Rechercher
Rechercher

Liban - Pollution

Le Berdawni teint en rouge : une décharge sauvage en cause ?

Le président du conseil municipal de Zahlé met en cause le village de Hazerta, qui nie et hausse le ton. Les résultats des analyses officielles sont attendus aujourd’hui.

Les eaux du Berdawni, fleuve qui traverse la ville de Zahlé, teintées de rouge. Photo circulant sur les réseaux sociaux

Les habitants de Zahlé ont eu samedi la mauvaise surprise de voir les eaux du Berdawné, fleuve qui traverse la capitale de la Békaa, teintées de rouge. Très vite, des photos ont circulé sur les réseaux sociaux, poussant les autorités à réagir.
Le président du conseil municipal, Assaad Zogheib, a contacté samedi le ministre de l’Environnement, Tarek el-Khatib, et lui a demandé d’agir rapidement. Une délégation du ministère et une patrouille de la Sûreté de l’État se sont alors rendues dans le village voisin de Hazerta où elles ont constaté que la pollution du fleuve provenait de la localité.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Assaad Zogheib a confirmé hier cette information, précisant qu’il est désormais certain de la provenance de cette substance rouge qui a pollué le fleuve, même s’il attend du ministère de l’Environnement plus de précision sur sa nature. « Le village de Hazerta (NDLR : qui se trouve dans le même caza, plus haut sur la route reliant le Metn à Zahlé) continue de jeter ses détritus dans une décharge sauvage, explique-t-il. Or, nous avons une décharge contrôlée à Zahlé depuis 1999, qui a réglé le problème des déchets de la ville et des environs. Le coût de traitement de la tonne ne dépasse pas les 13 dollars. Mais ce village-là n’y envoie toujours pas ses ordures et pollue régulièrement les environs. »
M. Zogheib dit s’être enquis auprès du président du conseil municipal de Hazerta qui « s’est défendu de tout tort, comme on pouvait s’y attendre ». « Il a tenté de me persuader qu’il s’agit d’un camion qui a déversé sa cargaison, a-t-il poursuivi. Mais pour qui nous prend-on ? Une cargaison de camion qui aurait teinté le fleuve durant deux heures et demie, de 14 h à 16 h 30 le samedi ? C’est très difficile à croire… »
Hier, le président du conseil municipal de Hazerta, Hussein Abou Hamdan, a haussé le ton, au cours d’une conférence de presse où il a « menacé toute personne ayant accusé injustement le village et la municipalité de poursuites en justice, notamment le président du conseil municipal de Zahlé ». Il a assuré qu’il n’existe « aucune usine utilisant de la teinture à Hazerta », et affirmé que « la source de pollution vient de Qaa el-Rim (un village voisin), sans pour autant que les habitants ou la municipalité de ce village ne soient impliqués ». Selon M. Abou Hamdan, « une personne de la famille Tannouri aurait déversé cette teinture dans la décharge de Hazerta, ni vu ni connu, à près de deux kilomètres des zones habitées ». « Ces matières viennent apparemment d’un atelier de pâtisserie, sachant qu’il suffit d’un kilo pour teinter tout le lac de Qaraoun », a-t-il martelé.
Quoi qu’il en soit, les experts dépêchés samedi à Zahlé par le ministère de l’Environnement devront donner des précisions sur ce colorant aujourd’hui, selon le président du conseil municipal de Zahlé. Celui-ci était incapable de préciser à L’Orient-Le Jour le degré de dangerosité de ce polluant, référant aux résultats qui seront annoncés par le ministère. Mais il s’est insurgé contre les lacunes dans le traitement des déchets. « Nous ne pouvons obliger les municipalités à contrôler la gestion de leurs ordures, c’est au gouvernement de le faire », a conclu M. Zogheib.


Les habitants de Zahlé ont eu samedi la mauvaise surprise de voir les eaux du Berdawné, fleuve qui traverse la capitale de la Békaa, teintées de rouge. Très vite, des photos ont circulé sur les réseaux sociaux, poussant les autorités à réagir. Le président du conseil municipal, Assaad Zogheib, a contacté samedi le ministre de l’Environnement, Tarek el-Khatib, et lui a demandé...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut