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Liban - CPL

Deux cadres devant le conseil disciplinaire : une riposte au meeting des dissidents ?

« Nous avons longtemps lutté pour préserver la liberté d’expression. Et cela n’existe presque plus au sein du parti », déplore Tanios Hobeika, l’un des deux militants concernés.

Gebran Bassil s’exprimant hier à l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc « Le Liban fort » parrainé par le CPL. Photo ANI

Est-ce déjà le temps des sanctions ? Les informations sont encore insuffisantes et fragmentaires pour trancher sur ce point, mais il se trouve que le directoire du Courant patriotique libre vient de déférer devant le conseil disciplinaire de la formation deux de ses cadres soupçonnés de sympathie envers le mouvement politique créé samedi dernier par des dissidents du parti.Selon des informations obtenues par L’Orient-Le Jour, cette décision concerne Tanios Hobeika et Ramzi Kanj, à l’encontre desquels des mesures « adéquates » devraient être prises conformément au règlement intérieur du CPL. Selon certains médias locaux, MM. Kanj et Hobeika seraient poursuivis pour infractions au règlement intérieur de la formation de Gebran Bassil. Mais c’est surtout par son timing que cette décision revêt toute son importance. Elle intervient juste après le lancement du nouveau mouvement par des dizaines de militants aounistes de la première heure. Ce groupement brandit les normes et les valeurs de ce que les détracteurs de Gebran Bassil, actuel chef du parti, appellent « le vrai CPL », à savoir la liberté, la souveraineté, l’indépendance, mais aussi et surtout la démocratie.

Interrogé par l’agence al-Markaziya, Kamal Yazigi, un des dissidents aounistes, confie justement que Tanios Hobeika a pris part au meeting de samedi. « Quant à Ramzi Kanj, il était au chevet de son père mourant au moment du rassemblement », a déclaré M. Yazigi, laissant ainsi entendre qu’il y aurait participé sans cette contrainte familiale. Il a précisé que le directoire du parti a convoqué par la suite M. Kanj devant le « tribunal » partisan alors qu’il recevait les condoléances.


(Lire aussi : Un nouveau « Tayyar » fait un pied de nez à l’ancien)

« Je n’ai pas de temps à perdre »

Le conseil disciplinaire n’a attendu que très peu de temps pour se réunir. Il a tenu hier une séance à laquelle Tanios Hobeika ne s’est pas présenté. Interrogé à ce sujet par L’Orient-Le Jour, ce dernier déclare : « Je n’ai pas de temps à perdre pour ce genre de choses. J’ai pris part au meeting de samedi (des dissidents) parce que ses organisateurs sont des amis et des compagnons de route. Point final. » Et d’ajouter : « Je ne démissionnerai pas du CPL. Mais cela ne signifie pas que je n’ai pas de remarques et de réserves au sujet de quelques pratiques et choix du parti. » Sans se prononcer sur son possible limogeage, le militant aouniste ne cache pas ses craintes quant à « l’effondrement de l’image du CPL dans la mémoire collective des Libanais ». « Nous avons longtemps lutté pour préserver la liberté d’expression. Et cela n’existe presque plus au sein du parti », souligne-t-il.

De leur côté, les dissidents, récemment rassemblés sous l’égide de leur nouveau mouvement politique, semblent déterminés à ne pas céder aux pressions effectuées par le directoire du parti. « Nous sommes le vrai CPL. Et ce que nous voyons récemment est une preuve que nous avons raison », lance Bassam Hachem, ex-membre du parti fondé par le chef de l’État, dans un entretien accordé à L’OLJ. « Le conseil disciplinaire a décidé de me radier alors que j’avais présenté ma démission aux instances partisanes concernées », se souvient-il. Selon lui, « ce genre d’agissements à l’encontre de certains cadres du parti est en faveur des détracteurs de l’actuel directoire ». Et Bassam Hachem d’expliquer : « La toute dernière décision du parti révèle le vrai visage de ses dirigeants, dans la mesure où elle prouve que nous sommes le vrai CPL, et non des usurpateurs. » « L’état actuel du parti ne ressemble aucunement à son histoire, encore moins à ce qu’il devrait être », ajoute-t-il.


(Lire aussi : Le directoire politique du CPL décrié par des vétérans aounistes)


Bassam Hachem est rejoint sur ce point par Antoine Nasrallah, figure de proue de la résistance aouniste à l’occupation syrienne et qui avait été radié du parti en 2016, quelques mois après l’accession de Gebran Bassil à sa tête. « Les dirigeants du CPL sont parfaitement conscients que dans les rangs du parti, il y a des gens qui partagent nos points de vue quant à la situation de la formation. Mais ils ne veulent pas claquer la porte, par respect pour le général Michel Aoun », affirme M. Nasrallah à L’OLJ, assurant que le groupe auquel il appartient ne vise pas à polémiquer avec Gebran Bassil.

En face, et dans une volonté manifeste de ne pas alimenter la polémique avec leurs détracteurs, les milieux proches de M. Bassil préfèrent confiner la décision concernant MM. Hobeika et Kanj dans sa stricte dimension partisane. C’est ce point de vue que présente à L’OLJ Eddy Maalouf, député CPL du Metn. « Toutes les semaines, des partisans et cadres sont déférés devant le conseil disciplinaire, pour entorse au règlement intérieur du parti », a-t-il rappelé, faisant valoir que cela pourrait bien être le cas des personnes concernées par cette décision.



Pour mémoire

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commentaires (5)

Quand les crapauds qui se sont trop gonflés éclateront...bonjour les éclaboussures...qui seront avalées par les petites bestioles...que ces crapauds pourchassaient...et le cercle vicieux libanais continuera de plus belle ! Irène Saïd

Irene Said

14 h 23, le 10 avril 2019

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Commentaires (5)

  • Quand les crapauds qui se sont trop gonflés éclateront...bonjour les éclaboussures...qui seront avalées par les petites bestioles...que ces crapauds pourchassaient...et le cercle vicieux libanais continuera de plus belle ! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 23, le 10 avril 2019

  • Je suis aux antipodes du CPL surtout depuis sa deuxième période. Depuis la nomination illégale à sa tête de Gébran Bassil, le parti tourne petit à petit à la soviétisation à travers les exclusions, les intimidations, les accusations de déviationnisme de ceux que l'on devine en eux d'éventuels dirigeants,... Non, il n'y aura pas de Trotsky, principal acteur de la révolution d'Octobre en Russie tsariste, assassiné à Mexico par un agent de Staline. Non, il n'y aura pas de Béria, ex-chef du NKVD exécuté dans un bunker dans l'enceinte du Kremlin.

    Un Libanais

    13 h 01, le 10 avril 2019

  • Vous avez la, en miniature, comment le CPL et ses dirigeants, voudraient gérer le pays...despotisme et népotisme...bravo les suiveurs du CPL Le "General" n’est plus le même qu'avant, finito.

    Jack Gardner

    10 h 03, le 10 avril 2019

  • Comment a-t-il jamais pu être président de parti celui-là ?

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 20, le 10 avril 2019

  • LA FRONDE GRONDE AU CPL A CAUSE DE L,HERITAGE POLITIQUE NON DEMOCRATIQUE. D,AUTRES SUIVRONT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 33, le 10 avril 2019

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