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Liban - Souveraineté

Vingt-neuf personnalités du 14 Mars dénoncent la « mainmise » iranienne

« Il n’y a pas, au Liban, de milice sunnite soutenue par l’Arabie saoudite. Par contre, il y a 400 000 Libanais qui travaillent dans le monde arabe », souligne Farès Souhaid à « L’OLJ ».

Le collectif de personnalités politiques, culturelles et médiatiques proches du 14 Mars a tenu une conférence de presse hier à Achrafieh. Photo Z.A.

Vingt-neuf personnalités politiques, culturelles et médiatiques proches du 14 Mars ont dénoncé hier l’influence grandissante de l’Iran au Liban et dans la région et dénoncé les agressions récentes, imputées à l’Iran par ses adversaires, contre des pétroliers dans la région du Golfe. Ces personnes ont ensuite apposé leur signature au bas d’une déclaration commune lue par le journaliste Radwan el-Sayyed lors d’une conférence de presse tenue dans les bureaux du Centre libanais pour la recherche et les études politiques (LCRS Politica), à Achrafieh.

« Le danger iranien est un défi existentiel pour les Arabes, tous les Arabes, après qu’il s’est propagé en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen et dans les pays du Golfe ces dernières années », a lu M. Sayyed qui était entouré de l’ancien député Farès Souhaid, du journaliste Naufal Daou ou encore de l’ancien ministre Ahmad Fatfat. « Il ne faut pas permettre au Hezbollah de mener le Liban vers une guerre destructrice au profit de calculs et paris erronés, comme en 2006 (lors de la guerre avec Israël) », a-t-il poursuivi.

Le collectif a par ailleurs condamné « les agressions terroristes iraniennes continues » et exprimé sa solidarité avec les « frères arabes », « compte tenu du fait que l’Iran et les milices qui lui sont affiliées sont allés trop loin dans leurs agressions terrestres, maritimes et aériennes des pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats ». « L’Iran mène aujourd’hui la guerre des pétroliers. Elle va continuer avec la guerre des fronts à laquelle le Hezbollah se prépare », poursuit le texte, qui met en garde contre « un second Gaza ».


(Lire aussi : Il y a 12 ans, le 14 Mars perdait Walid Eido dans un attentat)



La déclaration du collectif a ensuite été signée par Radwan el-Sayyed, Farès Souhaid, Ahmad Sankari, Naufal Daou, Khalil Hélou, Mohammad Abdel Hamid Baydoun, Hosn Abboud, Antoine Courban, Toufic Hindi, Régina Kantara, Assaad Béchara, Badr Obeid, Mohammad Nemr, Samar Halabi, Marwa Orabi Haoui, Maha Aoun, Roueida Abou el-Hosn, Maha Halabi, Hussein Ataya, Rouba Kabbara, Toubia Atallah, Tony Habib, Edmond Rabbath, Hassan el-Kotb, Rami Fanj, Sanaa el-Jack, Lina Hamdan, Élie Kossaïfi et Khaled Nsouli.

« Nous considérons qu’il y a une suppression de l’État libanais à cause de la mainmise iranienne sur les décisions du pays, a déclaré Farès Souhaid à L’Orient-Le Jour. Preuve en est le jour où Saad Hariri s’est solidarisé en tant que chef du gouvernement avec le monde arabe contre les agressions iraniennes, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l’a accusé de ne pas respecter la distanciation du Liban. Comme si on devrait sortir de notre solidarité arabe et aller vers un autre pôle d’attraction politico-sécuritaire qui est l’Iran », a-t-il souligné.

« Qu’est-ce que c’est que cette république bananière qui repose sur la volonté d’un chef de milice à l’égard d’un président (de la République) ? s’est interrogé M. Souhaid. Ce pays est souverain et indépendant et nous faisons partie de cette famille arabe avec laquelle nous avons des intérêts communs. Nous sommes en train de mener des concertations avec des figures politiques pour créer une dynamique nationale face à cet anéantissement de l’État libanais. »

« Il n’y a pas de milice sunnite au Liban soutenue par l’Arabie saoudite. Par contre, il y a 400 000 Libanais qui travaillent dans le monde arabe qui envoient 6 à 7 milliards de dollars par an au Liban. Nous ne pouvons pas passer outre cet état de fait. »


(Lire aussi : Pas de plan général pour déstabiliser le Liban, le décryptage de Scarlett Haddad)



Le général à la retraite Khalil Hélou s’est de son côté dit motivé « par la préservation de l’union nationale sérieusement menacée par des propos populistes et irresponsables ». « C’est en train de créer un sentiment de persécution chez une majorité qui commence à avoir un syndrome minoritaire », a-t-il dit à L’OLJ, en référence à la communauté sunnite du pays. «Nous appartenons au monde arabe, nous sommes membres fondateurs de la Ligue arabe et cette prise de position est en solidarité avec le communiqué du sommet de La Mecque (en mai dernier) dont le Liban est signataire », a-t-il souligné.En dépit de sa présence, Ahmad Fatfat n’a cependant pas signé le document, arguant du fait qu’il s’était retiré de la vie politique l’année dernière au profit de son fils, actuel député (bloc du Futur) de Denniyé.


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commentaires (4)

"On ne peut pas traiter une hémiplégie", bien entendu!

Georges MELKI

11 h 31, le 19 juin 2019

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Commentaires (4)

  • "On ne peut pas traiter une hémiplégie", bien entendu!

    Georges MELKI

    11 h 31, le 19 juin 2019

  • Tout ceci est bien beau, mais en définitive, ce dicton libanais s'impose: "l'oeil ne peut pas lutter avec le pic"! Un autre également:"on ne peut traiter pas une hémiplégie"!

    Georges MELKI

    11 h 03, le 19 juin 2019

  • La distanciation du Liban est tous azimuts. Elle n'est pas vers ou conte quiconque. Elle est dans toutes les directions, de tous les côtés et par tous les moyens. Selon l'article 12 de la Déclaration de Baabda, reconnue par l'ONU et par le Conseil de Sécurité de l'ONU, est de tenir le Liban à l'écart de la politique des axes et les conflits régionaux et internationaux. Le Liban, Etat libre et indépendant, n'est en conflit avec personne et n'est en guerre avec personne, l'armée libanaise est sa colonne vertébrale. Une troïka gère sa politique, elle est composée du président de la République, le Président du Parlement et le président du Gouvernement.

    Un Libanais

    09 h 36, le 19 juin 2019

  • DENONCER SEULEMENT NE SERT A RIEN. IL FAUT AGIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 08, le 19 juin 2019

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