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À La Une - Liban

Le gouvernement entame "dans le calme" l'examen du projet de budget

Le chef de l'Etat souhaite que le budget soit adopté par le Parlement avant la fin du mois de mai. 

Le président libanais, Michel Aoun, présidant le Conseil des ministres consacré à l'étude de l'avant projet de budget, le 30 avril 2019 au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le ministre libanais des Finances, Ali Hassan Khalil, a affiché mardi son optimisme quant à une approbation rapide de l'avant-projet de budget national pour l'exercice 2019 par le gouvernement qui a entamé "dans le calme" l'étude de ce texte. Les mesures d'austérité annoncées dans cet avant-projet, mais qui n'ont pas encore été précisément définies par les responsables, ont causé des tensions sociales ces dernières semaines, les fonctionnaires et militaires notamment craignant des réductions de leurs salaires.  

"Nous avons discuté calmement de tous les dossiers liés au budget", a affirmé M. Khalil à l'issue du Conseil des ministres, avant d'annoncer que "la révision détaillée" du texte commencerait mercredi à midi, au cours d'une réunion au Sérail. "Nous continuerons à nous réunir quotidiennement, peut-être même dimanche, jusqu'à ce que le budget soit approuvé et envoyé au Parlement", a-t-il souligné. Selon des informations rapportées par notre correspondante au palais présidentiel, Hoda Chedid, l'ensemble du gouvernement étudiera l'entièreté du texte, sans qu'une commission ministérielle ne soit créée. 

"Je suis optimiste quant au fait que nous pourrons parvenir rapidement à approuver ce projet de budget", a encore déclaré le ministre Ali Hassan Khalil, soulignant que, pour y parvenir, il fallait veiller à ce qu'il n'y ait pas "de fronts opposés au sein du Conseil des ministres". "L'objectif stratégique sur lequel nous sommes tous d'accord est de réduire le niveau du déficit budgétaire par rapport au PIB et, dans cette perspective, tous les débats sont permis, qu'il s'agisse d'augmenter les recettes ou de réduire les dépenses de l'Etat", a ajouté M. Khalil. Il a insisté sur le fait que "la situation économique n'est pas bonne" et que le taux de croissance pour 2018 n'avait pas atteint les 1%. "Le déficit était plus élevé que ce que nous pensions et ce, en raison de nombreux facteurs", a-t-il précisé. 



(Lire aussi : Budget d'austérité : sit-in des militaires retraités à Beyrouth)



Informations "infondées"
Le ministre a par ailleurs affirmé que les informations ayant circulé dans la presse et sur les réseaux sociaux au sujet des mesures d'austérité contenues dans le projet de budget étaient "infondées". Dans ce contexte, il a souligné que personne à la table du Conseil n'avait évoqué la question des réductions ou suppressions des salaires des militaires, des militaires retraités ou des fonctionnaires. Il a regretté que les militaires à la retraite, qui ont organisé un sit-in à plusieurs endroits de Beyrouth dans la matinée afin de refuser toute atteinte à leurs droits, "aient recours au populisme que certains responsables veulent attiser".  

Selon notre correspondante, la question de la Mesure numéro 3, le niveau d'alerte maximum actuellement en vigueur au Liban, qui prévoit le versement d'indemnités plus importantes aux militaires et membres des forces de l'ordre, n'est pas évoqué dans le projet de budget. La suspension de cette mesure avait créé des tensions, notamment entre le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre, Saad Hariri, ce dernier voulant y mettre un terme afin de baisser les dépenses liées à l'armée tandis que le président et le ministre de la Défense, Elias Bou Saab, estiment que la situation sécuritaire actuelle ne permet pas encore de modifier cette mesure. 



(Lire aussi : Budget 2019 : qui supportera le poids de l’austérité ?)


Avant fin mai
Prenant la parole au début de la réunion, le président de la République a appelé les ministres à "se dépêcher de débattre du budget afin qu'il soit adopté par le Parlement avant la fin du mois prochain". Il a appelé à ce que cette loi des finances "reflète la politique économique et financière de l'Etat". Dans son intervention, M. Aoun a appelé à "une automatisation rapide des administrations de l'Etat". 

L'avant-projet de budget avait été transmis la semaine dernière au secrétariat général du Conseil des ministres, sous forme d'une version modifiée du texte, par le ministre des Finances. Le texte transmis par M. Khalil se base sur le projet développé par le ministère des Finances en août 2018 et contient des mesures d'austérité, qui n'ont jusqu'à présent pas été formellement confirmées. Une fois approuvé par le cabinet, le projet sera soumis au Parlement. L'adoption du budget a déjà des mois de retard.

Il y a deux semaines, le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, avait proposé une baisse "temporaire" des salaires des fonctionnaires, provoquant la colère de ces derniers. Le président, Michel Aoun, le Premier ministrem Saad Hariri et le président du Parlement, Nabih Berry, ont ensuite tenté d'apaiser les tensions en affirmant qu'il ne s'agissait que d'"idées" ou encore de "rumeurs".



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commentaires (2)

Il n'y a pas de fumée sans feu. Que des rumeurs sont devenues des réalités. La question de réduire les retraites et les traitements des militaires fut bien évoquée par un ministre en exercice, ex-ministre de la société civile non-élu. Devenu millionnaire, il n'a plus de respect pour les gens humbles comme il l'était il n'y a pas longtemps.

Un Libanais

19 h 11, le 30 avril 2019

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Commentaires (2)

  • Il n'y a pas de fumée sans feu. Que des rumeurs sont devenues des réalités. La question de réduire les retraites et les traitements des militaires fut bien évoquée par un ministre en exercice, ex-ministre de la société civile non-élu. Devenu millionnaire, il n'a plus de respect pour les gens humbles comme il l'était il n'y a pas longtemps.

    Un Libanais

    19 h 11, le 30 avril 2019

  • ESPERONS QUE CES MESURES... CAR ON NE PEUT PAS PARLER DE REFORMES... TROUVERONT UNE OREILLE RECEPTIVE AUPRES DE LA B.M., DU FMI ET DES INVESTISSEURS ET DONNEURS DE LA CEDRE CHOSE QUI PARAIT DIFFICILE ET QU,ILS NOUS DEVERSERONT LES 11.5 MILLIARDS DE DOLLARS PROMIS POUR NOUS RENFLOUER. AMEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 46, le 30 avril 2019

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