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À La Une - Liban

Hariri veut l'adoption du budget et du plan McKinsey en juillet

Le gouvernement n'a pas abordé la question épineuse des nominations administratives et ne se réunira pas une deuxième fois cette semaine.

Le gouvernement libanais réuni le 18 juin en Conseil des ministres au Grand Sérail, sous la présidence de Saad Hariri (d). Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, qui a présidé aujourd'hui au Grand Sérail un Conseil des ministres, le premier depuis la fête du Fitr, a souligné la nécessité d'adopter en juillet le budget de l'année en cours et le plan Mckinsey, commandé par le gouvernement libanais début 2018 et qui contient des recommandations pour doper les secteurs productifs et les exportations.

Dans des déclarations à la presse à l'issue de la réunion, le ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, a indiqué que M. Hariri " a insisté sur la nécessité d'adopter le budget et le plan McKinsey durant le mois de juillet". Le ministre a également fait savoir que le cabinet "s'est mis d'accord pour qu'il n'y ait pas de dépenses supplémentaires prévues dans le budget de 2020".

Le projet de budget adopté par le gouvernement est actuellement examiné par la commission parlementaire des Finances et du Budget. La loi des finances devra encore être adoptée par le Parlement.


(Lire aussi : Budget 2019 : le point après une semaine de débats en commission)



"Tous dans le même bateau"
Lors de la réunion articulée autour d'un ordre du jour comportant cent points et dont près de la moitié ont été approuvés, Saad Hariri a rappelé que "c'est la première séance du Conseil des ministres depuis la fête du Fitr (...)". "Durant cette période, vous avez sans doute suivi les derniers développements économiques et financiers dans le pays qui montrent une grande inquiétude de la part des marchés et des investisseurs" au Liban et à l'étranger, a souligné le Premier ministre. "Cela nous contraint à accélérer le rythme de nos décisions sur lesquelles nous nous sommes entendus dans la déclaration ministérielle pour montrer notre sérieux et notre crédibilité dans le traitement de la situation économique. Je le dis clairement : nous ne pouvons plus garder le même rythme, nous sommes tous dans le même bateau et nous sommes tous responsables de la sécurité de ce bateau qui s'appelle Liban", a plaidé le chef du gouvernement.

"Nous avons tenu 19 séances de Conseil des ministres pour nous entendre sur le projet de budget et ces séances n'étaient pas un divertissement, mais le débat était profond et détaillé. Pour cette raison, je considère que (...) la solidarité ministérielle entre nous impose que nous défendions au Parlement les décisions que nous avons prises ensemble. Je ne sous entends pas qu'il ne faut pas qu'il y ait un débat au Parlement, mais je veux que lors du débat nous soyons responsables, solidaires et que nous ne soyons pas en contradiction avec nous-mêmes", a-t-il souligné.

M. Hariri a ensuite abordé la question des réformes économiques. "Nous avons une feuille de route claire, nous devons travailler avec un rythme très rapide pour approuver la première phase du Programme d'investissements pour lequel nous avons obtenu un financement de 11 milliards de dollars lors de la conférence CEDRE (qui s'est tenue à Paris en avril 2018). Il est devenu impératif que l'économie réagisse au lancement de ce programme et aux effets positifs qui l’accompagneront. Après cela, nous devons directement nous atteler à la préparation du projet du budget de 2020 dans les délais constitutionnels afin de montrer la poursuite de la réforme financière envers laquelle nous nous sommes engagés et qui est essentielle pour notre économie et nos finances publiques".

"Dans le cadre de la même feuille de route, nous avons les nominations et les réformes sectorielles et structurelles. Dans le même temps nous devons commencer à lancer des initiatives économiques prévues par l'étude McKinsey". "Évidemment, la rectification financière et la réforme économique font partie du programme pour lequel nous nous sommes engagés dans la déclaration ministérielle.



(Lire aussi : La hausse des frais de permis de travail adoptée en commission)



"Préserver les institutions commerciales"
En outre, le ministre des Télécoms a fait savoir que Saad Hariri a demandé au ministre de l'Economie, Mansour Bteich de réétudier la disposition prévoyant l’instauration temporaire d’une taxe de 2 % sur les importations d’ici à 2022, en arguant de la contestation des commerçants. "Le plus important est de sauvegarder nos institutions commerciales", a dit M. Hariri, cité par le ministre des Télécoms. M. Bteich a pour sa part promis d'effectuer une nouvelle étude et de consulter les instances économiques afin de présenter un nouveau texte au Parlement.

La commission parlementaire des Finances et du Budget, qui examine depuis la semaine dernière le projet de budget, a consacré la majeure partie des deux réunions tenues hier aux discussions autour de la disposition prévoyant l’instauration temporaire d’une taxe de 2 % sur les importations d’ici à 2022. Les députés, qui ont auditionné hier le ministre de l’Économie, doivent proposer un amendement de cette disposition.

