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À La Une - France

Des "gilets jaunes" réticents à marquer une pause pendant la traque du tueur de Strasbourg

Près de 40 heures après les faits, il n'est pas sûr que Cherif Chekatt soit encore en France.

Des policiers de l'unité d'élite francaise du RAID, lors d'une mission le 13 décembre 2018 à Strasbourg. Photo AFP / PATRICK HERTZOG

Le gouvernement français a appelé jeudi des "gilets jaunes", pour l'heure peu convaincus, à ne pas manifester samedi pour permettre aux forces de l'ordre de concentrer leurs efforts sur la traque du jihadiste Cherif Chekatt, l'auteur présumé de la tuerie du marché de Noël de Strasbourg, dans le nord-est de la France.

"À ce stade, nous n'avons pas décidé d'interdire les manifestations" auxquelles certains protestataires continuent d'appeler pour la journée de samedi, a souligné le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur la chaîne CNews. Mais il a demandé aux manifestants qui protestent depuis près d'un mois contre la politique sociale et fiscale du gouvernement de se montrer "raisonnables" après l'attentat de mardi soir, qui a fait trois morts, une victime en état de mort cérébrale et 12 autres blessés.



La colère des "gilets jaunes" "a été entendue" et il y a été "répondu", a insisté M. Griveaux, en référence aux mesures annoncées lundi par le président Emmanuel Macron pour augmenter le pouvoir d'achat des salariés et retraités les plus modestes. Et à Bruxelles, Emmanuel Macron a assuré entendre "cette part de colère légitime" du peuple.
Mais plusieurs figures du mouvement ont affirmé jeudi que la mobilisation se poursuivrait samedi, prenant leurs distances avec d'autres figures plus modérées qui jugent que "le temps du dialogue" est arrivé.

Les "gilets jaunes" sont "plus mobilisés que jamais", a assuré l'un d'eux, Maxime Nicolle, lors d'un point presse organisé devant la salle du jeu de Paume à Versailles (région parisienne), un des hauts lieux de la Révolution de 1789. A ses côtés se trouvait notamment Priscillia Ludosky, qui a lancé la pétition contre la hausse des taxes sur les carburants à l'origine de la contestation.
A Paris, l'Assemblée nationale a rejeté sans surprise jeudi soir une motion de censure contre le gouvernement pour sa gestion des "gilets jaunes", votée par seulement 70 députés, de gauche et d'extrême droite.



Allemagne, Suisse et Italie en alerte
Déployées en force pour encadrer les multiples rassemblements de ces dernières semaines, parfois émaillés de heurts violents et dégradations, les forces de l'ordre sont désormais lancées dans une vaste traque pour tenter de retrouver l'homme le plus recherché de France. Plus de 700 policiers et gendarmes sont mobilisés et un avis de recherche a été publié mercredi soir. 

Près de 40 heures après les faits, il n'est pas sûr que Cherif Chekatt soit encore en France. Strasbourg se situe à deux pas de la frontière allemande mais aussi non loin de la Suisse et du Luxembourg.
Selon la radio allemande Inforadio-RBB, citant des sources proches de l'enquête, l'assaillant aurait reçu, juste avant l'attaque, un appel en provenance d'Allemagne, auquel il n'aurait pas répondu.
Les autorités allemandes ont intensifié "les mesures de contrôle et d'enquête de la police des frontières (...) dans la zone frontalière", a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur, Eleonore Petermann. L'avis de recherche français a par ailleurs été largement répercuté par la police allemande sur Twitter.

La Suisse, à 130 km au sud de Strasbourg, a également renforcé ses mesures de sécurité à la frontière. Même précaution des autorités italiennes qui ont décidé de "renforcer au maximum les contrôles préventifs". En décembre 2016, le Tunisien Anis Amri, qui avait fait 12 morts et 48 blessés en fonçant en camion sur le marché de Noël de Berlin, avait été tué quelques jours plus tard lors d'un contrôle de police à Milan.


"Individu dangereux"
Né à Strasbourg et fiché "S" ("sûreté de l'État") pour sa radicalisation islamiste, Cherif Chekatt, 29 ans, a un passé judiciaire très lourd. Il compte 67 antécédents judiciaires, dont 27 condamnations en France, Allemagne et Suisse pour des faits de droit commun.
L'avis de recherche décrit un "individu dangereux" de 1,80 m, "peau mate", avec une "marque sur le front".

L'homme est soupçonné d'avoir ouvert le feu contre des passants mardi soir dans le centre historique de Strasbourg, alors que le marché de Noël allait fermer. Armé d'un pistolet et d'un couteau, il a ensuite échangé des tirs avec les forces de l'ordre, qui l'ont blessé au bras.
Dans des circonstances encore floues, l'assaillant a réussi à prendre un taxi pour se rendre dans le quartier du Neudorf, où a eu lieu un nouvel échange de tirs avec la police, avant qu'il ne disparaisse.
Des témoins l'ont entendu crier "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand, en arabe), et la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie des faits.

La vie reprenait doucement à Strasbourg jeudi, où les écoles - fermées la veille - ont été rouvertes. Mais le marché de Noël, qui attire chaque année deux millions de touristes, restait fermé jeudi et toutes les illuminations de la ville ont été éteintes.



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