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À La Une - Dossier

Au Liban, la francophonie fait de la résistance


À l’école publique de Tebnine, Najat Hamdan, qui enseigne le français, et ses élèves. Photo Julie Kebbi

« La francophonie doit reconquérir la jeunesse », lançait Emmanuel Macron, en octobre dernier, lors du Sommet de la francophonie à Erevan. Et au Liban, qu’en est-il des relations entre le français et la jeunesse ? Les chiffres, bruts, ne sont pas réjouissants. « Alors que 70 % des élèves étaient scolarisés dans le réseau des écoles francophones il y a 20 ans, seulement la moitié des écoliers du Liban poursuivent aujourd’hui leur scolarité dans ce réseau », reconnaît Véronique Aulagnon, conseillère de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France et directrice de l’Institut français du Liban. « Aujourd’hui, 55 % des bacheliers du bac français et des filières scolaires dites francophones rejoignent les universités anglophones du pays », renchérit le père Salim Daccache, recteur de l’Université Saint-Joseph.

Un siècle et demi après la bataille originelle que se sont livrée les congrégations catholiques latines et les missions protestantes anglo-saxonnes pour la construction d’écoles, francophones et anglophones, au Liban, l’heure est-elle pour autant à la déconfiture, pour la francophonie, au pays du Cèdre ?

À Tebnine, nous avons trouvé des raisons d’être optimistes. Sur les 470 inscrits dans l’école publique de cette ville du Liban-Sud, 135 élèves suivent aujourd’hui des cours de français, alors qu’en 2017, ils n’étaient que 30. Une belle progression, même si les défis à surmonter pour ancrer l’apprentissage de la langue de Molière ne sont pas simples. Défis accrus, aussi, par la décision de la France d’augmenter drastiquement les frais de scolarité pour les étudiants extra-européens dans les universités publiques françaises. Au regard des déclarations de M. Macron sur la promotion de la francophonie, l’on peut s’interroger sur une éventuelle ambivalence de la politique française en la matière.

Il n’en demeure pas moins qu’au Liban, le français reste une langue bien vivante, sous l’effet notamment de savoureux libanismes et du franbanais. Est-ce un mal, est-ce un bien ? Nous avons posé à la question à des experts.

Alors oui, les temps sont compliqués, mais la francophonie continue assurément d’offrir, face à l’anglais, une belle résistance.


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« La francophonie doit reconquérir la jeunesse », lançait Emmanuel Macron, en octobre dernier, lors du Sommet de la francophonie à Erevan. Et au Liban, qu’en est-il des relations entre le français et la jeunesse ? Les chiffres, bruts, ne sont pas réjouissants. « Alors que 70 % des élèves étaient scolarisés dans le réseau des écoles francophones il y a 20 ans, seulement la moitié...

commentaires (4)

Cela coule de source. Ce mot est gravé dans le marbre au sud Liban même vis à vis de la politique injuste de la France, dit en français.

FRIK-A-FRAK

18 h 15, le 03 avril 2019

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Commentaires (4)

  • Cela coule de source. Ce mot est gravé dans le marbre au sud Liban même vis à vis de la politique injuste de la France, dit en français.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 15, le 03 avril 2019

  • Je pense que partout au Liban il existe une partie de la population qui maîtrise très bien le français. Par exemple à Tripoli, ou le nord (Akkar) ou Hermel et Baalbeck ou la Békaa orientalle ou le Liban sud. Le Liban n'est pas très grand donc on trouve un peu partout des gens qui parlent français. J'étais ausi étonné de voir que souvent j'ai pu dialoguer avec les gens en espagnol. On ne peut pas sousestimer le grand nombre de "libanais hispano-américains", certains entre eux retournent au Liban et pour moi c'était une surprise de voir que souvent quand le libanais ne répondait pas au français, il était enchanté de me répondre en espagnol.

    Stes David

    12 h 52, le 03 avril 2019

  • DU HEZBOFRANCA ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 17, le 03 avril 2019

  • Le Liban-Sud fier fief de la résistance tous azimuts! Ca risque de faire perdre le Nord à pas mal de personnes et leur latin de cuisine aussi! Lol

    Tina Chamoun

    08 h 41, le 03 avril 2019

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