Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié d'"épouvantable" l'enregistrement audio de la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qu'Ankara a partagé avec ses alliés occidentaux, ont rapporté mardi les médias turcs.
M. Khashoggi, connu pour ses articles critiques envers le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, a été tué début octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, et M. Erdogan affirme que son assassinat a été commandité par "les plus hauts échelons" du gouvernement saoudien.
M. Erdogan a déclaré aux journalistes à bord de son avion, alors qu'il rentrait d'un week-end de commémorations à Paris, qu'il avait discuté de la mort du journaliste saoudien avec les dirigeants américains, français et allemands lors d'un dîner dans la capitale française. "Nous avons fait écouter les enregistrements relatifs à ce meurtre à tous ceux qui nous le demandaient, y compris des Saoudiens, des Américains, Français, Canadiens, Allemands, Britanniques", a-t-il dit. "L'enregistrement est véritablement épouvantable", a continué le président turc, en précisant qu'un agent des renseignements saoudiens en ayant pris connaissance en avait été profondément choqué.
Pour le président turc, il ne fait aucun doute que le meurtre a été planifié et que l'ordre venait des hautes autorités saoudiennes. Toutefois, il a déclaré ne pas penser qu'il ait émané du roi Salmane d'Arabie, pour qui il professe un "respect sans limite". "Le prince héritier dit qu'il va clarifier les choses, qu'il va faire le nécessaire. Nous attendons patiemment, a-t-il déclaré."Il faut dévoiler qui a donné l'ordre d'assassiner".
(Lire aussi : Meurtre Khashoggi : Erdogan affirme avoir partagé des enregistrements avec Riyad, Washington et Paris)
Des seringues et de grands ciseaux
Par ailleurs, le journal pro-gouvernemental turc Sabah a rapporté mardi que les bagages de l'équipe de Saoudiens dépêchée à Istanbul au moment du meurtre de Jamal Khashoggi contenaient des seringues, de grands ciseaux, des instruments visant à infliger des chocs électriques et un appareil de brouillage des signaux. Le quotidien a publié les scans des valises des sacs des Saoudiens lorsqu'ils ont passé les contrôles à l'aéroport à leur départ d'Istanbul. Elles contenaient, selon le quotidien, 10 téléphones, 5 talkies-walkies, deux seringues, deux défibrillateurs, un appareil brouilleur, trois grosses agrafeuses et un objet coupant ressemblant à un bistouri.
Le New York Times a rapporté pour sa part qu'un membre de l'équipe saoudienne dépêchée à Istanbul pour éliminer Khashoggi a informé un de ses supérieurs après le meurtre. Dans cette conversation dont le contenu a été confirmé par un responsable turc, l'interlocuteur identifié comme Maher Moutreb demande à ce supérieur de "le dire à son patron". Le NYT dit qu'il est possible que le terme de "patron" fasse référence au prince Mohammad ben Salmane bien que ce dernier ne soit jamais mentionné nommément. Moutreb ajoute la phrase, "le contrat est rempli".
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Au moins là il ya un enregistrement témoin du crime mais erdo fait tout pour ne pas entendre les cris des arméniens et des libanais de la montagne sacrifiés au nom de l'empire et puis de la République ottomano-turque...trêve de tricheries
20 h 11, le 14 novembre 2018