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Campus - Initiative

Mettre ses pas dans ceux d’un grand écrivain...

Grâce à un accord conclu entre l’Institut français du Liban et le département de lettres françaises de l’USJ à Beyrouth, une dizaine d’étudiants ont eu le privilège de vivre une semaine intense en participant à l’organisation et aux activités de la 25e édition du Salon du livre francophone de Beyrouth.

Des étudiantes du département de lettres françaises de l’USJ avec l’écrivaine Katherine Pancol et leur chef de département Karl Akiki.

« Il est important de donner l’occasion aux étudiants d’aller à la rencontre de l’auteur, en sortant du cadre de l’université, afin que ce dernier ne soit plus un être transparent et insaisissable, ce “on” innommable familier des textes scolaires, mais un être de chair, de sang et d’âme avec lequel ils peuvent discuter du processus de création littéraire », explique Karl Akiki, chef du département de lettres françaises à la faculté de lettres et de sciences humaines (FLSH) de l’USJ. Ainsi, mobilisés pour la deuxième année pour accompagner quelques écrivains invités au Salon du livre, les étudiants de licence et de master du département de lettres françaises de Beyrouth ont pu s’immerger avec enthousiasme dans les coulisses de cette grande manifestation littéraire annuelle et prendre part activement aux différentes activités qui s’y sont déroulées.


La vie d’un auteur
« Le Salon du livre est un espace qui nous permet de rencontrer des gens inspirants avec lesquels nous pouvons discuter de plein de sujets. Cette année, j’ai eu la chance de tenir compagnie aux auteurs Alain Mabanckou et Karim Kattan, et de partager avec eux du temps précieux au cours duquel j’ai pu leur poser des tas de questions sur leur travail qui m’aideront dans mon parcours et qui ont satisfait ma curiosité d’étudiante passionnée de littérature », raconte Sarah Hobeika, en 2e année de licence.

« Pouvoir accompagner des auteurs m’a permis de considérer autrement le Salon du livre francophone de Beyrouth que j’attends d’une année à l’autre avec impatience », précise Rebecca Sarkis, qui a pu, l’année dernière, partager des moments privilégiés avec Éric-Emmanuel Schmitt, Darina el-Joundi et Leila Slimani. Cette étudiante en 3e année de licence en lettres françaises a eu l’occasion, lors de cette 25e édition, de tenir compagnie à Scholastique Mukasonga qui est, confie-t-elle, « une femme forte, engagée et admirable. J’ai ainsi essayé de profiter de cette expérience pour mieux connaître la personnalité des auteurs invités et découvrir leurs relations avec ceux qui les entourent. J’invite donc tout le monde à assister à cet événement annuel pour aller à la rencontre de nouveaux écrivains ».

Comme ses amies, Aline Daou, en 1re année de licence, se souviendra pendant longtemps de son expérience inédite au Salon : « En accompagnant Katherine Pancol, Tahar Ben Jelloun, Véronique Olmi et Vénus Khoury-Ghata, j’ai pu voir de près à quoi ressemblent la vie et les activités d’un auteur, chose qui est bien utile pour moi car je souhaite me consacrer à l’écriture. J’ai vraiment apprécié la diversité des sujets abordés et discutés lors de cette édition du Salon et les activités proposées au public auxquelles les enfants ont également pu prendre part. »


(Lire aussi : « L’avenir de la lecture est dans le plaisir de la lecture »)


Moments privilégiés
Nombreuses sont les activités que les étudiants ont pu mener du 3 au 11 novembre 2018. En binômes, ils ont accueilli les auteurs dès leur arrivée au Salon. Disposant de la feuille de route propre à l’écrivain dont ils avaient la charge, ils ont conduit des auteurs, dont Tahar Ben Jelloun, Alain Mabanckou et Véronique Olmi, dans les dédales du Salon, assurant, en quelque sorte, le rôle d’attachés de presse et veillant à ce que le programme de chacun soit respecté. Ils se sont chargés également de prendre des photos et des vidéos qui ont été partagées sur les réseaux sociaux et sur le site de leur département en temps réel afin d’inciter les internautes à visiter le Salon du livre. « Le but de toutes ces activités était de permettre aux étudiants de développer des compétences diverses : prise de parole, responsabilité, autonomie, gestion de groupes, communication, etc. Et puisqu’ils avaient évidemment lu certaines œuvres des auteurs qu’ils ont accompagnés, cela leur a permis de bénéficier à fond d’un moment de partage littéraire intense avec chaque écrivain, moment privilégié que l’Institut français a mis à la disposition des étudiants du département », poursuit M. Akiki.

« J’ai eu la chance de participer au Salon cette année en tant qu’attachée de presse de l’écrivaine et journaliste française Katherine Pancol, et j’en suis fière ! Cette expérience s’est avérée pour moi à la fois didactique et instructive, elle m’a principalement permis de gagner en confiance en allant à la rencontre des auteurs », livre Ranine Hammoud, en master 1 de recherche en lettres françaises. Le Salon du livre francophone de Beyrouth est également l’occasion, pour ces férus de littérature, de pouvoir échanger et débattre autour de leur passion pour la lecture. Certains étudiants de Beyrouth et de Tripoli ont ainsi pris part au projet « Le Choix Goncourt de l’Orient ». De septembre à octobre, ils ont lu les ouvrages proposés par l’académie Goncourt (première et seconde sélection) pour défendre l’œuvre qui, selon chacun d’eux, devait remporter le prix, et créer des chroniques littéraires. « Cette expérience est importante parce qu’elle a permis aux étudiants d’entrouvrir les rideaux du monde infralittéraire, celui de l’édition et des prix », précise M. Akiki. « Sur le plan purement littéraire, le Salon a une grande importance, car il donne voix à la francophonie du Moyen-Orient, une voix incoercible, et il permet aux auteurs et aux lecteurs de vivre des moments d’échange et de découverte », s’enthousiasme Alexis Joly, inscrit en master 2.

Ces moments de partage, de découverte, de complicité et d’apprentissage, les étudiants les ont vécus entourés de leur chef de département qui veille à ce que ces jeunes aient toutes leurs chances de développer leurs compétences en osant sortir des sentiers battus. « Un dernier vœu, note enfin M. Akiki : que d’autres facultés, que d’autres universités immergent leurs étudiants dans l’univers du Salon avec originalité et créativité, puisqu’il faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! »



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« Il est important de donner l’occasion aux étudiants d’aller à la rencontre de l’auteur, en sortant du cadre de l’université, afin que ce dernier ne soit plus un être transparent et insaisissable, ce “on” innommable familier des textes scolaires, mais un être de chair, de sang et d’âme avec lequel ils peuvent discuter du processus de création littéraire »,...

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