À l’école publique de Tebnine, Najat Hamdan, qui enseigne le français, et ses élèves. Photo Julie Kebbi
Un siècle et demi après la bataille originelle que se sont livrée les congrégations catholiques latines et les missions protestantes anglo-saxonnes pour la construction d’écoles, francophones et anglophones, au Liban, l’heure est-elle pour autant à la déconfiture, pour la francophonie, au pays du Cèdre ?
À Tebnine, nous avons trouvé des raisons d’être optimistes. Sur les 470 inscrits dans l’école publique de cette ville du Liban-Sud, 135 élèves suivent aujourd’hui des cours de français, alors qu’en 2017, ils n’étaient que 30. Une belle progression, même si les défis à surmonter pour ancrer l’apprentissage de la langue de Molière ne sont pas simples. Défis accrus, aussi, par la décision de la France d’augmenter drastiquement les frais de scolarité pour les étudiants extra-européens dans les universités publiques françaises. Au regard des déclarations de M. Macron sur la promotion de la francophonie, l’on peut s’interroger sur une éventuelle ambivalence de la politique française en la matière.
Il n’en demeure pas moins qu’au Liban, le français reste une langue bien vivante, sous l’effet notamment de savoureux libanismes et du franbanais. Est-ce un mal, est-ce un bien ? Nous avons posé à la question à des experts.
Alors oui, les temps sont compliqués, mais la francophonie continue assurément d’offrir, face à l’anglais, une belle résistance.
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commentaires (4)
Cela coule de source. Ce mot est gravé dans le marbre au sud Liban même vis à vis de la politique injuste de la France, dit en français.
FRIK-A-FRAK
18 h 15, le 03 avril 2019