Hommes d’affaires et philanthropes, Roger Nasnas, président de l’Association grecque-catholique de bienfaisance de Beyrouth, et Zafer Chaoui, président d’Oasis de vie, ont travaillé sept années durant avec les membres de l’association pour concrétiser un projet qui leur tenait à cœur : la construction d’un centre capable de prendre en charge des personnes malades et du troisième âge. C’est ainsi qu’Oasis de vie, un continuum de soins permanents, conçu sur une surface d’environ 16 000 mètres carrés et composé de 15 étages, dont neuf souterrains, a vu le jour. Le nouveau centre à but non lucratif, situé au cœur d’Achrafieh, près de l’Hôtel-Dieu de France, est doté de 92 chambres.
L’archevêque melkite de Beyrouth et de Jbeil, Mgr Georges Bakaouni, ainsi que MM. Nasnas et Chaoui, ont tenu hier une conférence de presse, au siège d’Oasis de vie, pour en annoncer officiellement l’ouverture, en mai prochain. « Nous sommes en capacité d’accueillir jusqu’à 131 résidents ici. Chacun recevra les soins dont il a besoin », explique Roger Nasnas à L’Orient-Le Jour, en marge de la conférence de presse. « Nous assurons les soins médicaux intermédiaires non aigus aux patients, les soins aux personnes atteintes d’alzheimer ou de démence, les soins palliatifs, les soins de fin de vie. Un club social permet en outre aux résidents et aux non-résidents de profiter de moments de loisirs », continue-t-il. Il s’agit d’un des rares centres au Liban qui peut s’occuper autant des personnes âgées et qui attache une importance particulière au volet social de la prise en charge.
Fruit d’un héritage important, le centre fait la fierté de ses deux présidents. Si Oasis de vie a vu le jour, c’est grâce à un legs de Marie Hebbe et son mari, le bâtonnier Nemr Hebbe. « Dans son testament, Mme Hebbe avait exprimé le souhait qu’une maison de repos pour personnes âgées soit construite. Le couple a légué à cette fin (à l’Association melkite de bienfaisance) les terrains qui ont servi à la construction du nouveau centre », explique de son côté Zafer Chaoui. « Nous sommes aujourd’hui heureux de pouvoir honorer sa volonté », commente-t-il.
Trois millions encore
Cependant, pour la mise en place d’un projet de cette envergure, d’autres terrains, légués par feu Basile Yared, ont été vendus. Le reste des fonds nécessaires pour la construction a été offert par des donateurs. « Au total, nous avons pu obtenir 20 millions de dollars, précise M. Nasnas, et nous avons encore besoin d’en collecter 3. »
La modernité du centre saute aux yeux. Dans les locaux flambant neufs, rien ne manque pour une prise en charge optimale, ni au niveau de la logistique ni au niveau du personnel. Celui-ci est composé d’un médecin gériatre, d’une quinzaine d’infirmiers, mais également d’un kinésithérapeute, de nutritionnistes, de travailleurs sociaux et d’équipes paramédicales. « Il s’agit d’adopter une approche multidisciplinaire du soin. Les médecins qui soignent dans les hôpitaux peuvent continuer à suivre leurs patients dans notre centre », soutient Zafer Chaoui, avant de relever qu’Oasis de vie a « déjà accueilli quelques malades, envoyés par des médecins avant l’ouverture officielle ».
Au niveau logistique, le centre, sur 9 étages, est doté de deux salles de physiothérapie avec tout l’équipement nécessaire, des espaces de vie et des chambres répondant aux besoins de chacun, aussi bien adaptés pour les personnes atteintes d’alzheimer que pour les autres malades, une grande salle de loisirs qui s’ouvre au septième étage sur une immense terrasse. Une bibliothèque avec ordinateurs fait la joie des résidents accros à internet. « Par ailleurs, le centre est situé juste en face d’un hôpital et à quelques mètres d’un autre, », ajoute M. Chaoui. Ce détail a son importance si jamais une urgence intervient.
Mais au-delà des aspects médicaux et matériels, Oasis de vie représente les valeurs chères à l’Association melkite, à savoir notamment « la solidarité et la fraternité », selon ses parrains. Fondée en 1883, elle vient en aide aux personnes du troisième âge ou en difficulté. « Dans toutes nos activités, nous recevons des personnes de toutes les confessions et de tous les milieux sociaux. Par ailleurs, l’association subvient aux besoins financiers des plus démunis, partiellement ou totalement, selon leurs conditions matérielles », rappelle M. Nasnas.
Il y a quelques semaines, la chapelle d’Oasis de vie a été inaugurée par le patriarche Youssef Absi. « Nous souhaitons que ce centre, au-delà de l’aspect purement médical, soit également un lieu où les familles peuvent se retrouver et passer du temps avec leurs aînés », observe Roger Nasnas. « Au Liban, la famille est très importante, c’est pourquoi celle-ci a toute sa place dans le centre et fait partie intégrante de notre culture », renchérit Zafer Chaoui.
Pour mémoire
Merci aux bonnes et genereuses personnes qui ont permis que ce projet voie le jour. Un tel oasis de vie manquait cruellement a Beyrouth.
00 h 09, le 30 mars 2019