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À La Une - Diplomatie

La Syrie et les pays arabes dénoncent la position de Trump sur le Golan

La Ligue arabe juge que la position de l'administration américaine était "dépourvue de toute valeur légale".

Des druzes rassemblés dans le village frontalier de Majdal Chams, dans le Golan syrien occupé par Israël, le 6 octobre 2018. Photo d'archives REUTERS/Ammar Awad

La Syrie et les pays arabes ont condamné vendredi la déclaration du président américain Donald Trump en faveur d'une reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur la partie du plateau du Golan syrien occupée.

Israël a conquis en 1967 une grande partie du Golan et l'a annexée en 1981, mais la communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion. L'annonce de M. Trump a été interprétée comme un vrai coup de pouce au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l'approche des législatives du 9 avril.

"Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l'Etat d'Israël et la stabilité régionale", avait tweeté jeudi le président américain, une décision en rupture avec la position des Etats-Unis depuis des décennies. Selon une source proche de la présidence citée par Reuters, M. Trump signera sans doute dès la semaine prochaine un texte officialisant la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. Cette signature coïncidera avec une visite aux Etats-Unis du Premier ministre israélienn, Benjamin Netanyahu.


"La position américaine sur la partie occupée du Golan syrien reflète clairement le mépris des Etats-Unis pour les règles internationales et leur violation flagrante du droit international", a déclaré une source aux Affaires étrangères syriennes citée par l'agence Sana. Pour le régime syrien, les déclarations de M. Trump "confirment une nouvelle fois le parti pris aveugle des Etats-Unis en faveur de l'occupation sioniste (...)". Mais elles "ne changeront rien au fait que le Golan est et restera arabe et syrien".



(Lire aussi : Le Hezbollah menace la stabilité du Moyen-Orient, affirme Pompeo en Israël)



"Parti pris aveugle"
La coalition des principaux groupes de l'opposition syrienne en exil a également dénoncé l'annonce de M. Trump, l'un des rares dossiers où sa position rejoint celle du régime. La déclaration américaine "va détruire toutes les chances pour rétablir la stabilité et la paix dans la région et provoquer plus de guerres et de destructions".

Au Caire, la Ligue arabe a jugé que la position de l'administration américaine était "dépourvue de toute valeur légale". L'Egypte, proche de l'administration Trump, a elle réaffirmé dans un communiqué sa position selon laquelle "le Golan syrien est un territoire arabe occupé" et son annexion "nulle et non avenue" au regard du droit international. Elle a souligné la nécessité de respecter les résolutions de l'ONU s'agissant de "l'inadmissibilité de l'acquisition de terres par la force", sans faire directement allusion aux propos de M. Trump.
La Syrie a été suspendue par la Ligue arabe en 2011, mais plusieurs Etats arabes ont exprimé ces derniers mois leur soutien à la normalisation des relations avec le gouvernement du président Bachar el-Assad.

L'Egypte, proche de l'administration Trump, a elle réaffirmé dans un communiqué sa position selon laquelle "le Golan syrien est un territoire arabe occupé" et son annexion "nulle et non avenue" au regard du droit international.
L'institution de l'islam sunnite al-Azhar, basée au Caire, a également condamné les propos de M. Trump "au sujet de la prétendue souveraineté sioniste sur le plateau du Golan syrien occupé", dans un tweet publié sur son compte officiel.


"Tous choqués"
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG, qui regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar et le Koweït) a dit dans un communiqué regretter les propos de M. Trump. Cela "ne change pas la réalité qui est que le plateau du Golan arabe est une terre syrienne qu'Israël a occupée par la force militaire en juin 1967".

Frontalière de la Syrie et d'Israël, la Jordanie a également souligné que le Golan était "un territoire syrien occupé au regard des lois internationales". Une "paix globale et durable requiert le retrait d'Israël de toutes les terres arabes occupées, dont le Golan syrien fait partie intégrante", a indiqué le ministre jordanien des Affaires étrangères Aymane al-Safadi, cité par l'agence officielle Petra.

Hormis les pays arabes, les alliés russe et iranien de la Syrie ainsi que la Turquie ont également réagi. Bien qu'hostile à M. Assad, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que la déclaration de M. Trump mettait la région "au bord d'une nouvelle crise".

Pour le Kremlin, "de tels appels peuvent déstabiliser considérablement la situation (...) au Proche-Orient".

