Rechercher
Rechercher

Économie - Lutte antiblanchiment

Les Émirats arabes unis inclus dans la liste noire de l’UE

Trois pays, sortis l’an passé de la liste noire de l’UE des paradis fiscaux, après des promesses de bonne conduite, se retrouvent à nouveau épinglés pour mauvais comportement. Photo Reuters

Les 28 États membres de l’UE ont élargi hier leur liste noire des paradis fiscaux pour la porter de 5 à 15 pays et y ont inclus les Émirats arabes unis malgré les réticences de l’Italie, soucieuse de ses intérêts économiques. Dressée pour la première fois par les Européens en décembre 2017, à la suite de plusieurs scandales, dont les « Panama Papers » et les « LuxLeaks », cette liste a pour objectif de lutter contre l’évasion fiscale des multinationales et des grandes fortunes. Elle épinglait au départ 17 pays, mais avait considérablement rétréci ces derniers mois, en raison de promesses de plusieurs mauvais élèves faites à l’Union européenne de changer leur législation fiscale. Il ne restait par conséquent plus que cinq territoires à n’avoir jamais pris aucun engagement : les Samoa américaines, Samoa, Guam, Trinidad et Tobago et les îles Vierges américaines.

Après l’actualisation d’hier, trois pays, sortis l’an passé de la liste noire après des promesses de bonne conduite, se retrouvent à nouveau épinglés pour mauvais comportement : la Barbade, les îles Marshall et les Émirats arabes unis. Le retour de ce pays du Golfe sur la « black list » a toutefois posé quelques problèmes, l’Italie rechignant à mettre à l’index cet important partenaire économique. Fin janvier, l’entreprise italienne ENI a en effet investi 3,3 milliards de dollars dans une raffinerie aux Émirats.

Sept autres pays qui étaient jusqu’ici inscrits seulement sur la liste dite « grise » – ceux des mauvais élèves ayant pris des engagements qui ne se sont pas concrétisés – sont désormais pour la première fois « blacklistés ». Il s’agit d’Aruba, du Belize, des Bermudes, des Fidji, du Vanuatu, de la Dominique et d’Oman.

La Suisse pointée du doigt

Par ailleurs, trente-quatre pays restent sur la liste grise et vont donc continuer à être surveillés étroitement par la Commission européenne. Parmi eux, la Suisse, qui n’a pas encore tenu ses promesses, mais a bénéficié d’un petit délai car elle organise un référendum au printemps sur un changement de législation. Le Liban n’est sur aucune de ces deux listes.

En revanche, s’insurge l’ONG Oxfam, cinq paradis fiscaux « notoires » ont été « blanchis » : le Panama, Hong Kong, l’île de Man, Jersey et Guernesey. « Cela fragilise la crédibilité de tout le processus », s’est alarmée Chiara Putaturo, conseillère d’Oxfam. Les eurodéputés verts étaient plus positifs. « La liste noire européenne des paradis fiscaux commence à avoir un impact : plus de 50 pays ont commencé à modifier certaines de leurs lois fiscales les plus dommageables et ont accepté de devenir plus transparents », a estimé la Française Eva Joly. « C’est un progrès, mais il y a encore du travail pour tarir l’industrie de l’évasion fiscale », a-t-elle ajouté.

Au total, 92 juridictions (États et territoires, NDLR) ont été passées au crible à l’aune de trois critères : la transparence fiscale (pratiquent-elles ou non l’échange d’informations ?), l’équité fiscale (appliquent-elles ou pas des mesures fiscales préférentielles dommageables ?) et troisièmement : mettent-elles en œuvre ou pas les mesures de l’OCDE contre l’optimisation fiscale agressive ? Pour l’instant, les sanctions à l’encontre des pays « blacklistés » sont assez limitées : il est simplement prévu de geler les fonds européens qu’ils auraient pu recevoir.

Source : AFP


Les 28 États membres de l’UE ont élargi hier leur liste noire des paradis fiscaux pour la porter de 5 à 15 pays et y ont inclus les Émirats arabes unis malgré les réticences de l’Italie, soucieuse de ses intérêts économiques. Dressée pour la première fois par les Européens en décembre 2017, à la suite de plusieurs scandales, dont les « Panama Papers » et les...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut