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À La Une - Liban

Lignes à haute tension à Mansouriyé : le travail ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas, affirme Boustani

Aucune solution trouvée à l'issue de la réunion à Bkerké.

La ministre de l'Energie Nada Boustani et le patriarche maronite Béchara Raï, jeudi 9 mai 2019 à Bkerké. Photo postée par la ministre sur son compte Twitter.

La ministre libanaise de l'Energie, Nada Boustani, a affirmé jeudi que le projet controversé d'installation de câbles à haute tension dans la région résidentielle de Mansouriyé (sud-est de Beyrouth) n'allait pas s'arrêter, alors que la tension grandit avec les habitants de la région qui ont protesté, pour le troisième jour consécutif, contre l'installation de ces lignes.

"Le travail d'installation des lignes à haute tension à Mansouriyé ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas", a déclaré Mme Boustani à l'issue du Conseil des ministres. 

Cette crise avait fait l'objet, plus tôt dans la journée, d'une réunion au siège patriarcal à Bkerké, à l'issue de laquelle aucune solution n'avait pu être trouvée. L'archevêché maronite de Beyrouth a même accusé dans un communiqué les forces de sécurité d'être entrées "par effraction" sur le terrain de l'église Sainte-Thérèse où doivent passer des câbles. 

"Nous n'avons pas abouti à une solution. Nous espérons qu'un comité neutre sera formé. Nous avons fait part de toutes nos préoccupations au patriarche, qui va mener des contacts", a déclaré le député Elias Hankache peu avant de quitter Bkerké.
La réunion a regroupé, sous l'égide du patriarche maronite, Béchara Raï, les députés Kataëb Samy Gemyel et Elias Hankache, le directeur général d'Électricité du Liban (EDL), Kamal Hayek, les moukhtars de Aïn Saadé et Roumié et la ministre de l’Energie (CPL). Cette dernière est mise en cause par la population et les détracteurs du projet pour son insistance à vouloir installer des câbles aériens alors que les habitants craignent pour leur santé et celle de leurs enfants en raison de la proximité de lignes.

Dans un communiqué, les participants à la réunion ont dénoncé les violences à Mansouriyé et appelé au retour au calme. "Les participants à la réunion ont dénoncé les violentes échauffourées de mercredi et de ce matin entre les forces de sécurité et les habitants de Mansouriyé et ont convenu de la nécessité de les arrêter immédiatement, a affirmé le communiqué dont le responsable de l'information à Bkerké, Walid Ghayad, a donné lecture. Parallèlement, les participants ont discuté des études en possession du ministère de l'Énergie et qui ont été effectuées il y a plus de 15 ans. Des remarques ont été soulevées. Les autorités concernées doivent êtres consultées afin qu'une issue à la crise, permettant à la fois de mettre en œuvre le plan sur l'électricité et de dissiper les craintes des habitants, soit trouvée. Le patriarche et la ministre de l'Energie vont procéder à ces consultations".

Des sources ont indiqué à la LBCI que la ministre Boustani a refusé la proposition des Kataëb de créer un comité d'experts et a assuré que le plan sera mis en exécution car il a été approuvé par le Conseil des ministres sur la base d'études scientifiques. Toujours selon ces sources, la seule solution qu'elle aurait proposée serait que l'Etat achète les appartements lésés.

M. Gemayel, président du parti Kataëb, avait lancé mercredi une initiative adoptée aussitôt par les habitants : la création d’une commission d’experts de l’AUB et de l’Université Saint-Joseph qui examinerait la question et présenterait un rapport susceptible de convaincre l’une des deux parties, et de trancher le débat. C'est cette initiative que M. Gemayel a présentée aujourd’hui à Bkerké. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Gemayel est sorti de la réunion alors qu'elle était toujours en cours "parce qu'il avait un rendez-vous privé". 

Peu avant la réunion, le député Ibrahim Kanaan (Courant patriotique libre) s'était entretenu avec le patriarche et a affirmé lui avoir fait part de "plusieurs idées" qui pourraient constituer une amorce de solution. "Les organes de sécurité et judiciaires appliquent une décision politique et nous espérons que les rencontres et les contacts permettront de réduire la tension, a déclaré M. Kanaan. J'ai mis entre les mains du patriarche plusieurs idées. Il est compréhensif et souhaite trouver une solution".



(Lire aussi : Haute tension à Mansouriyé : nouveaux heurts entre population et forces de l’ordre sous les pylônes)



"Entrer de force sur le terrain du Waqf"
Sur le terrain, les habitants, qui craignent que l'installation des ces câbles à proximité d'habitations et d'écoles n'ait un impact sur leur santé et leur sécurité, continuaient de protester pour le troisième jour consécutif. Des échauffourées les ont opposés aux forces de l'ordre déployées dans le secteur. 

Dans la matinée, les habitants ont été surpris par une présence imposante de membres des forces de sécurité déployés dans la zone de l'église Sainte-Thérèse où doivent être installés des câbles, bloquant le passage à ceux qui souhaitaient assister à la prière matinale. 

