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À La Une - repère

Trente ans sous le régime d'Omar el-Bachir

Renversé jeudi par l'armée, le général Bachir avait lui-même renversé 30 ans plus tôt avec un groupe d'officiers le gouvernement élu de Sadek al-Mahdi.



Omar el-Bachir le 16 juin 2015 à Khartoum. AFP / EBRAHIM HAMID

Dates-clés du Soudan depuis l'arrivée au pouvoir d'Omar el-Bachir en 1989, jusqu'à sa destitution jeudi par l'armée au terme de quatre mois de contestation populaire.



 1989-99 : militaires et islamistes au pouvoir

Le 30 juin 1989, le général Bachir et un groupe d'officiers renversent le gouvernement élu de Sadek al-Mahdi. Le coup d'Etat est appuyé par le Front islamique national, parti de son mentor Hassan al-Tourabi.

Le Soudan donne asile à des islamistes, notamment au chef d'el-Qaëda Oussama ben Laden qui y reste jusqu'en 1996.

Une lutte pour le pouvoir en 1999 aboutit au limogeage de Tourabi.



 2003 : conflit au Darfour

En 2003, une rébellion éclate au Darfour, vaste région de l'ouest qui réclame la fin de la "marginalisation économique" et un partage du pouvoir avec Khartoum.

Depuis, le conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l'ONU.

Omar el-Bachir fait l'objet de deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité (2009) et génocide (2010) au Darfour.



2005 : accord de paix avec le Sud-Soudan

Le 9 janvier 2005, après plus de 21 ans de guerre civile (deux millions de morts, quatre millions de déplacés), un accord de paix est signé entre Khartoum et la rébellion sudiste, prévoyant une autonomie du Sud-Soudan avant un référendum sur l'indépendance en 2011.



2010 : premières élections multipartites

En avril 2010, M. Bachir est élu lors des premières élections multipartites depuis 1986, boycottées par l'opposition et critiquées à l'étranger. Il est réélu en 2015.






2011: sécession du Sud, rébellions

Le 9 juillet 2011, le Sud proclame son indépendance, Khartoum perd les trois quarts de ses réserves pétrolières.

Parallèlement, des rébellions éclatent dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, frontaliers du Soudan du Sud.

Au printemps 2012, combats à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud.



(Lire aussi : Au Soudan, la police appelle à ne pas "intervenir" contre les manifestants)


2013-14 : contestation sans précédent

En septembre 2013, des manifestations contre une hausse de plus de 60% du prix des carburants font officiellement des dizaines de morts, plus de 200 selon Amnesty.

En janvier 2014, M. Bachir appelle à une "renaissance" politique et économique après la dissidence de plusieurs figures du régime réclamant des réformes.



2016: référendum au Darfour 

En avril 2016, un référendum controversé au Darfour, boycotté par l'opposition, maintient la division en cinq Etats de cette région.

En août, des négociations échouent entre le pouvoir et les rebelles sur la cessation des hostilités au Darfour, au Nil Bleu et au Kordofan-Sud.

Fin septembre, Amnesty accuse les forces gouvernementales d'avoir procédé à plusieurs attaques chimiques, tuant des civils dans l'ouest. Khartoum dément.


2017 : fin de l'embargo 

Le 6 octobre 2017, les Etats-Unis lèvent l'embargo imposé en 1997 en raison de violations présumées des droits humains et de liens avec le "terrorisme". Le Soudan reste toutefois sur la liste noire américaine des "Etats soutenant le terrorisme".






2018 : manifestations réprimées

Début 2018, des manifestations contre l'inflation des denrées alimentaires sont rapidement contenues avec l'arrestation d'opposants.

En août, le parti au pouvoir désigne Omar el-Bachir candidat à la présidentielle de 2020 pour un troisième mandat, alors que la Constitution en autorise deux.

Le 19 décembre, débute une vague de manifestations contre le triplement du prix du pain décidé par le gouvernement, dans un pays en plein marasme économique. Le mouvement se transforme en contestation du régime, faisant plusieurs dizaines de morts.


2019 : destitution par l'armée

Le 22 février 2019, le président décrète l'état d'urgence et limoge le gouvernement ainsi que des instances provinciales.

Le 6 avril, des milliers de manifestants se rassemblent devant le quartier général de l'armée à Khartoum. Des protestataires y campent jour et nuit pendant six jours consécutifs pour réclamer le soutien de l'armée contre le chef de l'Etat.

Le 11 avril, Omar el-Bachir est destitué par l'armée, qui annonce la mise en place d'un "conseil militaire de transition" pour une durée de deux ans et un cessez-le-feu sur tout le territoire.



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Bachir résiste, la contestation aussi

Dates-clés du Soudan depuis l'arrivée au pouvoir d'Omar el-Bachir en 1989, jusqu'à sa destitution jeudi par l'armée au terme de quatre mois de contestation populaire. 1989-99 : militaires et islamistes au pouvoir Le 30 juin 1989, le général Bachir et un groupe d'officiers renversent le gouvernement élu de Sadek al-Mahdi. Le coup d'Etat est appuyé par le Front islamique...

commentaires (3)

LE DESPOTE ET BOUCHER DU DARFOUR DOIT ETRE LIVRE A LA JUSTICE INTERNATIONALE. D,AUTRES SUIVRONT SOUS PEU.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 41, le 12 avril 2019

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Commentaires (3)

  • LE DESPOTE ET BOUCHER DU DARFOUR DOIT ETRE LIVRE A LA JUSTICE INTERNATIONALE. D,AUTRES SUIVRONT SOUS PEU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 41, le 12 avril 2019

  • Écoute Omar, " ils" t'ont donné 30 ans pour les servir, comprends quil est temps qu'on te bazarde pour un autre plus frais. Allez sois sympa et dis toi tu n'es ni le 1er ni le dernier.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 04, le 11 avril 2019

  • Mon pauvre Omar, il était temps de te "lacher" et "ils" t'ont jeté. Comme "ils" ont l'habitude de le faire avec tous leurs alliés/larbins. Allez pour te consoler , tu verras que ça va arriver à d'autres que tu ne soupconneras même pas.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 37, le 11 avril 2019

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