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Liban - Décryptage

La chute du régime iranien n’est pas envisageable, selon le Hezbollah

La petite phrase du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, sur sa disposition à rencontrer le secrétaire général du Hezbollah après la chute de la République islamique en Iran a fait l’objet de plusieurs interprétations dans les milieux politiques. Pour les uns, il s’agirait d’une ouverture indirecte de la part des Forces libanaises en direction de Hassan Nasrallah, et pour les autres, au contraire, le chef des FL a ainsi tiré un trait sur la possibilité d’une rencontre entre les deux hommes.

Du côté du Hezbollah, on s’est en tout cas bien gardé de faire le moindre commentaire. Il s’agit d’ailleurs d’une décision prise en haut lieu, mais selon des sources proches de ce parti, la déclaration du chef des FL s’inscrit dans le cadre de la provocation et n’a aucun lien avec la réalité. Selon ces mêmes sources, les « nouvelles sanctions extrêmement dures » américaines contre la République islamique en Iran sont entrées en vigueur depuis maintenant un mois et rien n’indique que le régime est sur le point de vaciller. Les mêmes sources précisent qu’il ne s’agissait pas seulement de sanctions économiques, mais d’un plan global, à la fois politique, sécuritaire, financier et économique, visant à déstabiliser l’Iran, mais il n’y a aucun indice sur sa réussite.

Les sources proches du Hezbollah estiment ainsi que l’Iran a pris ses précautions pour se préparer à tenir face aux sanctions. Le budget 2019 a ainsi prévu l’exportation d’un million de barils de pétrole par jour à un prix relativement bas. Ce qui fait qu’il n’y a aucun risque que la réduction des recettes pétrolières puisse causer un déficit budgétaire, d’autant que selon l’OPEP, l’Iran a le droit d’exporter 150 000 barils par jour. D’ailleurs, les recettes pétrolières ne représentent pas plus de 40 % du budget iranien, alors que sa dette publique externe est de moins de 10 milliards de dollars. Ce qui est considéré comme très bas, surtout pour un pays aussi grand que l’Iran qui compte près de 85 millions d’habitants. De même, au cours des dernières années, la République islamique a atteint un niveau d’autosuffisance sur le plan des produits de base.

Les sources proches du Hezbollah précisent toutefois que les sanctions économiques ont un impact certain sur les moyens technologiques iraniens. Les Iraniens n’ont plus ainsi accès à la technologie moderne. Par exemple, ils sont contraints d’utiliser de vieux modèles pour leurs nouveaux avions de combat. Le « Oum Kaoussar » a ainsi une carcasse qui ressemble à celle du F5 américain, mais il peut transporter des missiles comme ceux du F16. L’Iran produit entre six et dix avions de ce type par an. En même temps, le pays continue de développer ses capacités en missiles. Ce qui constitue d’ailleurs le véritable objet d’inquiétude pour les Américains, car ce sont les missiles qui peuvent faire gagner ou perdre des guerres. Selon les sources proches du Hezbollah, les sanctions américaines et les manœuvres visant à punir la République islamique ou à la déstabiliser viseraient donc principalement à l’obliger à arrêter son programme de missiles. Il s’agit d’empêcher leur modernisation, leur fabrication et leur exportation aux alliés de l’Iran dans la région, notamment le Hezbollah. Les dernières confrontations avec les Israéliens ont en effet montré que les guerres sont désormais tributaires des missiles. Les Israéliens ont beau posséder l’arme nucléaire, ils ne peuvent pas l’utiliser car ils disposent d’une géographie étroite. Ils ont la suprématie aérienne, mais le ciel syrien est désormais sous le contrôle des Russes, alors que leur territoire est à la portée des missiles de l’Iran et du Hezbollah.

C’est donc là que résiderait le problème principal. Mais cela n’empêche pas les États-Unis et leurs alliés de chercher à affaiblir le régime iranien par tous les moyens, en utilisant notamment ce que les sources proches du Hezbollah appellent « le terrorisme économique » et « le terrorisme sécuritaire ». Selon ces mêmes sources, au cours des neuf derniers mois, 300 attaques sécuritaires ont été menées en Iran et ont échoué. Certaines ont été évoquées dans les médias (il y a eu notamment les attentats à Ahvaz et au Baloutchistan, ainsi qu’une opération à Téhéran), mais la plus grande partie est restée secrète, car elle a été déjouée avant même d’avoir pu être exécutée.

Les sources proches du Hezbollah déclarent ainsi que les États-Unis et leurs alliés ont utilisé tous les moyens disponibles pour affaiblir le régime iranien. Ils ont tenté la guerre militaire, la guerre sécuritaire, et maintenant la guerre économique. Mais dans les trois domaines, ils ont échoué, puisque l’Iran a trouvé de nouveaux marchés en Inde, au Pakistan, en Indonésie et en Chine, sans parler de la Russie et de la Turquie.

