Le président Michel Aoun a appelé le Premier ministre afin de lui demander de convoquer au plus tôt un Conseil des ministres, qui ne s'est plus réuni depuis un mois à la suite des affrontements de Qabr Chmoun dans la Montagne, ont rapporté vendredi les médias locaux. Une source gouvernementale citée par le site internet d'al-Moustaqbal, le média détenu par Saad Hariri, a déclaré par la suite que ce dernier "connaît parfaitement ses prérogatives", laissant entendre qu'il n'est pas en faveur d'une convocation précipitée.
Selon la LBCI, le chef de l'Etat a pris l'initiative de contacter le chef du gouvernement pour lui demander de convoquer un Conseil des ministres le plus rapidement possible, partant du principe que le gouvernement est le lieu pour mettre sur la table les divergences et les problèmes politiques et sécuritaires. Toujours d'après la chaîne, M. Hariri a promis que le gouvernement se réunirait au début de la semaine prochaine, alors que les efforts de règlement des incidents de la Montagne sont revenus à la case départ. Selon cette même source, l'initiative du président Aoun se base sur l'alinéa 12 de l'article 53 de la Constitution qui lui attribue la prérogative de convoquer "en accord avec le chef du gouvernement, le Conseil des ministres à titre exceptionnel chaque fois que cela lui paraît nécessaire".
Pour sa part, le site internet d'al-Moustaqbal a indiqué, citant une "source gouvernementale informée", que "le président Hariri connaît parfaitement ses prérogatives et les assume pleinement". Selon cette source, "le Premier ministre attend l'avancée des efforts politiques en vue d'une réconciliation, et la mise en place des conditions politiques pour la tenue d'un Conseil des ministres le plus vite possible. Il n'attendra pas une seconde pour convoquer une réunion du gouvernement, qui est devenue urgente, dès l'émergence de résultats concrets en vue de la réconciliation".
Les efforts de règlement des incidents de la Montagne ayant fait deux morts, deux hommes qui faisaient partie du convoi du ministre d'Etat pour les affaires des réfugiés, Saleh Gharib (Parti démocrate libanais de Talal Arslane) le 30 juin et qui paralysent depuis la tenue d'une réunion gouvernementale, sont revenus à la case départ et les protagonistes vont désormais se pencher sur une nouvelle proposition pour sortir de la crise. Cette nouvelle proposition serait basée sur une réconciliation totale entre les rivaux druzes, le chef du Parti démocrate libanais Talal Arslane et le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Selon ces sources, la proposition qui était jusque là discutée par les différents médiateurs, notamment le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et le président de la Chambre, Nabih Berry, consistait en un vote, au sein du Conseil des ministres, concernant la saisine de l'affaire par la Cour de justice. Mais Saad Hariri refuse cela, craignant une division au sein du cabinet qui provoquerait sa chute.
Plus tôt dans la journée, Talal Arslane avait estimé que rien ne justifiait l'immobilisme dans cette affaire. De son côté, Saleh Gharib a répété son refus de tout "compromis aux dépens du sang des deux martyrs", insistant cependant sur l'importance de "l'unité de la communauté druze".
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LE CHEF DE L,ETAT DEVRAIT ETRE PLUS PRUDENT DANS SES SUGGESTIONS S,IL RECHERCHE L,ENTENTE... A MOINS QUE ...
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 45, le 02 août 2019