"Nous sommes tous choqués par @realDonaldTrump qui continue d'essayer de donner ce qui ne lui appartient pas à (l'Etat) raciste d'Israël: d'abord Al-Qods (nom arabe de Jérusalem, ndlr), maintenant le Golan", a déclaré pour sa part le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.


"Contraire au droit international"
Paris a de son côté estimé que la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan "serait contraire au droit international". "Le Golan est un territoire occupé par Israël depuis 1967. La France ne reconnaît pas l'annexion israélienne de 1981", a déclaré le Quai d'Orsay. "Cette situation a été reconnue comme nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations Unies", poursuit le ministère français des Affaires étrangères. "La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, territoire occupé, serait contraire au droit international, en particulier l'obligation pour les Etats de ne pas reconnaître une situation illégale", a-t-il ajouté.

L'Union européenne a, elle, rappelé qu'elle ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan. "La position de l'UE n'a pas varié", a dit à Reuters une porte-parole de l'UE à Bruxelles. "L'Union européenne, conformément au droit international, ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, parmi lesquels les hauteurs du Golan, et ne considère pas qu'ils font partie du territoire israélien", a-t-elle ajouté.






Le déclenchement de la guerre en Syrie, en mars 2011, a attisé les tensions sur le Golan. En mai et juin et 2011, l'armée israélienne avait ouvert le feu contre des réfugiés palestiniens et des Syriens qui tentaient de franchir la ligne de cessez-le-feu, faisant une trentaine de morts selon l'ONU.

Les tirs au mortier en provenance de la Syrie, rarement mortels, sont devenus fréquents sur le plateau. Israël riposte à chaque fois, que le tir soit errant ou intentionnel. En janvier 2015, dans un raid visant le Hezbollah libanais, Israël avait tué des militaires iraniens dont un général. Mi-mars 2019, Israël a accusé le Hezbollah d'établir secrètement dans le Golan syrien, près du territoire sous son contrôle, un réseau militaire commandé par une figure du mouvement chiite libanais.

L'intérêt d'Israël et de la Syrie pour le Golan est d'autant plus grand qu'il comprend d'importantes sources d'eau, en particulier celles du Banyas, qui alimente le Jourdain.



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commentaires (7)

L'ignorance..c'est pas une blague !!! Et ka connerie n'a pas de limite: un" feu" president de l'union soviétique, complètement ivre ,sans rien demander ni consulter qui que ce soit a offert la Crimée, dans un delire éthylique au pays frere Ukraine. Cette region a toujours fait partie de la russie. Parler d'annexion rime parfaitement avec etre un con

Amar M'Rad

16 h 35, le 23 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • L'ignorance..c'est pas une blague !!! Et ka connerie n'a pas de limite: un" feu" president de l'union soviétique, complètement ivre ,sans rien demander ni consulter qui que ce soit a offert la Crimée, dans un delire éthylique au pays frere Ukraine. Cette region a toujours fait partie de la russie. Parler d'annexion rime parfaitement avec etre un con

    Amar M'Rad

    16 h 35, le 23 mars 2019

  • Tous choqués ...c'est entièrement compréhensible. Ou va encore Monsieur Trump ?

    Sarkis Serge Tateossian

    21 h 29, le 22 mars 2019

  • LA GRANDE BLAGUE C,EST QUAND LA RUSSIE QUI A OCCUPE ET ANNEXE LA CRIMEE CONDAMNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 12, le 22 mars 2019

  • Cela fait depuis 1967 que la Syrie observe le silence radio sur l'occupation du Golan par Israël. Brusquement, le héros infaillible de Damas se souvient que le Golan fait partie de son territoire ? La Syrie héroïque et puissante, qu'a-t-elle entrepris depuis pour bouter dehors l'occupant israélien ? Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 42, le 22 mars 2019

  • Hello l'olj vous avez décidé de me faire la GUEULE ou quoi ? Tout ça pour pompeO? Lol..

    FRIK-A-FRAK

    12 h 34, le 22 mars 2019

  • MAIS QU,A FAIT LA SYRIE DURANT 52 ANS POUR RECUPERER LE GOLAN... RIEN ! TOUT COMME ELLE A ABANDONNE LE SANDJAK D,ISKENDERUN AUX TURCS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 21, le 22 mars 2019

  • C'est pas que la Syrie du héros BASHAR EL ASSAD qui condamne, voyons . De toute façon le golan ne sera récupéré que par la FORCE. Si c'est pas aujourd'hui se SERA demain. Comme la PALESTINE d'ailleurs.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 18, le 22 mars 2019

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