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Campus - CONCOURS

« Nous avons tous une famille et une maison en Chine »

Mariya Khalil et Élie Zgheib, respectivement première et second lauréats au concours national du Chinese Bridge, ont représenté le Liban en Chine.

Les gagnants des tours préliminaires venant des quatre coins du monde et se rassemblant durant la finale du Chinese Bridge dans la province chinoise de Hunan. Photo Confucius Institute Network

De plus en plus de jeunes Libanais choisissent d’apprendre le chinois comme langue étrangère au cours de leurs études universitaires. En 2018, douze étudiants – 8 de l’Université libanaise, 3 de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et 1 de l’Université de Notre Dame-Louaizé – ont pris part au quatrième tour de la compétition nationale du concours international Chinese Bridge, organisé par l’ambassade de Chine à l’Institut Confucius de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), le 26 mai dernier, en présence de l’ambassadeur de Chine au Liban Wang Kejian.

Ce concours de langue chinoise qui est à sa dix-septième édition comprend deux étapes principales : le tour préliminaire organisé hors Chine et le concours officiel tenu cette année à Changsha, dans la province chinoise Hunan. « Les concurrents ont répondu aux questions posées au hasard par les juges et qui portent sur la langue chinoise, les caractéristiques de la Chine ou encore sa culture. Par la suite, ils ont présenté leurs talents », précise le professeur Antoine Hokayem, directeur de l’Institut Confucius à Beyrouth, qui se réjouit de l’intérêt que portent de plus en plus de Libanais pour la langue chinoise. « L’Institut Confucius de l’USJ, qui est d’ailleurs le premier institut fondé en 2006 par la Chine au Moyen-Orient, accueille cette année 300 étudiants. Les étudiants et même les professionnels se tournent davantage vers la Chine qui leur offre, outre la culture, des bourses pour leurs différents niveaux d’études », ajoute-t-il.

Les talents libanais

Lors de la compétition nationale, le premier prix a été décerné à Mariya Khalil, étudiante en langues vivantes appliquées, option langue chinoise, à l’Université libanaise, et le second prix a été décroché par Élie Zgheib, étudiant en première année de master en interprétation à l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth à l’USJ (ETIB). Les deux lauréats ont bénéficié d’un voyage en Chine du 26 juillet au 7 août afin de représenter le Liban ; voyage et séjour pris en charge par le Bureau national pour l’enseignement du chinois comme langue étrangère (Hanban). Mariya Khalil a, quant à elle, participé à la finale du Chinese Bridge organisée à Hunan. Compétition qui a réuni plus de 150 candidats venus de 118 pays.

Lors du tour préliminaire organisé au Liban, Elsa Assaf et Karen Chemaly de l’Université libanaise ont exposé respectivement une peinture et une calligraphie chinoise. Élie Zgheib, qui d’ailleurs participe pour la troisième année consécutive, a présenté une chanson en chinois titrée Da Zhong Guo qui décrit la Grande Chine ainsi que sa culture et rappelle à celui qui la chante comme à celui qui l’écoute que « nous avons tous une famille et une maison en Chine ». « Les paroles de cette chanson nous montrent la réalité culturelle de la Chine. Elle énumère les sites importants comme le fleuve Jaune, l’Everest, la Grande Muraille de Chine et autres. Elle regroupe tout ce que représente la Chine pour moi, et c’est précisément pour cela que je l’ai choisie et interprétée », explique le jeune homme de 21 ans.

Mariya Khalil a de son côté présenté une chanson en chinois tout en jouant de la guitare. Sa chanson intitulée Lao Shu Ai Da Mi porte sur « les souris qui aimaient le riz ». « Je trouvais la chanson amusante ; elle sortait du commun. J’ai alors décidé de la présenter lors du concours », précise la jeune styliste de 25 ans.

De Beyrouth à Hunan

Pour expliquer son engouement pour la langue chinoise, la jeune lauréate, qui a décroché une bourse offerte par Hanban afin d’effectuer sa troisième année d’études en linguistique chinoise à la Shenyang Normal University en Chine, confie : « Après avoir suivi des études en stylisme au Collège artistique de la mode moderne (CAMM) jusqu’en 2015, j’ai voulu entrer en contact avec des sociétés de mode internationales. La langue chinoise est très rarement choisie, je me suis alors lancée dans son apprentissage. Je me suis inscrite à l’Université libanaise pour suivre la licence en langues vivantes appliquées – option langue chinoise. Je suis directement tombée sous le charme de cette langue, de sa culture et de son peuple. » Et d’ajouter : « J’ai participé au Chinese Bridge pour pouvoir enfin élucider les mystères de la Chine ! Lors de mon séjour là-bas, je n’ai pas seulement découvert d’autres pays grâce à leurs représentants, mais j’ai aussi poussé ces derniers à découvrir le Liban. Je suis très fière d’avoir représenté mon pays et d’avoir fait bon usage de mes connaissances. » La jeune lauréate souligne que la visite de la Chine ne s’est pas limitée au concours. « Nous avons bénéficié d’un programme touristique culturel. Nous avons visité la muraille de Chine, la Cité interdite, la province de Beijing et celle de Hunan. »

De son côté, Élie Zgheib révèle avec enthousiasme : « Jongler avec les langues a toujours été ma passion et c’est précisément pour cela que j’ai suivi une licence en traduction à l’ETIB et que je me suis inscrit en master d’interprétation. Après un séjour en Espagne dans le but de perfectionner mon espagnol, c’est maintenant au tour du chinois. » Concernant le voyage en Chine, il poursuit : « J’avais participé en 2016 au camp d’été organisé par l’Institut Confucius en Chine et je m’étais promis d’y revenir, et me voilà ! Contrairement à mon premier voyage, ce deuxième séjour en Chine ne m’a pas seulement aidé à avancer dans l’apprentissage de la langue chinoise, il m’a également permis de me mettre aux arts martiaux et cela après avoir suivi des cours proposés par les organisateurs du voyage. »

Le jeune homme se dit impressionné par le nombre de pays représentés à la finale en Chine. « Je savais que le chinois prenait de plus en plus d’ampleur, mais voir cela concrètement était phénoménal. » Et d’ajouter : « Il n’y a pas mieux pour une personne qui suit des cours de chinois que de déchiffrer les caractères, dits sinogrammes, utilisés dans l’écriture de cette langue. Le chinois n’est pas simplement une langue à apprendre mais aussi une langue à découvrir. Cette langue est un passeport international et la culture chinoise mérite d’être découverte par les Libanais. »


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