De même, toujours selon les mêmes sources, le régime iranien est plus solide qu’il n’y paraît. En dépit de toutes les tentatives, il ne fait l’objet d’aucune contestation notable, et même si les médias occidentaux mettent en avant certains opposants, le système continue de fonctionner. Il a produit même une véritable alternance, car si l’on y regarde de plus près, le président Khatami (réformateur) a succédé à Rafsandjani, lui-même conservateur. Ensuite, Ahmadinejad le conservateur a succédé à Khatami, et Rohani le réformateur a succédé à Ahmadinejad. Même s’il y a des mouvements populaires de protestation au sujet de certaines questions sociales, ils ne portent pas sur le régime et ils ne concernent pas sa politique étrangère. La République islamique d’Iran est donc là pour rester, estiment les sources proches du Hezbollah.


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commentaires (8)

Chine ou Iran ou Syrie ou USA ou wadi el aajeeiib!!! Really? C'est bien ça qui nous concerne? Alors qu'on quémande l'électricité, la nourriture, la dépollution,le traitement des ordures, les médicament, l'infrastructure, wa halouma jarra, de Cèdre et autres bienfaiteurs. Taisons nous, aimons notre patrie et travaillons pour la sauver de cette poisse dans laquelle on l'a mise.

Wlek Sanferlou

21 h 29, le 03 décembre 2018

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Commentaires (8)

  • Chine ou Iran ou Syrie ou USA ou wadi el aajeeiib!!! Really? C'est bien ça qui nous concerne? Alors qu'on quémande l'électricité, la nourriture, la dépollution,le traitement des ordures, les médicament, l'infrastructure, wa halouma jarra, de Cèdre et autres bienfaiteurs. Taisons nous, aimons notre patrie et travaillons pour la sauver de cette poisse dans laquelle on l'a mise.

    Wlek Sanferlou

    21 h 29, le 03 décembre 2018

  • On aimerait bien trouver le même enthousiasme employé à glorifier l'Iran et tout ce qui le concerne...utilisé également en ce qui concerne notre patrie...le Liban ! Mais peut'être ce ne serait pas aussi rentable... Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 51, le 03 décembre 2018

  • Vous savez Scarlett, j'étais tout jeune encore feu mon père me disait , tu sais fiston finit ta soupe , en Chine on fait cuire le dernier né pour pouvoir nourir/rassasier les plus grands . Aujourd'hui c'est devenu l'usine du monde et vit déjà dans le 22ème siècle, technologiquement parlant, tandis que l'Europe bat de l'aile . Les analyses politiques c'est comme un match de foot , la partie peut être à l'avantage d'une équipe, mais en cours de route si celle qu'on attend le moins gagne , on trouvera toutes les explications du monde pour expliquer les échecs de celle qui a perdu pour glorifier celle qui aura marqué son but .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 05, le 03 décembre 2018

  • bizarre l'ouverture de l article sur M Geagea et la suite sur l'iran Il faudrait que les gens se parle meme et surtout si ils sont en desaccord Les palestiniens refusent depuis 4 ans de dialoguer avec les israeliens et ils perde du terrain ( c'est le cas de le dire ) tous les jours Un dialogur de toute formation politique avec HN ne veut pas dire accepter leur desirada mais essayer de trouver quelques terrains d'entente pour sauver ce pays car si HB se comportera comme Arafat, un jour nous aurons les memes resultats connus deja

    LA VERITE

    14 h 36, le 03 décembre 2018

  • REVE ! QUELQUES MINCES ANNEES ENCORE AVEC CES SANCTIONS DRASTIQUES ET L,EPERVIER DEVIENT COLOMBE, IL PERD SES AILES ET TOMBE SUR TERRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 12, le 03 décembre 2018

  • La chine est l’usine du monde et constitue l’un des premiers partenaires des occidentaux, nuance . Mais L’avenir dira si les iraniens (premiers concernés) soutiendront encore ce régime .

    L’azuréen

    13 h 00, le 03 décembre 2018

  • "Aucun indice sur la réussite de ce plan" ??? Vraiment ?? permettez-moi de vous éclairer alors: l'Iran est sans accès au marchés internationaux de capitaux. toute restriction supplémentaire serait asphyxiante. notamment l'interdiction des utilisation de cartes de credit. l'Iran n'est autosuffisante en rien: il y'a eu une pénurie d'oignons dans le pays, et avant cela une pénurie de poulets. et le ponpon ? apprenez, Madame, qu'un membre influent de la commission des Affaires économiques du Parlement a déclaré que 80 % de la population du pays vivait sous le seuil de pauvreté! 80% !!

    Lebinlon

    11 h 46, le 03 décembre 2018

  • 45 ans d'embargo de sanctions etc.... résultat des courses l'Iran NPR est aujourd'hui encore plus forte . La Chine sous Mao était soumise à de pareilles injustices , voyez où elle en est aujourd'hui. Ces gesticulations américaines se retourneront contre elle et ses alliés régionaux, tout en provoquant que de jubilations malsaines chez leurs supporters.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 37, le 03 décembre 2018

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