Le Hezbollah a affirmé dimanche qu'une solution à la crise liée à la formation du gouvernement, qui s'annonçait imminente en fin de semaine, était toujours possible et qu'elle était entre les mains du Premier ministre désigné, Saad Hariri. Ces déclarations interviennent au lendemain d'une journée d'intenses tractations à l'issue de laquelle de nouveaux obstacles sont apparus.
"Les derniers développements sur le plan de la formation du gouvernement ont montré l'attachement du Hezbollah à la coopération pour faciliter la formation d'un cabinet d'union nationale", a déclaré le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central du Hezbollah. "Les chances de parvenir à un accord existent encore et elles sont entre les mains du Premier ministre désigné", a-t-il ajouté, affirmant qu'il n'y avait pas de divergences entre le Courant patriotique libre et sa formation sur le tiers de blocage.
Samedi, les six députés sunnites pro-8 Mars, alliés au Hezbollah, ont annoncé qu'ils retiraient le nom de Jawad Adra de leur liste de ministrables à présenter au président de la République, Michel Aoun. Selon certaines informations, cette décision est motivée par la volonté du chef du CPL, Gebran Bassil, d'attirer M. Adra dans son giron et de former avec les ministres nommés par son parti et le chef de l’État un groupe de 11 ministres pour constituer un tiers de blocage au sein du gouvernement.
(Lire aussi : Gouvernement : pas aussi rapide que prévu, la dernière ligne droite...)
Des discussions décisives pour la formation du gouvernement, dont l'annonce était pourtant tenue pour imminente en fin de semaine, ont eu lieu durant toute la journée de samedi, notamment concernant la répartition de certains portefeuilles ministériels - dont ceux de l'Information, l'Industrie, l'Agriculture et l'Environnement - entre les formations politiques.
"Ils voulaient que nous mentions mais nous ne mentons pas. Peut-être voulaient-ils que nous capitulions, mais nous n'arrêterons pas, jusqu'à ce qu'un gouvernement convenable soit formé pour redonner espoir aux Libanais pour les fêtes", a twitté dans la soirée le chef du CPL, Gebran Bassil.
Saad Hariri s'est, lui, contenté de quelques mots sur Twitter, affirmant qu'il préférait se taire pour se faire entendre, alors que cela fait sept mois qu'il n'arrive pas à former un nouveau gouvernement. "Parfois il vaut mieux se taire pour que les autres écoutent", a écrit M. Hariri.
De son côté, le patriarche maronite, Béchara Raï, a appelé à la formation d'un gouvernement restreint. "Nous sommes convaincus de la nécessité de former un gouvernement restreint composé d'experts et de personnalités neutres, car tout gouvernement résultant de dissensions, restera (...) un gouvernement de divisions qui poussera la population encore plus vers la pauvreté", a prévenu le chef de l’Église maronite, lors de son homélie dominicale.
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commentaires (8)
Il n'y a que les voix qui ne comptent pas, comme celle du peuple et du Patriarche qui veulent un Gouvernement restreint. Ce sont les quelques décideurs qui décident pour tous et pour l’instant ils décident de ne pas se décider. Dans l'intervalle lisez les journaux, écouter les infos et pester pour exprimer votre colère.
Shou fi
09 h 07, le 24 décembre 2018