À Venise ou à Djeddah, le design libanais sous toutes les latitudes

À la cité des Doges, où parallèlement à la Biennale se tient la 4e édition de la Venice Design, une paire d’appliques en cristal de roche et bronze à patine noire signée Hicham Ghandour a naturellement trouvé sa place sur les cimaises du Palazzo Michiel del Brusà. Le designer, dont le travail se caractérise par des associations de matériaux délicats et puissants ainsi que par des formes contemporaines puisant dans les références décoratives et techniques anciennes, est le seul Libanais à avoir été invité à participer à cet événement international réunissant 60 designers de 30 pays. Une exposition, organisée par l’European Cultural Center, et qui rassemble des projets multidisciplinaires mêlant design de pointe, innovations créatives et inspirations patrimoniales et artisanales. À découvrir si vous êtes de passage, jusqu’au 24 novembre.

Toujours dans le cadre des expositions organisées par l’European Cultural Center à Venise en marge de la Biennale, mais dans un autre registre, celui d’un design graphique et pictural, l’artiste et créatrice de motifs textiles libano-française Lina Karam a été invitée à participer à un accrochage collectif au Palazzo Mora, sur le thème des « Structures personnelles et identitaires ». Elle y présente une huile sur toile imprimée de 92x73cm représentant des coquillages ainsi qu’un cœur coupé... Comme une évocation nostalgique des racines méditerranéennes de cette Parisienne d’adoption.

(Pour mémoire : À Dubaï, le bonheur est dans le design... de demain)

Objets primordiaux et singuliers…

Direction l’Arabie saoudite, et Djeddah plus particulièrement, où un groupe de designers, et non des moindres, en provenance du pays du Cèdre, sont mis à l’honneur par la très contemporaine galerie Athr. Organisée en collaboration avec Nicolas Bellavance-Lecompte, cofondateur avec Pascale Wakim de la galerie itinérante Carwan, une exposition, intitulée « Wehe », y réunit des artistes, designers et architectes du Moyen-Orient spécialisés dans la conception d’objets de collection. Parmi lesquels on signale : les designers Karen Chekerdjian, Flavie Audi et Anastasia Nysten, les céramistes Rasha Nawan et Mary-Lynn Massoud, ainsi que le duo d’architectes Ghaith &Jad (Ghaith Abi Ghanem et Jad Melki, qui ont remporté le premier prix L’OLJ/SGBL Génération Orient, saison 2).

Cette exposition, dont l’intitulé « Wehe » vient de la langue égyptienne ancienne et signifie « lieu d’habitation » mais aussi « oasis » en grec, « explore le sens du primordial et son lien avec l’environnement désertique », indiquent ses organisateurs. Ils expliquent que « les habitations des oasis en particulier – avec leur contexte géographique unique et la préservation des anciennes traditions des habitants locaux – combinent les concepts technologiques de vie moderne et le style de vie originel. Un équilibre est établi entre une compréhension contemporaine du monde et un environnement entouré d’objets essentiels et significatifs, qui génèrent ensemble un rituel. Lequel devrait se concrétiser par l’idée d’entrer dans une forme d’abri contemporain, un lieu que l’on aimerait retrouver après un voyage et qui interagirait avec des objets très rares mais uniques ». Bref, à la galerie Athr, « Wehe » offre une sélection de pièces inédites, nées d’une conception totalement singulière.

Pour mémoire

Le design en vedette cette semaine avec House of Today