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Un tandem pressenti pour succéder à Carlos Ghosn à la tête de Renault jeudi

Une source proche du dossier indique que le poste de PDG de M. Ghosn serait scindé en deux fonctions: d'un côté, une direction générale exécutive pour Thierry Bolloré, de l'autre, la présidence du conseil d'administration pour Jean-Dominique Senard.

Carlos Ghosn. Photo d'archives AFP

Le PDG de Renault Carlos Ghosn, toujours incarcéré au Japon, devrait être remplacé jeudi à la tête du constructeur automobile français par un tandem composé de son adjoint et dauphin ainsi que du patron du fabricant de pneus Michelin.

Un conseil d'administration du constructeur automobile est prévu jeudi, à partir de 10H00 (09H00 GMT), au siège du constructeur à Boulogne-Billancourt, aux portes de Paris. Renault a confirmé la tenue de cette réunion, mais n'a pas souhaité faire de commentaire sur la succession de son patron, incarcéré depuis le 19 novembre au Japon où il a été mis en examen pour abus de confiance et malversations.

Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que le poste de PDG de M. Ghosn serait scindé en deux fonctions: d'un côté, une direction générale exécutive pour Thierry Bolloré, de l'autre, la présidence du conseil d'administration pour Jean-Dominique Senard.

Le patron de Michelin ferait un "excellent président" de Renault dont le rôle sera de renforcer l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi, a déclaré mardi le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire. L'Etat actionnaire plaide pour scinder la direction des entreprises où il est présent au capital, avec d'un côté le directeur général et de l'autre le président, a rappelé M. Le Maire. "Le président s'occupe de la stratégie de long terme, le directeur général de l'entreprise au jour le jour".

Thierry Bolloré, dauphin désigné de Carlos Ghosn depuis l'an dernier, assure l'intérim à la direction générale de Renault depuis novembre. Ce Breton de 55 ans, discret et jusqu'alors peu connu du grand public, est un fin connaisseur de l'Asie et du Japon. Il assurera la continuité au sein du groupe qu'il avait rejoint en 2012, en provenance de l'équipementier Faurecia.

Jean-Dominique Senard, 66 ans en mars, devait quant à lui passer la main en mai comme patron de Michelin. Cet homme à l'image de patron social semblait avoir les faveurs du gouvernement français, alors que l'Etat est premier actionnaire de Renault avec 15% du capital et près de 22% des droits de vote.



Carlos Ghosn s'est une nouvelle fois vu refuser une libération sous caution mardi. Sa détention provisoire court désormais jusqu'au 10 mars et peut être encore prolongée plusieurs fois. Selon son avocat, il risque de rester incarcéré des mois jusqu'à la tenue de son procès.


(Lire aussi : S’estimant floué par Carlos Ghosn, Nissan réclame son dû)


Tensions franco-japonaises
Bruno Le Maire avait demandé mercredi la convocation "dans les prochains jours" d'un conseil d'administration pour désigner un successeur à Carlos Ghosn, estimant que M. Ghosn étant empêché de diriger le groupe, il fallait désormais tourner la page.

L'affaire, mise au jour par une enquête interne de Nissan, dont Renault détient 43% du capital, a fait apparaître des tensions au sein de l'alliance franco-japonaise, qui inclut aussi le constructeur Mitsubishi Motors, dont Nissan détient 34%.



Vénéré au Japon jusqu'à son arrestation, Carlos Ghosn, sauveur de Nissan au début des années 2000, était la clé de voute de Renault-Nissan-Mitsubishi, ensemble qu'il a forgé et porté au premier rang des constructeurs automobiles mondiaux, avec 10,6 millions de véhicules vendus en 2017.

La nouvelle direction de Renault aura pour mission délicate d'apaiser les ressentiments et de remettre sur les rails cette alliance cruciale pour chacun des partenaires. Mais pas question pour l'instant de toucher à sa structure fondée sur des participations croisées et dirigée par une société aux Pays-Bas, RNBV, dont la présidence revient de droit à un dirigeant de Renault.

Les dirigeants japonais semblaient pousser pour un rééquilibrage du pouvoir au sein de l'Alliance. Ces dernières semaines, des responsables de Nissan ont régulièrement fait fuiter dans la presse des révélations sur les actions de leur ancien patron.

Les deux constructeurs japonais avaient déchu Carlos Ghosn de ses fonctions de président de leur conseil d'administration, quelques jours après le début du scandale, alors que Renault continuait d'invoquer la présomption d'innocence.

Après 14 ans de règne à la tête du groupe, Carlos Ghosn va cependant léguer une entreprise en bonne santé financière, dont il aura augmenté le volume des ventes mondiales de plus de 50% à près de 4 millions de véhicules (hors Nissan et Mitsubishi), en développant notamment le créneau du low-cost avec les marques Dacia et Lada.


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