Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a affirmé mercredi lors d'une tournée à Tripoli, frappée dans la nuit de lundi à mardi par des attaques visant notamment la troupe et les Forces de sécurité intérieure, que "l'armée restera parée pour faire face à tous les dangers menaçant la sécurité et la paix du Liban".
Lors de sa tournée, le général Aoun s'est adressé aux unités de l'armée déployées à Tripoli, dont il a salué "les efforts qui ont permis de maîtriser la situation avec le moins de dommages possibles et sans impliquer de civils, malgré la mort de quatre militaires". "Le prix de l'intervention" après les attaques était "élevé", a affirmé le commandant, qui a souligné que ce prix était "un honneur" pour l'armée. "Nous sommes fiers de nos martyrs", a-t-il déclaré.
Le général Joseph Aoun a encore souligné que "le terrorisme n'a pas de religion", indiquant que ces attaques menées par "un loup solitaire" auraient pu être utilisées pour créer des dissensions à Tripoli". "L'armée restera entièrement parée à faire face à tous les dangers pouvant menacer la sécurité et la paix au Liban, quels que soient les sacrifices demandés", a-t-il encore affirmé.
Plus tôt dans la journée, le commandant en chef avait rencontré le mufti de Tripoli, le cheikh Malek Chaar, qui a souligné que "l'armée est la colonne vertébrale du Liban, sa conscience vivante". "Grâce à la troupe, le Liban a pu devenir stable", a ajouté le dignitaire sunnite, précisant que la situation est "délicate et doit être suivie de près". "Nous refusons catégoriquement le terrorisme", a-t-il affirmé.
L'agresseur à l'origine des attaques de lundi soir, Abdel Rahmane Mabsout, a abattu quatre membres des forces de sécurité avant de se faire exploser. La direction générale des Forces de sécurité intérieure a ainsi annoncé mardi dans un communiqué la mort du sergent Johnny Khalil et du caporal Youssef Faraj. Le commandement de l'armée libanaise a pour sa part annoncé la mort du lieutenant Hassan Ali Farhat et du soldat Ibrahim Mohammad Saleh. Il n'y a pas eu de revendication immédiate des attaques et les mobiles de l'assaillant restent inconnus. Mais selon des responsables de sécurité, l'auteur était un extrémiste récemment libéré de prison.
Mercredi, le corps du sergent Johnny Khalil, l'un des militaires tués par l'assaillant, a été inhumé dans le village de Aïchiyé dans le caza de Jezzine, sous des jets de fleurs et de riz. Plusieurs responsables militaires et politiques ont assisté au dernier adieu, notamment les députés Ziad Assouad et Ibrahim Azar, l'ancien député Amal Abou Zeid, le commandant en chef de l'armée ainsi que le commandant du Liban-Sud au sein des FSI, le général Ghassan Chamseddine, en sa qualité de représentant du directeur de l'institution, le général Imad Othman.
Sur le plan diplomatique, l'ambassade de France à Beyrouth a condamné mercredi "l'odieux attentat", et exprimé au Liban sa solidarité. "La France se tient aux côtés du Liban dans la lutte contre le terrorisme et salue l'engagement des services de sécurité libanais dans ce combat", a indiqué la représentation diplomatique française dans un communiqué.
La veille déjà, l'ambassade des États-Unis avait aussi affirmé "se tenir aux côtés du Liban et de ses institutions sécuritaires légitimes dans la bataille contre le terrorisme". "Nous sommes profondément attristés par la nouvelle de l'attaque contre les forces armées libanaises à Tripoli", avait ajouté la chancellerie US, présentant ses "plus sincères condoléances aux familles des soldats et officiers de l'armée et des FSI tués".
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commentaires (4)
Abdel-Rahman Mabsout, l'assassin exécuteur des ordres de l'Etat islamique de tuer des êtres humains, un Etat qui n"existe que dans son imagination qui lui réserve pour cela un bataillon de houris quelque part je ne sais où, est-il "mabsout" (satisfait) de son crime de tuer des pères de famille ?
Un Libanais
16 h 09, le 06 juin 2019