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Lifestyle - Success story

Ali Basbous au top 50 des architectes du Moyen-Orient

Architizer l’a couronné d’Awards, la Chine lui a confié l’aménagement d’un quartier à Shenzhen et la mise en place du plan directeur de la ville de Xingyi. Cet originaire de l’Iqlim el-Kharroub, dans le Chouf, est en train de se bâtir une véritable success story...

Une vue du quartier Xiangmihu dont l’aménagement a été confié à Ali Basbous.

Le Middle East Architect Magazine le désigne parmi le top 50 des architectes de 2019. Fondateur de l’agence Build Associative Data (BAD), Ali Basbous a remporté le concours international lancé par la ville de Shenzhen, en Chine, pour l’aménagement du quartier de Xiangmihu. Ce qui n’est pas peu dire, quand on sait que cette mégapole reliant Hong Kong à la Chine continentale est considérée comme « l’usine du monde en matière de technologies, mais aussi modèle en matière de ville intelligente ». Huawei, un des plus grands géants des télécoms au monde, y a son siège social. Airbus y a implanté un centre d’innovation. Et au milieu des verticalités effrénées et surdimensionnées, Microsoft et Apple ont ouvert des bureaux.

Au sud-ouest de Guizhou, où se situent les forêts aux dix mille pics, et une partie du spectaculaire canyon de Maling, la ville de Xingyi lui a confié le plan directeur de 4 000 km², soit le tiers (presque) du Liban.

L’architecte mène ces deux projets en collaboration avec son partenaire Vicente Guallart, ancien architecte en chef de la ville de Barcelone.

Ali Basbous a tout juste 46 ans. Veste, chemise et pantalon noirs à l’unisson, une touffe de cheveux pointant à l’arrière du crâne, avec ce faux air d’Ai Weiwei, c’est un passionné d’architecture et de technologie. Alors qu’il est très peu connu au Liban, ses travaux sont cités dans Architectural Design Through Environmental, The Journal of the American Institute of Architects, The ArchDaily ou encore Next Top Architects.

Ce natif du Chouf est diplômé en architecture de l’Institut national des beaux-arts de l’Université libanaise, et d’un master en Advanced Architectural Design de l’IAAC (Institut of Advanced Architecture of Cataluna), à Barcelone où il enseigne aussi.

Avant de fonder sa propre boîte BAD à Barcelone, Beyrouth et Dublin, Ali Basbous a bénéficié de plusieurs années d’expérience dans des agences d’architecture et pas des moindres. Tout d’abord à New York, chez l’architecte uruguayen Raphael Vinoly, qui a conçu le 20 Fenchurch Street à Londres, 432 Park Avenue, le Forum international de Tokyo et a été l’un des finalistes du concours de conception du World Trade Center. À Bruxelles, chez JDS Architects qui ont signé pour le championnat du monde de saut en ski en 2011 le tremplin Holmenkollbakken, devenu un des principaux landmark de la ville d’Oslo. Ainsi qu’à Seattle et trois ans à Shanghai, à l’agence NBBJ, dont le bureau a dessiné le gratte-ciel résidentiel The Sail & Marina Bay à Singapour, la City of Capitals à Moscou et à Saint-Petersbourg, le United States Federal Courthouse à Seattle et l’aménagement en espace public du célèbre Bund de Shanghai. Par ailleurs, l’architecte libanais a poursuivi au Canada une expertise dans l’utilisation de puissants logiciels de modélisation et de conception tels Rhino 3D, Grasshopper et VB scripting, « afin de découvrir de nouvelles formes architecturales pouvant répondre à la culture, à l’économie et à l’industrie ».


