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Économie - Automobile

S’estimant floué par Carlos Ghosn, Nissan réclame son dû

Le constructeur japonais estime à environ 9 millions de dollars la rémunération totale reçue par son ex-PDG de la part de Nissan-Mitsubishi B.V.

Carlos Ghosn avait été arrêté le 19 novembre 2018 à l’aéroport de Tokyo. Régis Duvignau/Reuters

Nissan, à l’origine de l’enquête qui a fait tomber le tout-puissant Carlos Ghosn, veut récupérer ce qui lui a été soustrait, à commencer par plusieurs millions d’euros qui ont été, selon le constructeur japonais, indûment versés à son ex-patron via une filiale néerlandaise. Ces nouvelles accusations avaient émergé la semaine dernière, c’est maintenant officiel : dans un communiqué, Nissan affirme que le dirigeant de 64 ans « a reçu une rémunération totale de 7 822 206,12 d’euros (soit 8,9 millions de dollars) » de la part de Nissan-Mitsubishi B.V. (NMBV). La coentreprise, détenue à parité par les deux groupes automobiles japonais, avait été fondée en juin 2017 « avec pour mission l’exploration et la promotion de synergies au sein du partenariat ».

Quelques mois plus tôt, M. Ghosn s’était porté au secours de Mitsubishi Motors, empêtré dans un scandale de falsification de données. Et déjà avait-il formé le dessein, avec son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, et d’autres complices non nommés, de « percevoir des revenus confidentiels via une structure non consolidée aux Pays-Bas », affirme Nissan. Finalement, en 2018, « il s’est signé un contrat sans discuter avec les autres membres du conseil d’administration de NMBV que sont le PDG de Nissan Hiroto Saikawa et le PDG de Mitsubishi Motors Osamu Masuko. Ils n’ont pour leur part touché aucun revenu », poursuit le constructeur. Considérant qu’il s’agit là « d’une faute » de M. Ghosn, Nissan dit « réfléchir aux moyens de récupérer cette somme » auprès du magnat de l’automobile, par le biais d’un dépôt de plainte, précise la personne au fait des investigations.

Nouvelle requête des avocats

Depuis le début de cette saga rocambolesque, qui va de Paris à Tokyo en faisant des détours au Brésil, au Liban ou au Moyen-Orient, le groupe nippon accable son ancien sauveur, une attitude qui nourrit des accusations de complot. Les responsables de Nissan brandissent en réponse les « graves agissements » révélés par l’enquête, débutée à l’été 2018 après le signalement d’un ou plusieurs lanceurs d’alerte. Les informations ont été transmises à l’automne au parquet de Tokyo, ce qui a abouti à l’interpellation surprise de Carlos Ghosn le 19 novembre, plongeant l’alliance Renault-Nissan dans la tourmente.

Depuis, l’homme d’affaires franco-libano-brésilien, qui se dit « faussement accusé », séjourne en prison. Ses avocats ont indiqué hier avoir déposé une nouvelle demande de libération sous caution, après l’échec, y compris en appel, d’une première requête cette semaine. La justice explique cette détention prolongée par un risque de dissimulation ou de destruction de preuves et de fuite. L’équipe de défense de M. Ghosn avait souligné qu’étant donné sa notoriété, il pourrait difficilement se soustraire à la justice.

Source : AFP

Nissan, à l’origine de l’enquête qui a fait tomber le tout-puissant Carlos Ghosn, veut récupérer ce qui lui a été soustrait, à commencer par plusieurs millions d’euros qui ont été, selon le constructeur japonais, indûment versés à son ex-patron via une filiale néerlandaise. Ces nouvelles accusations avaient émergé la semaine dernière, c’est maintenant officiel : dans...

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