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À La Une - France

État de la structure, dégâts, cause : ce que l'on sait au lendemain de l'incendie de Notre-Dame de Paris

Un feu qui part des combles, une flèche qui s'effondre et un monument historique qui menace de vaciller: voilà ce que l'on sait du violent incendie qui a ravagé l'emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris avant d'être maîtrisé tôt mardi.

A l’intérieur de Notre-Dame de Paris, le 16 avril 2019, au lendemain du terrible incendie qui a ravage la cathédrale. REUTERS/Philippe Wojazer


La piste accidentelle privilégiée

L'incendie a pris vers 16h50 GMT. "J'étais pas loin, j'ai vu les fumées. Au départ je pensais que c'était l'Hôtel-Dieu et puis en fait j'ai compris que c'était la cathédrale. Je suis arrivé, les cendres ont commencé à tomber", raconte Olivier De Chalus, le responsable des guides bénévoles de la cathédrale.

Le feu est parti des combles, puis s'est propagé extrêmement vite a une grande partie du toit. Les flammes ont dévoré la charpente, longue de plus de 100 mètres et baptisée... "la forêt": "En raison du grand nombre de poutres qu'il a fallu utiliser pour la mettre en place, chaque poutre provenant d'un arbre".

Une enquête a été ouverte pour "destruction involontaire par incendie", a annoncé le parquet de Paris. La piste accidentelle est privilégiée à ce stade dans l'enquête, a annoncé mardi le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. "J'indique très clairement que rien en l'état ne va dans le sens d'un acte volontaire", a-t-il déclaré lors d'un point de presse au lendemain du sinistre. Rémy Heitz a assuré que tous les moyens seraient mis en oeuvre pour connaître l'origine de l'incendie et confirmé que les auditions des témoins étaient toujours en cours. Il a déclaré qu'une première alerte incendie avait été donnée à 18h20 lundi, suivie d'une procédure de levée de doute qui n'a permis de détecter aucun départ de feu, puis une seconde à 18h43 lors de laquelle un feu a été constaté au niveau de la charpente. Les ouvriers du chantier ont été entendus dans la nuit par les enquêteurs, selon le parquet.

Selon une source policière citée par le quotidien Le Parisien, les enquêteurs étudient l'hypothèse d'un foyer provoqué par un travail de soudure sur la charpente en bois.

Mardi, Julien Le Bras, un des responsables du chantier des échafaudages de la cathédrale, a assuré que les procédures de sécurité sur le chantier "ont été respectées". "Tout ce que je peux vous dire pour le moment, c'est qu'au moment du départ de l'incendie, absolument aucun des salariés de ma société n'était présent sur site", a-t-il ajouté. L'enquête devrait prendre des semaines ou des mois selon le secrétaire d'Etat français à l'Intérieur.


La structure "tient bon"

La structure de Notre-Dame de Paris "tient bon" mais des "vulnérabilités" ont été identifiées dans l'édifice notamment "au niveau de la voûte et d'un pignon du transept nord qui doit être (...) sécurisé" ce qui a conduit à l'évacuation de cinq immeubles voisins, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat français à l'Intérieur. Le sauvetage de la cathédrale s'est joué "à un quart d'heure, une demi-heure près", a également déclaré Laurent Nuñez lors d'un point-presse, rendant hommage au "courage" des sapeurs-pompiers mobilisés sur les lieux.

Présent à ses côtés, le ministre de la Culture Franck Riester a estimé que la voûte devrait "a priori tenir". "Il faut être très prudent. Il y a trois trous importants. Les architectes sont en train de définir avec les sapeurs-pompiers de Paris les meilleurs dispositions à prendre pour préserver ce qui est le plus menacé", a-t-il conclu.


