Des partisans du Hezbollah lors de la commémoration de l'Achoura, le 20 septembre 2018, à Beyrouth. REUTERS/Aziz Taher
Le Hezbollah paie des rebelles qui faisaient partie de milices soutenues jusqu'à l'an dernier par Washington pour qu'ils rejoignent ses rangs dans le Sud syrien, à la frontière avec Israël, et aurait recruté jusqu'à 2.000 nouveaux combattants, rapporte vendredi le Wall Street Journal. Selon le WSJ qui cite des militants et un ancien commandant rebelle, la plupart de ces nouvelles recrues du Hezbollah faisaient partie de milices financées, jusqu'à l'an dernier, par les Etats-Unis. Pour Israël, la présence de forces pro-iraniennes aussi près de sa frontière est une menace directe pour sa sécurité, ajoute le journal.
Fin juillet, après une longue offensive, le régime de Bachar el-Assad et ses alliés russe et du Hezbollah avaient repris des zones rebelles dans les provinces syriennes de Deraa et de Qouneitra (sud), à proximité immédiate de la partie du Golan occupée par l'Etat hébreu. Moscou avait ensuite annoncé que les forces iraniennes avaient retiré leurs armes lourdes à 85 km de la ligne de démarcation avec les hauteurs du Golan.
"Il est illusoire de penser que la Russie cherche à pousser l'Iran à partir de Syrie, parce que les Russes ne peuvent pas compter uniquement sur l'armée syrienne", selon l'ancien commandant rebelle.
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Des garanties et un salaire
D'après l'ancien commandant rebelle, rejoindre le Hezbollah constitue pour ces anciens rebelles une garantie de ne pas être arrêtés par le régime syrien. Ils touchent en outre un salaire mensuel de 250$, ce qui est plus élevé que le salaire payé par l'armée syrienne. "Les combattants rebelles se sont sentis trahis par le retrait américain. Pour eux, le message était clair, on les incitait à rejoindre la Russie, le régime ou l'Iran", ajoute le responsable militaire.
Toujours selon le WSJ, dans une nouvelle preuve de la pénétration de l'Iran dans le sud de la Syrie, Téhéran a établi fin octobre une branche d'une organisation religieuse chiite, al-Zahra, dans la province de Deraa.
Interrogé par le WSJ, Emile Hokayem, un expert de l'Institut international des études stratégiques souligne que "le Hezbollah et l'Iran ont compris que pour gagner la partie, ils doivent s'implanter et s'intégrer à l'économie et aux infrastructures locales". Il affirme que le Sud syrien et le Liban "vont se retrouver au cœur du prochain conflit" régional.
"Très déstabilisant"
Le recrutement par le Hezbollah de nouveaux combattants dans le sud de la Syrie est "très déstabilisant", selon l'envoyé américain en Syrie, Joel Rayburn. "L'idée que le Hezbollah étend sa présence à la frontière avec la Jordanie, près du Golan, et à la frontière israélienne, augmente les risques de conflit", a-t-il insisté, lors d'une conférence sur la sécurité régionale la semaine dernière à Manama (Bahreïn).
Ni le Pentagone ni le département d'Etat n'ont voulu commenter la question de l'arrêt du soutien financier américain aux groupes rebelles. Ni Israël ni le Hezbollah n'ont fait en outre de commentaire sur cette question de recrutement d'anciens rebelles.
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Le Hezbollah paie des rebelles qui faisaient partie de milices soutenues jusqu'à l'an dernier par Washington pour qu'ils rejoignent ses rangs dans le Sud syrien, à la frontière avec Israël, et aurait recruté jusqu'à 2.000 nouveaux combattants, rapporte vendredi le Wall Street Journal. Selon le WSJ qui cite des militants et un ancien commandant rebelle, la plupart de ces nouvelles recrues...
commentaires (7)
250 $ par mois de salaire pour des combattants...même pas au Liban pour "résister"... D'où le parti divin prend-t-il cet argent, et pour quelles raisons ? C'est pour cela qu'il insiste tant d'avoir le ministère de la santé ? Irène Saïd
Irene Said
10 h 23, le 03 novembre 2018