Les logiciels BAD
En effet, « à l’agence Build Associative Data, nous ne travaillons pas d’une façon linéaire comme tout le monde », dit Ali Basbous. « Notre démarche est basée sur des interfaces plutôt scientifiques qui nous permettent d’appréhender une compréhension globale du site et de son environnement. Les logiciels que nous avons créés facilitent et optimisent nos informations. Ils nous fournissent les données et les exigences spécifiques au terrain à construire. La masse d’informations ainsi recueillie servira non seulement à mettre en place un seul modèle de projet, mais de générer un choix de modèles d’architecture et solutions architecturales. » Il précise, d’autre part, que BAD est « une des premières boîtes d’architecture au monde à avoir créé ses propres logiciels et à se baser sur des expertises scientifiques centrées sur des projets d’architecture et de design. Nous réalisons même ce genre d’études pour les autres agences d’architecture. C’est pour cette raison que nous sommes plus connus aux États-Unis et en Europe qu’au Liban ». Pour la petite histoire, il raconte que la compagnie responsable de l’exécution des façades de Beirut Souk de Zaha Hadid s’était référée à McNeel à Seattle (responsable du logiciel Rhinocéros, très répandu parmi les architectes) pour concrétiser le projet. « McNeel les a envoyés chez nous à Barcelone et ainsi ils ont découvert que nous avons une base à Beyrouth. »


N° 5 de Jackson Pollock
Ali Basbous a réalisé des projets en Afrique (Côte d’Ivoire et Gabon), en Asie et en Angleterre. Il travaille sur tous types de projets, bureaux, commerces, résidences, toujours dans une architecture contemporaine. Au Liban, le plan d’ensemble du Beirut Digital District qui s’étend sur environ 130 000 m², c’est lui. Le K1299, couronné en 2017 d’un A+Awards Architizer, catégorie meilleur bâtiment de bureaux, c’est encore lui. Situé à l’avenue Pierre Gemayel, l’immeuble a été taillé comme une sculpture, dont les cavités diffusent la pollution sonore générée par le trafic routier, la réduisant à moins de 80 décibels. On retrouve également son bâti UpTown à la rue Abdel Kader près de la rue Spears. Et d’ici à deux mois, nous verrons pousser, pour le groupe Hojeij, The One Independance Square. Une collaboration entre BAD et OAB (Office of Architecture in Barcelona) qui offre un complexe de bureaux de 8 000 m², au sud de la place des Martyrs.

FriXel, un autre projet situé sur la nouvelle terre récupérée sur la mer par Solidere, décline huit étages de bureaux modulables reposant sur un socle de commerce avec des halls communs. « Un système de pixellisation à commande paramétrique est utilisé pour sculpter les façades sur la base d’une étude spécifique d’éclairage-éblouissement. »

Avec Barcelona, le secteur de Jnah revêt un new look. Situés à proximité de l’hôtel Summerland, ses 18 000 m² accueilleront des restaurants, des lounges et espaces publics. Le matériau privilégié est le bois. Le permis de construire a été délivré.

Toujours côté Jnah, sera implanté le Numéro 5. Du nom de la toile du peintre américain Jackson Pollock, ce projet était sur la liste des finalistes au World Architeture Festival, avant de décrocher le A+Award Architizer 2018, catégorie mixed-use (bureaux, restaurants et résidences). Il occupera un terrain de 10 000 m², contigu à Khoury Home. « Normalement, sur une telle masse, le client nous demandera de lui créer une tour. Mais nous lui avons proposé un concept rentable, en harmonie avec le tissu urbain », indique Basbous. Il signale que la construction disposera de 31 600 m² de surface bâtie, répartie horizontalement. La hauteur de l’ouvrage ne dépassera pas les 30 mètres. « La concentration de plusieurs fonctions sur une superficie commune aura également pour objectif la réduction du trafic dans la mesure où les habitants de la ville auront la possibilité de répondre à leurs besoins quotidiens au sein d’un même espace », ajoute l’architecte. Signalons que Barcelona et Numéro 5 ont été commandités par Nazem Ahmad, président de la société immobilière Unites Investment Group.

La liste est longue. Pourtant, à chaque projet, Build Associative Data se réinvente. Ses maisons comme ses bâtiments sont lumineux et ouverts à la fois sur l’extérieur, sur la lumière, sur la nature. Nonobstant les bureaux, aucune de ses constructions ne donne à l’homme l’impression d’être enfermé. Le rêve de tout claustrophobe !


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