(Notre-Dame de Paris : les images du sinistre et du "miracle" du lendemain)


L'incendie est totalement "éteint", avait annoncé mardi peu avant 10h00 (08h00 GMT) le porte-parole des pompiers. "La phase est désormais à l'expertise", avait déclaré Gabriel Plus, le porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris lors d'un point presse devant Notre-Dame, précisant que le "violent feu" s'était "propagé très rapidement sur l'ensemble de la toiture" sur "1.000 m2 environ". "Il s'agissait pour les pompiers de Paris jusqu'à ce matin de préserver les deux beffrois, Nord et Sud, pour être sûrs que les tours ne soient pas touchées. C'est le cas", a-t-il souligné, en se réjouissant également de la "sauvegarde des deux beffrois, des deux tours et des œuvres". Il s'agit à présent de surveiller les structures, leur mouvement et d'éteindre les éventuels foyers résiduels, a-t-il encore expliqué. Il a par ailleurs indiqué qu'"une partie de la voûte (s'était) effondrée dans la nef centrale" et que 100 soldats du pompiers "sont encore engagés et le resteront toute la journée".





Un important dispositif de secours mobilisé

Dès le départ du feu, un important dispositif de secours a été mis en place. Quatre cents pompiers avec 18 lances à incendie, certains juchés sur des bras mécaniques à des dizaines de mètres de hauteur, ont lutté pour tenter de circonscrire au plus vite le feu. Un pompier a été légèrement blessé.

L'eau était pompée directement depuis la Seine située à quelques dizaines de mètres, à l'aide de petites embarcations reliées à d'immenses tuyaux. Utiliser des canadairs sur le bâtiment était inenvisageable: "Le largage d'eau par avion sur ce type d'édifice pourrait en effet entraîner l'effondrement de l'intégralité de la structure", a tweeté la Sécurité civile.


Quels dégâts ?

Vers 17h50 GMT, la flèche de la Cathédrale, l'un des symboles de Paris avec ses 93m de hauteur, s'est effondrée. En quelques heures, une bonne partie du toit de l'édifice semble avoir été réduite en cendres.

"L'ensemble de la toiture est sinistrée, l'ensemble de la charpente est détruite, une partie de la voûte s'est effondrée, la flèche n'existe plus", a indiqué mardi au petit matin Gabriel Plus, porte-parole des pompiers de Paris. "Les deux beffrois (parties qui abritent les cloches, ndlr) ont été sauvés", a-t-il ajouté, soulagé, "imaginez: la charpente des beffrois fragilisée, les cloches qui s'effondrent, c'était vraiment notre crainte!" "L'ensemble des œuvres d'art qui étaient dans la partie +trésor+", ont été sauvées, a-t-il également précisé, dont la couronne d'épines et la tunique de Saint Louis.

"Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris n'ont pas subi de dommages liés à l'incendie, mais plutôt aux fumées", a précisé le ministre de la Culture Franck Riester. "Elles pourront être retirées à partir de vendredi vraisemblablement et transportées en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifiées et restaurées", a-t-il ajouté. Par ailleurs, "les grandes Roses (les rosaces de l'édifice religieux, ndlr) n'ont apparemment pas subi de dommages catastrophiques".

Le grand orgue de la cathédrale "n'a pas été brûlé", mais sa structure pourrait souffrir de dégâts infligés par le sinistre, a précisé mardi à l'AFP l'un des trois organistes titulaires de la cathédrale mondialement connue. L'instrument, rénové au fil des siècles mais dont l'essentiel de la structure date du début du 15ème siècle, "est en partie préservé, mais il est recouvert par des gravats, de la poussière et de l'eau", a affirmé Philippe Lefèvre, qui joue depuis 35 ans à Notre-Dame de Paris. "Dans les mois qui viennent, tout cela va sécher et risque de provoquer des problèmes de structure", s'est ému ce septuagénaire interrogé à Montréal, le village de l'Aude (sud-ouest de la France) où il réside quand il n'est pas à Paris.






