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Campus - Témoignage

« Quelles classes va-t-on me confier ? Suis-je faite pour ce métier ?... »

Nadine Bakkar est une jeune enseignante de français, fraîchement diplômée du Ceuln de l’USJ. Elle raconte sa nouvelle expérience dans l’enseignement.

La jeune Nadine Bakkar, radieuse, auprès de ses élèves.

Ma licence en lettres françaises de l’Université Saint-Joseph en poche, j’ai effectué mes premiers pas dans le monde professionnel en tant qu’enseignante de français à l’école al-Roua à Tripoli. Comme tous les nouveaux venus sur le marché du travail, j’avais des craintes et des doutes. De nombreuses questions me hantaient : quelles classes va-t-on me confier ? Est ce que je vais pouvoir bien gérer la classe ? Suis-je faite pour ce métier ?

Pour moi, l’école est un livre à lire, une histoire à vivre et à raconter et surtout des cerveaux à former. On y rencontre une grande diversité d’élèves, de différentes personnalités et caractères, de différents milieux également. Dans une même classe, un enseignant fait face à des mondes différents et il fait de son mieux pour les rapprocher, pour assurer continuellement l’égalité entre les petits apprenants et éviter les divisions entre les enfants.

Au cours de la première semaine, en EB6 et EB4, je me demandais en permanence : quels liens existe-t-il entre la filière littéraire que j’ai suivie durant trois années à l’université et le monde de l’enseignement scolaire ? C’est évident qu’on ne va pas demander aux élèves du cycle 2 du primaire de faire des commentaires composés ou de lire les textes de Baudelaire ou même de Paul Valéry !

Un monde très vaste

Après mûre réflexion, j’ai conclu que, oui, c’est vrai que la littérature n’est pas faite pour être enseignée dans les petites classes, mais ce que j’ai appris à la fac m’accompagnera dans ma vie, peu importe ce que je ferai. Le monde de la littérature est très vaste. On y apprend des tas de choses diversifiées. J’ai appris par exemple de L’Assommoir de Zola que le monde du travail est en évolution depuis le XIXe siècle. J’ai appris de La Métamorphose de Kafka qu’un enfant doit être bien accepté et entouré par sa famille, sinon il va souffrir d’une marginalisation et cela s’applique également dans les écoles. J’ai appris du mythe de Sisyphe qu’il faut toujours essayer et ne jamais désespérer ; et combien la patience est importante pour un enseignant ! La littérature m’a également appris que le théâtre sert à libérer les esprits et permet de visualiser les choses beaucoup plus clairement : un processus que j’utilise beaucoup avec mes élèves. Les théories de Freud m’aident à mieux comprendre mes élèves. Ainsi, les craintes que j’avais au départ se sont transformées en force. Ont contribué à cette métamorphose une coordinatrice qui sait me motiver et une direction qui respecte et apprécie les efforts et le travail du corps professoral.

Et la peur s’est dissipée, remplacée par une grande motivation. Aujourd’hui, au nom de chaque élève assoiffé de savoir, je promets d’être toujours à la hauteur de mes responsabilités.

Nadine BAKKAR, 21 ans, ancienne étudiante à l’USJ


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