Avec le départ du père Sélim Abou, le Liban a perdu non seulement un homme de religion soucieux de répandre les préceptes de l’Église, en sa qualité de père jésuite, mais il a perdu aussi un penseur, un homme de science, qui a veillé à la formation académique de plusieurs générations d’étudiants universitaires, en sa qualité de recteur de l’Université Saint-Joseph pendant de nombreuses années. De même, la culture en tant que telle a perdu l’un de ses principaux intellectuels, qui a enrichi les bibliothèques d’ouvrages qui constituent aujourd’hui des références auxquelles ont recours les chercheurs et les intellectuels.
Parallèlement à toutes ces qualités, le grand disparu s’est également distingué par sa foi dans le Liban, qu’il considérait comme une patrie définitive. De par les différentes fonctions qu’il occupait, il luttait pour entretenir un esprit combatif au service de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité du pays. Il avait œuvré à entretenir cet esprit plus particulièrement à l’époque où le Liban et son peuple enduraient nombre d’épreuves dues à des comportements auxquels le grand disparu faisait face par ses écrits et ses actes. Il était devenu ainsi l’un des symboles des défenseurs de la souveraineté, de la dignité et de la liberté.
Avec la disparition du père Abou, la Société des membres de la Légion d’honneur a perdu l’un de ses membres les plus éminents, qui a œuvré avec dévouement à répandre les valeurs que représente la Légion d’honneur. Il a ainsi veillé, jusqu’à ces derniers jours, à développer l’association et à en dynamiser la présence. L’empreinte qu’il laisse derrière lui est indélébile.
*Président de la Société des membres de la Légion d’honneur au Liban (SMLH), ancien ministre
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commentaires (1)
Un grand merci à l'auteur pour ce texte d'hommage à la mémoire de Selim Abou, modèle par excellence de l'universitaire et de l'intellectuel engagé. L'homme de science ainsi que l'homme politique participent tous les deux de la recherche du bien commun. C'est pourquoi l'enceinte universitaire ne pourra jamais devenir celle d'une école technique supérieure mais un espace privilégié, un espace sacré, au sein de la Cité où se forge la norme de la vie publique et où se forme un modèle de citoyenneté. L'Université et LE Politique forment un couple intemporel. Le "vivre-ensemble" dans la Cité (le Politikos) ne peut se passer de la communauté des gens d'Esprit (Universitas) pour exercer la recherche du bien commun (Politeia).
COURBAN Antoine
07 h 34, le 27 décembre 2018