"Des années de travaux"

Restaurer le bâtiment prendra "des années de travaux", a estimé le nouveau président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort. Le chantier prendra "dix à vingt ans au minimum", selon Stéphane Bern, chargé d'une mission sur le patrimoine par le président français. Le travail de reconstruction prendra "des mois, peut-être des années" et coûtera "des centaines de millions d'euros", a déclaré, pour sa part, le ministre de la Culture Franck Riester sur la chaîne de télévision CNews en confirmant que la "superstructure" et la voûte de Notre-Dame avaient "tenu".

"Nous la rebâtirons", avait lancé, peu avant minuit lundi, le président français Emmanuel Macron, ajoutant que "bien au-delà de nos frontières, nous ferons appel aux plus grands talents (...), qui viendront y contribuer, et nous rebâtirons".

Les chiffres concernant le coût de la reconstruction varient selon les techniques, traditionnelles ou nouvelles, qui pourront être utilisées. Ils atteindront de toute façon plusieurs centaines de millions d'euros, estiment les experts, mais l'élan de solidarité devrait couvrir ce budget.


(Lire aussi : Notre-Dame de Paris, un édifice emblématique de la France)



Un afflux colossal de dons

"Pour répondre à de multiples demandes", la Fondation du patrimoine va lancer mardi une "collecte nationale" pour la reconstruction de Notre-Dame, a-t-elle annoncé dans un communiqué à l'AFP. Mardi matin, Valérie Pécresse a annoncé que la région Île-de-France dont elle est la présidente allait débloquer 10 millions d'euros d'"aide d'urgence pour aider l'archevêché à faire les premiers travaux" de reconstruction. La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé à l'AFP une contribution à hauteur de 50 millions d'euros de la Ville pour la restauration de la cathédrale. "Je vais proposer au président de la République que nous organisions tous ensemble, dans les prochaines semaines, une grande conférence internationale des donateurs, qui pourra se tenir à l'Hôtel de Ville", a ajouté la maire socialiste.

Dans la nuit, la famille Pinault, l'une des plus riches de France, a annoncé débloquer 100 millions d'euros pour Notre-Dame. Quelques heures plus tard, le groupe de luxe LVMH et la famille Arnault annonçait mardi un "don" de 200 millions d'euros au fonds dédié à la reconstruction de Notre-Dame. Les Bettencourt ont annoncé quant à eux deux dons de 100 millions d'euros, l'un via l'Oréal et l'autre via leur fondation. Un peu plus tard dans la journée, Total a annoncé "un don spécial" de 100 millions d'euros pour la reconstruction. La présidente de la Ligue de football professionnel (LFP) Nathalie Boy de la Tour a également promis mardi que le football français allait "se mobiliser pour pouvoir aider financièrement à la reconstruction".

Mardi en milieu d'après-midi, les dons promis par plusieurs grandes fortunes et entreprises pour la reconstruction de la cathédrale approchaient 700 millions d'euros, auxquels doivent s'ajouter plusieurs engagements en nature.




Une vague d'émotion internationale

"Symbole de la France", une catastrophe "terrible à voir", des "scènes déchirantes": de Berlin, Londres, Washington, Beyrouth et d'autres capitales, du Vatican ou de Jérusalem, les réactions se sont multipliées à travers le monde après l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Mardi matin, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, s'est dit "attristé" après l'incendie et a adressé ses pensées "aux Français et à tous les catholiques". Les romans de Victor Hugo, aux premiers rangs desquels "Les Misérables" et "Notre-Dame de Paris" sont très lus en Iran. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, ne cache pas son admiration pour l'écrivain français et pour un autre de ses compatriotes, le prix Nobel de littérature Romain Rolland.

