Les drapeaux du Liban et des pays arabes partipant au sommet économique prévu le 20 janvier 2019 à Beyrouth, sur la route menant au Seaside Arena (ex-Biel) où se tiendra cette conférence. REUTERS/Mohamed Azakir
La Ligue arabe a affirmé mardi n'avoir reçu aucune demande de médiation entre le Liban et la Libye, au lendemain de l'annonce des autorités libyennes de leur décision de boycotter le sommet économique arabe prévu le 20 janvier à Beyrouth, sur fond de litige les opposant au mouvement libanais Amal, du président de la Chambre Nabih Berry, depuis la disparition du fondateur du mouvement, l'imam Moussa Sadr, dans la capitale libyenne, en 1978.
"La Ligue n'a reçu aucune demande de médiation entre le Liban et la Libye, suite à la décision de la dernière de boycotter le sommet économique arabe, après qu'un drapeau libyen a été brûlé dans la capitale libanaise", a affirmé Mahmoud Afifi, porte-parole du secrétaire général de la Ligue, Ahmad Aboul-Ghayt. Il a souligné que la Libye considère comme une insulte le fait qu'un drapeau libyen, "symbole de l'Etat", ait été incendié à Beyrouth.
Lundi, le porte-parole officiel du ministère libyen des AE au sein du gouvernement d'union nationale, Ahmad al-Erbed, avait annoncé sur Twitter qu'il avait été décidé de ne participer "à aucun niveau" au sommet économique arabe.
Ces derniers jours, les responsables d'Amal s'étaient déchaînés contre la Libye, accusée de ne pas fournir d'éclaircissements sur la disparition de l'imam Moussa Sadr, lors d'une visite à Tripoli en 1978. Vendredi, le comité en charge de l'organisation du sommet économique avait affirmé que Nabih Berry avait précédemment approuvé la venue de responsables libyens au Liban, ce que M. Berry avait aussitôt démenti. Dimanche, des militants d'Amal avaient remplacé le drapeau libyen, installé sur le site qui accueillera le sommet économique arabe, au Seaside Arena (ex-Biel), par un drapeau de leur formation. D'autres militants avaient brûlé un drapeau libyen à Saïda, au Liban-Sud.
(Lire aussi : La Libye décide de ne pas participer au sommet économique arabe de Beyrouth)
Dans une lettre adressée à son homologue libyen, le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait regretté lundi la décision prise par la Libye et rejeté des "actes (…) qui ne reflètent par la position du Liban". Toutefois, tout en assurant "tenir aux relations entre les deux pays", M. Bassil avait ajouté qu’il est nécessaire que ces relations "soient remises sur la bonne voie sans que le Liban ne néglige son devoir national d’enquêter sur le sort de Moussa Sadr".
Mardi, le secrétaire général du ministère libanais des Affaires étrangères, Hani Chmaytelli, s'est contenté de s'auto-féliciter de la tenue du sommet économique, déclarant que la diplomatie libanaise la considérait "de façon très positive, étant donné que le Liban a l'habitude de rassembler ses frères arabes".
L'organisation de ce sommet est marquée par de nombreuses tensions, notamment dues à l'absence d'un nouveau gouvernement libanais et aux polémiques autour de la représentation de la Syrie de Bachar el-Assad et l'invitation adressée à la Libye. Face aux nombreux appels au report, notamment lancés par M. Berry, les organisateurs du sommet répètent qu'il se tiendra à la date prévue.
Dans ce contexte, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a publié une circulaire annonçant la fermeture de toutes les administrations et institutions publiques, de même que des municipalités, le vendredi 18, afin de faciliter les préparatifs de l'organisation du sommet.
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commentaires (9)
On regrette nos premiers politiciens de l'indépendance ils étaient vraiment diplomates .
Antoine Sabbagha
20 h 35, le 15 janvier 2019