Les houthis lèvent près de 300.000 dollars au profit du Hezbollah

Une radio yéménite, très proche des rebelles houthis, a annoncé avoir levé près de 300 000 dollars de dons au profit du Hezbollah, a rapporté lundi The National, quotidien anglophone basé aux Emirats arabes unis. Les houthis et le Hezbollah sont tous les deux soutenus par l'Iran.

Dans une vidéo publiée samedi, on peut voir le directeur général de la radio Sam FM poser devant des liasses de billets célébrant la levée de plus de 74 millions de riyals yéménites, soit l'équivalent de 296.000 dollars. "Du Yémen, nous saluons la résistance du Liban. Mort à l'Amérique, mort à Israël, que Dieu maudisse les juifs", peut-on entendre dans cette vidéo partagée sur les réseaux sociaux par la journaliste Lizzie Porter.

Cette campagne de levée de fonds avait été lancée après qu'en mars dernier, le leader du parti chiite, Hassan Nasrallah, a appelé les partisans du Hezbollah à faire des dons, admettant alors pour la première fois que sa formation avait "besoin de soutien financier" face aux sanctions imposées par des pays occidentaux.

Le Hezbollah affiche un soutien sans failles aux rebelles houthis depuis le début du conflit au Yémen. La chaîne pro-houthis al-Massirah est d'ailleurs basée dans la banlieue sud de Beyrouth, l'un des fiefs du parti chiite.

Les rebelles houthis, issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme), sont soutenus par l'Iran qui dément toutefois leur fournir un appui militaire. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, piliers de la coalition sunnite qui intervient depuis 2015 au Yémen pour aider les forces progouvernementales, assurent que le Hezbollah a envoyé des combattants dans ce pays auprès des houthis, ce que le parti chiite dément.

Plusieurs commentateurs ont critiqué cet appel aux dons pour le Hezbollah alors que la population yéménite subit une grave crise humanitaire. La semaine dernière, le patron du Programme alimentaire mondial, David Beasley avait annoncé au Conseil de sécurité de l'ONU, qu'un "accord de principe" avait été trouvé avec les rebelles pour reprendre une aide alimentaire dans des zones sous leur contrôle au Yémen. La livraison de cette aide était suspendue depuis le 20 juin, après des accusations de détournement par les rebelles de l'aide destinée aux familles yéménites. Dès que l'accord sera signé, le Programme alimentaire mondial (PAM) sera en mesure d'apporter rapidement des vivres à Sanaa, la capitale contrôlée par les houthis, avait souligné M. Beasley.

Deux tiers des 30 millions de personnes vivant au Yémen "sont en situation d'insécurité alimentaire", a également rappelé le responsable de l'organisation basée à Rome. L'émissaire de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths a pour sa part évoqué une "situation humanitaire catastrophique et qui ne fait qu'empirer".

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