Le recteur de la Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a, par ailleurs appelé mardi les musulmans de France à "manifester leur solidarité". "Aujourd'hui, nous sommes solidaires de notre pays et nous appelons les musulmans de France à manifester leur solidarité en participant activement à la campagne nationale de solidarité qui va être lancée pour trouver les moyens de reconstruire ce lieu d'histoire de notre pays et ce lieu de prière si cher à nos frères Chrétiens", écrit dans un communiqué M. Kabtane, qui est également président du Conseil des mosquées du Rhône. Selon M. Kabtane, "autant que leurs compatriotes, les musulmans de notre région sont bouleversés par ce sinistre".




La piste accidentelle privilégiéeL'incendie a pris vers 16h50 GMT. "J'étais pas loin, j'ai vu les fumées. Au départ je pensais que c'était l'Hôtel-Dieu et puis en fait j'ai compris que c'était la cathédrale. Je suis arrivé, les cendres ont commencé à tomber", raconte Olivier De Chalus, le responsable des guides bénévoles de la cathédrale.Le feu est parti des combles, puis s'est...

commentaires (5)

Pour la cause de cet incendie , c'est soit un acte terroriste par des bactéries wahabites envoyées par leur sponsor régionale sous influence soit un accident .

FRIK-A-FRAK

15 h 56, le 16 avril 2019

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Commentaires (5)

  • Pour la cause de cet incendie , c'est soit un acte terroriste par des bactéries wahabites envoyées par leur sponsor régionale sous influence soit un accident .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 56, le 16 avril 2019

  • C’est l’un des emblèmes national français et catholique qui a failli partir complètement en fumée . Un coup de chapeau aux pompiers de Paris pour leur travail efficace et harassant.C’est triste mais en même temps l’on constate que les français s’organisent avec une rapidité éclair pour la reconstruction de la cathédrale ! Que le Liban prenne exemple . Il a les moyens et les capacités pour redresser la barre. Le seul problème c’est cette maudite incapacité à pouvoir s’organiser collectivement pour un dessein commun . Rien n’est insurmontable.

    L’azuréen

    11 h 51, le 16 avril 2019

  • Pinault et Arnault qui se font la concurrence encore une fois, mais là c'est pour la plus belle des ces dames! Qui dit plus?

    Tina Chamoun

    10 h 43, le 16 avril 2019

  • Quand c'est pas la main de l'homme qui détruit les symboles de l'état français, Arc de Triomphe et dégradations diverses , c'est par accident ou par des faits naturels que cela arrive en France. Faut y croire un peu quand même, ce macron porte la scoumoune .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 22, le 16 avril 2019

  • L’Incendie de Notre Dame pourrait elle servir de leçon à nos dirigeants et à notre peuple du Liban martyrisé , qui désemparés regardent en spectateurs le brasier économique brûler à petit feu ...Mieux vaut tard que jamais , sans vouloir être donneur de leçon , Il y aurait quand même moyen de protéger notre Mère Patrie ou du moins ce qui en reste sans s attaquer aux édifices qui sont encore debouts : l Armee , nos Banques et les pompiers qui protègent nos finances , en conséquence le pays ... Il suffirait de peu pour obtenir un accord de tous global pour créer un consensus afin de restaurer en toute coordination le capital CONFIANCE .... Nous pourrions être indépendants et agir , Lancer une collecte Internationale auprès des Emigres 9 Millions de libanais dans ie monde servirait à récolter rapidement Cent Milliards ... ... Environ 500 dollars par non résident , suffiraient à remettre le pays au ZENITH ... Mais pourrions nous obtenir les garanties et paramètres sécurisant la protection de la gestion des fonds reçus ??... Messieurs les représentants de notre Nation au pouvoir ... Une action concertée concrète immédiate vous est demandée à priori : mettre en oeuvre les moyens sécurisants la réception des dons et à posteriori lancer cette collecte de fonds qui seraient reçus dans des caisses verrouillées hermétiquement et qui recevront les Fonds ... resterait à trouver l élément humain et le conseil en place pour la bonne utilisation de ces ressources ....

    Menassa Antoine

    10 h 12, le 16 avril 2019

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