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Nos Lecteurs ont la Parole - Donald EDDÉ

L’affaire Carlos Ghosn : appel au Premier ministre japonais

Après avoir lu et relu certains articles publiés par des quotidiens nippons qui décrivent Carlos Ghosn comme un cupide mégalomane qui aime l’argent et le pouvoir, et surtout après vu comment Carlos s’est présenté au tribunal japonais avec une corde autour de la taille, des menottes et des sandales en plastique, une question s’impose : pourquoi autant de haine ? Pourquoi ce tissu de mensonges ? Pourquoi cette lâcheté et ce cynisme ? Pourquoi cet acharnement sur votre sauveur et votre demi-dieu honoré par l’empereur japonais de la plus haute distinction du pays ?

Vos articles, mesdames et messieurs, sont remplis de faussetés. Vous accumulez des accusations fabriquées de toutes pièces sans donner la chance à l’accusé de se défendre : une lâcheté ignoble qui me rappelle l’attaque surprise que vous avez perpétrée à Pearl Harbor un dimanche 7 décembre 1941, à quelques jours de Noël, qui a fauché la vie à 1 200 marins américains qui ne se doutaient de rien.

Des voix s’élèvent, à l’instar de son épouse Caroline, pour rappeler aux procureurs nippons qu’ils bafouent toute justice et tous droits de l’homme en gardant en prison pendant 60 jours un accusé qui se fait torturer psychologiquement et physiquement avec des interrogatoires quotidiens sans présence d’un avocat et sans permission de prendre des notes.

Vous essayez de briser Carlos en le privant de ses médicaments et en le forçant à dormir avec une lumière allumée dans son visage en espérant qu’il craquera et signera une confession en japonais ! Mais à quel groupe de psychopathes appartiennent ces procureurs nippons et leurs complices les dirigeants de Nissan-Mitsubishi ?

Vous critiquez son salaire et ses bénéfices marginaux sans aucune allusion aux efforts investis depuis son plus bas âge par ce PDG exceptionnel.

Revenons aux faits : Carlos Ghosn a achevé ses études scolaires au collège Notre-Dame de Jamhour au Liban en 1971 à l’âge de 17 ans parce que c’était un crack en maths et en sciences, avec un humour vif et une intelligence supérieure. Il a décroché par la suite un diplôme d’une des plus grandes écoles de Paris. Ce PDG de Nissan depuis 1999, qui a sauvé cette compagnie d’une faillite de 20 milliards de dollars, il l’a rebâtie pour forger une alliance formidable avec Renault et Mitsubishi. Alliance réussie où beaucoup avaient échoué auparavant. Ce sauveur et demi-Dieu tel que les Japonais le reconnaissent, décoré de la plus haute distinction nippone. Cet homme courageux qui, grâce à ses connaissances de gestion et son leadership, a réussi à hisser Renault aux plus hautes sphères de la technologie en plus de lui donner un contrôle de 43 pour cent dans l’alliance qu’il a créée. Ce PDG qui faisait prospérer 450 000 employés et leurs familles. Un travailleur acharné, un bourreau de travail qui sillonnait les continents en passant cent jours en avion par année afin de gérer cette formidable entreprise. Ce visionnaire qui a tout misé pour le développement écologique de la voiture électrique et j’en passe, sans compter ce qu’il a investi dans le domaine humanitaire au Vietnam, au Liban et dans d’autres pays.

J’ai une nausée profonde, un dégoût mélangé à du mépris quand je lis et relis vos accusations basées sur des confabulations et des attaques fabriquées de toutes pièces sur la personne de Carlos : des situations hors contexte, telles qu’il s’est octroyé un salaire sans l’accord des cadres de Nissan. Accusations qu’il a réfutées en bloc lors de sa brève comparution.

Vous savez comme nous, comme les 22 000 signataires toutes nationalités confondues d’une pétition (Libérez Carlos Ghosn), comme les dizaines d’articles qui ont été publiés aux États-Unis, en France, au Liban et au Japon, que le seul crime que Carlos Ghosn a commis c’était de vouloir passer à l’étape ultime : fusionner Renault, Nissan et Mitsubishi. Un crime que la classe corporative isolationniste nippone ne peut tolérer. Il fallait agir vite et le neutraliser. En utilisant une loi nippone archaïque indigne d’un pays civilisé, vous l’avez incarcéré sauvagement dans une cellule solitaire froide avec un repas frugal, un interrogatoire de 8 heures par jour, l’interdiction de voir sa famille et surtout des accusations montées de toutes pièces.

Votre lâcheté n’a pas de qualificatif : vous essayez de briser sans relâche la détermination de notre héros franco-libano-brésilien. Pourquoi ? Parce que vous voulez qu’on l’oublie ? Qu’on se décourage ? Qu’on vous croie ? Que le Liban oublie son étoile ? Pourquoi ? Parce que vous pensez qu’il est affaibli et sans défense ?

Vous vous trompez, messieurs. Je vous invite à relire notre histoire. Ce que vous ignorez, c’est que le Père de Lagrevol, professeur de notre collège jésuite du Liban, nous a décrit longuement le héros cornélien : ce rocher sur lequel se brisent les vagues les plus violentes. Figurez-vous que ce héros, c’est Carlos Ghosn : vous l’avez constaté lors de sa comparution, fier et la tête haute, malgré ce que vous lui faites subir, il clame son innocence et son amour pour Nissan, son amour pour ses geôliers !

C’est pourquoi, au nom de la justice, au nom des 22 000 signataires de la pétition, au nom des familles japonaises qu’il a sauvées par son labeur et son savoir, nous demandons au Premier ministre japonais de libérer Carlos Ghosn sous caution pour lui permettre d’avoir un procès juste et équitable basé sur les droits de l’homme les plus fondamentaux : la présomption d’innocence et le respect de l’humain, parce que Carlos avant tout est un père de famille qui mérite tout respect.

Montréal


Après avoir lu et relu certains articles publiés par des quotidiens nippons qui décrivent Carlos Ghosn comme un cupide mégalomane qui aime l’argent et le pouvoir, et surtout après vu comment Carlos s’est présenté au tribunal japonais avec une corde autour de la taille, des menottes et des sandales en plastique, une question s’impose : pourquoi autant de haine ? Pourquoi ce tissu...

commentaires (2)

Si le président Macron a réussi à sortir Saad Hariri des griffes de MBS je ne comprends pas pourquoi Carlos Ghosn stagne encore au Japon. Najla Misk Malhamé

Malhamé Gérard

11 h 15, le 21 janvier 2019

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Commentaires (2)

  • Si le président Macron a réussi à sortir Saad Hariri des griffes de MBS je ne comprends pas pourquoi Carlos Ghosn stagne encore au Japon. Najla Misk Malhamé

    Malhamé Gérard

    11 h 15, le 21 janvier 2019

  • Bravo !

    Shou fi

    01 h 16, le 21 janvier 2019

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