"Nous avons été surpris à l'aube par les forces de sécurité en train d'entrer de force sur le terrain du Waqf qui relève de nous. Les forces de sécurité n'ont pas attendu que la porte leur soit ouverte et l'ont cassée et défoncée. Ils ont également coupé les routes menant à l'église et privé les croyants d'entrer prier", peut-on lire dans le communiqué de l’archevêché maronite de Beyrouth. "Nous avons été peinés par la scène des forces de sécurité en train de plaquer au sol un serviteur de la paroisse de Daychouniyé grecque-catholique, le Père Salim Bitani. C'est ce que veulent les responsables qui disent ne pas avoir recours à la violence ?", ajoute l'archevêché. 

"Malgré tous les efforts du patriarche pour calmer les chose et les preuves de bonne foi de la part des habitants, et quelques heures avant notre rencontre avec le ministre Boustani à Bkerké, ils s'introduisent sur le terrain de l'église de Sainte-Thérèse et bloquent toutes les routes y menant", a dénoncé le député Elias Hankach sur twitter. 


Le prêtre Salim Khoury, qui a été agressé dans la matinée alors qu'il se rendait à l'église de Sainte-Thérèse pour effectuer la prière du matin, a appelé "au calme et à l'arrêt des travaux en attendant les rapports scientifiques définitifs". "Nous avons essayé de tenir tête aux forces de sécurité pour empêcher l'installation d'un câble", a-t-il indiqué à l'Ani pour expliquer l'agression.


Mercredi, la ministre Boustani avait eu l’appui du Conseil des ministres (la décision d’installer les câbles est en effet une décision du gouvernement). Le ministre de l’Information Jamal Jarrah est sorti au milieu de la réunion gouvernementale sur le budget 2019 pour communiquer une réaction sur les incidents à Mansouriyé. "Le Conseil des ministres assure que scientifiquement rien ne prouve qu’il existe un risque sanitaire d’une installation de la ligne de Mansouriyé, sachant qu’il ne s’agit pas de la seule région concernée, a-t-il dit. Beaucoup d’études internationales démentent ce risque. Les critères que nous avons adoptés sont encore plus stricts que les critères européens."



Pour mémoire

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La ministre libanaise de l'Energie, Nada Boustani, a affirmé jeudi que le projet controversé d'installation de câbles à haute tension dans la région résidentielle de Mansouriyé (sud-est de Beyrouth) n'allait pas s'arrêter, alors que la tension grandit avec les habitants de la région qui ont protesté, pour le troisième jour consécutif, contre l'installation de ces lignes."Le travail d'installation des lignes à haute tension à Mansouriyé ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas", a déclaré Mme Boustani à l'issue du Conseil des ministres. Cette crise avait fait l'objet, plus tôt dans la journée, d'une réunion au siège patriarcal à Bkerké, à l'issue de laquelle aucune solution n'avait pu être trouvée. L'archevêché maronite de Beyrouth a même accusé dans un communiqué les forces de sécurité...
commentaires (4)

Dédramatiser.... Des conséquences de la haute tension au dessus des maisons ? Oui bien sûr qu'il y en a! Mais infiniment moins que les conséquences des divisions répétées. Souvenez-vous du pain et du sel, du lait et du miel que vous avez consommé ensemble. Ne laissez pas vous corrompre l'esprit par quelques joules....

Sarkis Serge Tateossian

16 h 33, le 09 mai 2019

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Commentaires (4)

  • Dédramatiser.... Des conséquences de la haute tension au dessus des maisons ? Oui bien sûr qu'il y en a! Mais infiniment moins que les conséquences des divisions répétées. Souvenez-vous du pain et du sel, du lait et du miel que vous avez consommé ensemble. Ne laissez pas vous corrompre l'esprit par quelques joules....

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 33, le 09 mai 2019

  • Les forces de l' ordre ne sont pas entrées de force`dans la banlieue Sud pour protéger les percepteurs des factures d' électricité non plus.. Les forces de l' ordre n' ont pas non plus empeché les proprietaires de carrières de détruire la montagne libanaise sans permis d' exploitation, ells n' ont pas non plus empeché les constructions illegales ici et là... etc....

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 35, le 09 mai 2019

  • GARDEZ LES COMMUNAUTES EN DEHORS LES DIFFERENCES SOUVENT ANODINES !

    LA LIBRE EXPRESSION : LA PATRIE EST EN PERIL

    15 h 32, le 09 mai 2019

  • Les forces de l'ordre sont entrées par effraction sur le terrain de l'église Sainte-Thérèse... Les forces de l'ordre ne sont pas entrées par effraction en Syrie pour appréhender, le condamné à mort, le PSNS Habib Chartouni pour avoir assassiné le président élu Béchir Gemayel et 33 autres personne et ce, à Achrafieh le 14 septembre 1982...

    Annie

    15 h 16, le 09 mai 2019

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