption de la loi de finances a par ailleurs obligé l’exécutif à solliciter à deux reprises l’autorisation du Parlement pour pouvoir fonctionner sans budget sur une période qui a finalement couvert les sept premiers mois de l’année.

Le premier semestre a aussi été marqué par plusieurs périodes de hausse du rationnement de l’électricité suite à des retards dans le déblocage des crédits devant payer le carburant destiné à certaines centrales. Les avances du Trésor à Électricité du Liban – qui lui permettent notamment d’acheter le carburant nécessaire pour produire du courant, celui-ci étant vendu à un tarif subventionné – ont ainsi baissé de 2,9 % à fin juin, pour totaliser 717,35 millions de dollars (soit environ 20 millions de dollars de moins que sur la même période en 2018).Les recettes de l’État ont également reculé sur cette période, de 3,2 % pour atteindre 5,75 milliards de dollars, malgré une hausse des recettes fiscales (+1,26 % à 4,63 milliards de dollars), et non fiscales (+4,35 %, 897,71 millions de dollars), lesquelles ont été contrebalancées par une baisse des entrées du Trésor (-55,33 %, à 228,5 millions de dollars). Les transactions du Trésor regroupent notamment les transferts aux municipalités ou les revenus des dépôts effectués, entre autres.



(Lire aussi : Les chantiers qui attendent le Liban, selon Fitch et S&P)


Télécoms en hausse
La surprise a concerné les revenus des Télécoms (inclus dans les revenus non fiscaux) qui ont augmenté de 12,41 % à fin juin à 357,82 millions de dollars. Un résultat qui contredit les propos du ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, qui avait indiqué lors d’une réunion avec la presse en mai que les recettes des télécoms baissaient en raison du développement des applications de messagerie instantanées, qui remplacent de plus en plus les appels et messageries conventionnelles, au niveau de la téléphonie fixe et mobile (voir encadré). Mais la hausse pourrait être d’ordre purement comptable, les revenus des Télécoms étant enregistrés tous les mois sur les comptes publics (trois mois sur six en 2018 contre 4 mois sur la même période en 2019), et étaient en baisse de plus de 9 % à fin mai.

La publication des comptes publics de juin survient dans un contexte particulier. Vendredi, Fitch et Standard & Poor’s (S&P), ont mis à jour leurs évaluations respectives de la dette souveraine du pays, qui a atteint 85,73 milliards de dollars (+3,4 %). Si S&P a décidé de maintenir la note du Liban à « B- » avec perspective « négative », Fitch a pour sa part décidé de dévaluer ses obligations, désormais notées « CCC » (les perspectives ne s’appliquent plus dans cette catégorie de notes, selon sa nomenclature). Fitch rejoint ainsi Moody’s, qui avait déclassé en janvier dernier d’un cran la note souveraine du Liban, à « Caa1 » avec perspective « stable ».

Les trois agences appellent notamment les dirigeants libanais à adopter des mesures plus concrètes pour assainir durablement les finances publiques, restructurer l’économie et juguler la dette du pays.


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