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À La Une - Droits de l’homme

Bahreïn exécute trois hommes, dont deux condamnés pour "terrorisme"

"Ces exécutions marquent l'un des jours les plus sombres de l'histoire de Bahreïn (...) Ali et Ahmed ont été brutalement torturés et contraints de signer de faux aveux", affirme le directeur de l'ONG Bahrain Institute for Rights and Democracy.



Bahreïn a connu des années de troubles avec les protestations des chiites qui réclamaient une véritable monarchie constitutionnelle. Photo d'illustration AFP/Joseph Eid

Le royaume de Bahreïn a procédé samedi à l'exécution de trois hommes, dont deux jeunes chiites condamnés à mort pour des actes "terroristes" ayant tué un policier, en dépit d'appels à la clémence de défenseurs des droits humains.

L'annonce a été faite par le procureur général du royaume de Bahreïn, Ahmed al-Hammadi, qui a souligné dans son communiqué que les suppliciés, dont les noms n'ont pas été précisés, avaient été passés par les armes avant l'aube.

Deux des trois hommes exécutés sont des chiites selon des sources judiciaires de ce royaume dirigé par une dynastie sunnite, et dont la majorité de la population est chiite. Ils ont été identifiés comme Ali al-Arab, 25 ans, et Ahmad al-Malali, 24 ans, par des organisations de défense des droits humains. Le troisième, condamné à mort dans une affaire séparée de meurtre, a été exécuté en même temps, selon le procureur.

En soirée, des manifestations ont éclaté dans des villages chiites autour de Manama pour dénoncer ces exécutions, ont rapporté des témoins. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

A Londres, la police et les pompiers britanniques ont pénétré dans l'ambassade de Bahreïn pour arrêter une personne qui protestait contre les exécutions.

Situé entre l'Arabie saoudite et l'Iran, deux puissances rivales de la région, Bahreïn a connu depuis 2011 des années de troubles avec les protestations des chiites qui réclamant une véritable monarchie constitutionnelle. La répression a été forte : tous les groupes d'opposition ont été interdits, des centaines de manifestants ont été emprisonnés et près de 1.000 personnes ont été déchues de leur nationalité, selon les groupes de défense des droits humains.


(Pour mémoire : Le procès de l’opposant Ali Salmane cristallise les tensions à Bahreïn)


"Faux aveux"
Bahreïn, qui rejette régulièrement les accusations de violation des droits humains, nie aussi toute mesure discriminatoire à l'encontre de ses citoyens et accuse l'Iran de soutenir des dissidents dans le but de renverser le gouvernement de Manama. Téhéran dément.

Les deux premiers suppliciés, arrêtés séparément en février 2017 avaient été condamnés le 31 janvier 2018, avec 58 autres personnes et avaient depuis épuisé tous les recours. Ils ont été accusés, avec les autres prévenus, d'avoir "formé un groupe terroriste" ayant commis plusieurs attaques armées, selon le communiqué du procureur.

Les membres du groupe ont été reconnus coupables d'avoir attaqué en janvier 2017 la prison de Jaw, au sud de Manama, tuant un garde. L'attaque avait permis à dix détenus de s'évader. Le même groupe avait blessé ensuite par balle un policier et abattu le 28 janvier de la même année un officier de police, selon le communiqué.

Dès vendredi, l'ONG Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), basée à Londres, avait alerté sur leur probable exécution. Les familles des deux personnes condamnées pour "terrorisme" avaient été invitées par les autorités à leur rendre une dernière visite en prison, selon BIRD.

Pour Sayed Ahmed Alwadaei, directeur de l'ONG, "ces exécutions marquent l'un des jours les plus sombres de l'histoire de Bahreïn". "Ali et Ahmed ont été brutalement torturés et contraints de signer de faux aveux".
Deux autres ONG, le Bahrain Center for Human Rights (BCHR) et Reprieve ont condamné ces exécutions.



(Pour mémoire : Bahreïn : peine de prison de deux ans confirmée pour l'opposant Nabil Rajab)



"Tortures"
"Les exécutions démontrent, une fois de plus, le mépris de Bahreïn pour les normes internationales d'une procédure régulière. Ali al-Arab et Ahmed al-Malali ont été torturés pour faire des aveux et condamnés lors d'un procès de masse fondamentalement injuste", a souligné Reprieve selon laquelle 23 autres condamnés sont dans le couloir de la mort.

Le "procès a été entaché de graves violations", selon Human Rights Watch (HRW). Lama Fakih, directrice adjointe de HRW pour le Moyen-Orient, a averti que le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa de Bahreïn commettait "une injustice en ratifiant les condamnations à mort des deux hommes malgré les allégations de torture et d'autres problèmes de procédure".

Amnesty International a affirmé que "pendant leur détention, les deux hommes ont été torturés par des agents de sécurité, avec des chocs électriques et des coups. Les ongles des orteils d'Ali al-Arab ont été arrachés".

En janvier 2017, Bahreïn avait exécuté trois chiites condamnés à mort pour un attentat en 2014 qui a tué trois policiers, dont un officier émirati.



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Le royaume de Bahreïn a procédé samedi à l'exécution de trois hommes, dont deux jeunes chiites condamnés à mort pour des actes "terroristes" ayant tué un policier, en dépit d'appels à la clémence de défenseurs des droits humains. L'annonce a été faite par le procureur général du royaume de Bahreïn, Ahmed al-Hammadi, qui a souligné dans son communiqué que les suppliciés,...

commentaires (2)

TEHERAN PROVOQUE... MANAMA CONDAMNE ET EXECUTE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 11, le 27 juillet 2019

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Commentaires (2)

  • TEHERAN PROVOQUE... MANAMA CONDAMNE ET EXECUTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 11, le 27 juillet 2019

  • bahreïn pourra toujours courir , bahreïn ne pourra jamais rattraper son ombre . Des royaumes fantômes de cette espèce en plus d'être barbares mais aussi des ignares , ne perdurent jamais .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 29, le 27 juillet 2019

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