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Liban - Environnement

Pollution du Berdawni : Un des propriétaires de Mimosa interpellé, puis relâché

Le Berdawni, boueux lors des dernières pluies. Photo Anne-Marie el-Hage

Accusé d’avoir pollué la rivière du Berdawni en début de semaine, un des propriétaires de l’usine de papier sanitaire Mimosa, Wissam Tannouri, a été interpellé hier après-midi pendant quelques heures, avant d’être relâché en soirée. Le ministre de l’Industrie, Hussein Hajj Hassan, avait ordonné mercredi dernier la fermeture momentanée et immédiate de Mimosa, dont les locaux sont situés dans la localité de Qaa el-Rim, dans la Békaa, après que les eaux du Berdawni ont viré au noir mardi dernier. Le procureur environnemental de la Békaa, Ayad Berdan, a ensuite ordonné l’interpellation de M. Tannouri, dont l’usine est mise en cause pour avoir jeté des composants chimiques dans la rivière.

L’interpellation de M. Tannouri et la fermeture temporaire de l’usine ont suscité la colère d’un groupe d’employés de Mimosa. Ces derniers ont protesté hier soir devant le Palais de justice de Zahlé et ont momentanément coupé la route menant au bâtiment. La société, qui fabrique du papier hygiénique, emploie près de 600 personnes.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le président de la municipalité de Zahlé, Assaad Zogheib, a assuré que le Berdawni avait retrouvé « une couleur normale » hier. « Depuis 1998, je demande à Wissam Tannouri de respecter l’environnement, mais il ne m’écoute pas. La police judiciaire fera son travail », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas mettre les pieds à Qaa el-Rim car la municipalité est mauvaise », a-t-il ajouté, en référence au fait que M. Tannouri est également président de la municipalité de cette localité.


(Lire aussi : Des dizaines d'usines, contribuant à la pollution du Litani, fermées)


Wissam Tannouri avait pour sa part réfuté mercredi les accusations portées contre Mimosa. « La couleur noire des eaux du Berdawni est due à une fuite d’une canalisation d’eau potable, actuellement en cours de remplacement par le Conseil du développement et de la reconstruction », avait-il indiqué dans une déclaration.

La décision de fermeture temporaire de l’usine a été prise après une observation des experts du ministère de l’Industrie dans le cadre d’une enquête plus large sur la pollution du fleuve Litani. Les enquêteurs ont été dépêchés sur place après que les eaux du Berdawni, qui alimente Zahlé, ont déjà été teintées de noir les 3 et 11 décembre, au niveau du village de Qaa el-Rim, et viré au rouge, le 20 novembre dernier, au niveau de la localité de Hazerta, dans la Békaa. À l’issue de leur tournée, les enquêteurs ont conclu que l’entreprise « Mimosa-Saliba, Tannouri et associés » ne déployait pas les efforts nécessaires pour le traitement de ses eaux industrielles, mais qu’elle jetait ses résidus dans le fleuve du Litani, qui rejoint le Berdawni.

L’Office national des eaux du Litani a annoncé mercredi dernier dans un communiqué avoir présenté une dénonciation auprès du parquet général financier à l’égard de l’entreprise Mimosa et de son représentant, Wissam Tannouri, « pour pollution du Litani, atteinte aux ressources hydrauliques du pays et pour avoir utilisé et exploité son influence personnelle dans ce sens et son rôle de président de municipalité, dans l’objectif de faciliter le travail de l’entreprise polluante ». La dénonciation est enregistrée sous le numéro 7631 et datée du 12 décembre 2018.


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Accusé d’avoir pollué la rivière du Berdawni en début de semaine, un des propriétaires de l’usine de papier sanitaire Mimosa, Wissam Tannouri, a été interpellé hier après-midi pendant quelques heures, avant d’être relâché en soirée. Le ministre de l’Industrie, Hussein Hajj Hassan, avait ordonné mercredi dernier la fermeture momentanée et immédiate de Mimosa, dont les...

commentaires (3)

LA DECADENCE NOUS FRAPPE EN TOUT ET PARTOUT. C,EST TRES MALHEUREUX !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 11, le 15 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • LA DECADENCE NOUS FRAPPE EN TOUT ET PARTOUT. C,EST TRES MALHEUREUX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 11, le 15 décembre 2018

  • Un nouveau cirque est en représentation dans la Bekaa, avec les acteurs et clowns habituels: présidents de municipalités qui s'accusent mutuellement, employés qui coupent les routes car ils craignent pour leur emploi...c'est normal, et les promesses que les pollueurs seront poursuivis...comme tous les autres avant, maintenant...et aprés ! Ils savent que l'Etat chez nous est inexistant, et encore plus dans leur région...alors pourquoi faire des efforts de citoyen responsable et respectant l'environnement ? Ce qui leur importe avant tout, c'est les bénéfices juteux...business oblige ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 02, le 15 décembre 2018

  • Il ne faut plus acheter les produits mimosa Il nous faut boycotter toute entreprise polluante

    ayda ka

    08 h 41, le 15 décembre 2018

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