L'ONU s'est dite « alarmée » lundi par une nouvelle loi adoptée par le parlement irakien, criminalisant les relations homosexuelles et les transitions de genre, et en a réclamé l'abrogation.
« Cette loi va à l'encontre de plusieurs traités et conventions relatifs aux droits de l'homme ratifiés par l'Irak, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et devrait être abrogée », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme dans un communiqué.
Les nouvelles dispositions prévoient des peines de dix à 15 ans de prison pour les relations homosexuelles, de même que pour les pratiques échangistes impliquant les épouses, d'après le texte consulté par l'AFP.
La loi interdit également « toute organisation faisant la promotion de l'homosexualité en Irak », avec une peine de prison de sept ans pour « la promotion » des relations homosexuelles.
Elle proscrit « le changement de sexe biologique sur la base de désirs ou de penchants individuels » et prévoit une peine d'un à trois ans d'emprisonnement pour toute personne ou médecin impliqué dans cette transition. Une peine similaire est prévue pour tout homme dont le comportement est jugé efféminé.
« Il existe de nombreuses preuves démontrant que ces lois légitiment également les préjugés, exposent les gens aux crimes de haine, aux abus policiers, au harcèlement, à l'intimidation, au chantage et à la torture », a souligné Mme Shamdasani.
« En outre, elles perpétuent la discrimination et le déni d'accès aux services de base, notamment en matière de soins de santé, d'éducation et de logement », a-t-elle ajouté.
L'ONG Amnesty International a critiqué auprès de l'AFP une « violation des droits humains fondamentaux ».
Le Département d'Etat américain s'est « profondément préoccupé » samedi par cette législation. Son porte-parole Matthew Miller déplore que le texte de loi menace les personnes les plus vulnérables de la société irakienne et « sape les efforts de réforme économique et politique du gouvernement ».
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