Mohammad Choucair a par ailleurs indiqué que le gouvernement a abordé la question de l'Université libanaise dont les professeurs ont décidé hier de suspendre leur grève, après s'être abstenus d'enseigner pendant des semaines, craignant des licenciements et des réductions budgétaires. "Le ministre de l'Education, Akram Chehayeb, a dit que des avancées ont été enregistrées au niveau des négociations et que jeudi prochain sera un jour de cours ordinaire".

Enfin, M. Choucair a indiqué qu'à partir du premier janvier 2020, le gouvernement refusera les contrats de gré à gré engagés par les municipalités. Il a accordé à cet effet un délai de six mois pour la préparation des cahiers de charges.


Les nominations administratives
Le Conseil des ministres n'a toutefois pas abordé le dossier sensible des nominations administratives gelées depuis des mois et qui pourrait raviver les tensions entre les différentes composantes du gouvernement. La bataille sur les nominations devrait principalement opposer le Courant patriotique libre aux Forces libanaises, dont les rapports sont en dents de scie depuis plusieurs mois.

"Lorsque nous examinerons le dossier des nominations, il est important que nous ayons un mécanisme qui permette de placer la bonne personne au bon endroit en fonction de ses compétences", avait déclaré la ministre d’État pour le Développement administratif, May Chidiac, affiliée aux FL, avant le début de la réunion.

Parmi les nominations en suspens, le poste de président de la chaîne de télévision publique Télé-Liban, celui de procureur général, les postes de vice-présidents de la Banque du Liban et la présidence du Conseil du développement et de la reconstruction.
Le ministre des Télécoms a dit "ne pas savoir" si les nominations administratives seront abordées lors du prochain Conseil des ministres.

Le gouvernement, qui dans un premier temps avait prévu de se réunir une nouvelle fois jeudi, ne tiendra finalement pas une seconde réunion cette semaine. Cela serait dû à un déplacement à l'étranger que le Premier ministre a prévu ce jour-là.


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commentaires (4)

Un déplacement à l'étranger ce jeudi 19/6 plus important qu'une réunion du gouvernement ? Allez, Messieurs Hariri et tous ceux qui nous tiennent en haleine depuis des semaines avec vos tergiversations sur le Budget 2019, continuez ainsi ! Y a pas encore le feu dans le pays, mais il couve...et risque de tout brûler: votre gouvernement, vos commissions nombreuses et toujours inutiles, le plan Mc Kinsey et CEDRE ! Bon, le "chef" multipotent du CPL et son beau-papa auront certainement la capacité de sauver le pays...on compte sur eux !!! Irène Saïd

Irene Said

13 h 07, le 19 juin 2019

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Commentaires (4)

  • Un déplacement à l'étranger ce jeudi 19/6 plus important qu'une réunion du gouvernement ? Allez, Messieurs Hariri et tous ceux qui nous tiennent en haleine depuis des semaines avec vos tergiversations sur le Budget 2019, continuez ainsi ! Y a pas encore le feu dans le pays, mais il couve...et risque de tout brûler: votre gouvernement, vos commissions nombreuses et toujours inutiles, le plan Mc Kinsey et CEDRE ! Bon, le "chef" multipotent du CPL et son beau-papa auront certainement la capacité de sauver le pays...on compte sur eux !!! Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 07, le 19 juin 2019

  • Il manque un s au 2ème maiS dans le 2ème paragraphe. Cordialement,

    Shou fi

    23 h 35, le 18 juin 2019

    • Merci, l'erreur a été corrigée.

      L'Orient-Le Jour

      08 h 55, le 19 juin 2019

  • AU TRAIN OU EN VONT LES CHOSES ON SE DEMANDE JUILLET DE QUELLE ANNEE ! ET QUELLES MESURES ! ET OU EN SONT LES ASSAINISSEMENTS DE L,EDL, BARGES TURQUES COMPRISES, L,AEROPORT ET LES PORTS, TOUS TRAFICS COMPRIS, LE SECTEUR PUBLIC, REDUCTION DES FAINEANTS COMPRISE, LA COLLECTE DES DROITS DES ACCAPAREURS DU LITTORAL ET NON SEULEMENT ETC... ETC... ETC... LA LISTE EST TRES GRANDE. LE COMBAT DE LA CORRUPTION DES ABRUTIS CORROMPUS, IGNORANTS, INCOMPETENTS, M,ENFOUTISTES ET CRIMINELLEMENT RESPONSABLES DE TOUS LES DEBOIRES DU PAYS. A QUAND ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 53, le 18 juin 2019

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