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À La Une - arménie

Le Liban candidat pour accueillir l"Académie de rencontre et de dialogue entre les hommes", annonce Aoun

Le chef de l'Etat libanais élu vice-président du 17e sommet de la Francophonie qui se tient à Erevan.


Le président libanais Michel Aoun prononçant son discours lors du XVIIe sommet de la Francophonie, jeudi 11 octobre 2018, à Erevan. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République libanaise, Michel Aoun, a annoncé jeudi lors d'un discours à l'occasion du dix-septième sommet de la Francophonie à Erevan, avoir présenté aux Nations unies la candidature du Liban pour qu'il devienne le siège officiel de "l’Académie de rencontre et de dialogue entre les hommes". Le président a par ailleurs estimé que "plus que jamais, la francophonie doit affirmer sa mission du 'Vivre ensemble'".

"De par sa société pluraliste et multiconfessionnelle, le Liban est un monde en miniature. Après des années d’épreuves nous avons réussi à dépasser les tentations du 'vivre entre soi'. Et 'Le vivre en commun' est notre volonté à tous. L’Homme est l’ennemi de ce qu’il ignore et de ceux qu’il méconnaît. Percevoir l’autre avec ses différences et ses ressemblances permet la coexistence. D’où l’urgence de créer des institutions internationales spécialisées dans la formation et la diffusion du dialogue entre les civilisations, les religions et les ethnies qui permettraient d’instaurer une culture de la paix", a affirmé Michel Aoun dans son discours.

Et de poursuivre : "De par sa société plurielle où coexistent chrétiens et musulmans se partageant le pouvoir et l’administration, de par l’expertise acquise par ses ressortissants disséminés à travers le monde, de par la succession de civilisations et de cultures sur son sol au fil des siècles, le Liban est un exemple unique, habilité à créer une Académie internationale chargée de promouvoir de telles valeurs. J’ai présenté aux Nations-Unies la candidature de mon pays pour devenir le siège officiel de 'l’Académie de rencontre et de dialogue entre les hommes'. Et nous aspirons à ce que cette initiative soit consolidée par la ratification d’une convention multilatérale. Votre soutien et l’implication des institutions francophones sont essentiels pour nous permettre de réussir ce challenge".


La francophonie et la mission du "Vivre ensemble"
Michel Aoun a par la suite évoqué  ce qu'il considère comme la mission de la francophonie. "Le vecteur de la langue est le pont idéal pour relier différentes cultures et identités. Ainsi, au delà de l’amour pour la langue française, la francophonie a pour objectifs l’intensification du dialogue des civilisations, le rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle, a-t-il déclaré. De ce fait, la présence de la Francophonie au Proche Orient ne fait qu’affirmer cette solidarité avec la langue et la culture arabe", a-t-il ajouté, rappelant que le Liban avait accueilli le IXe Sommet de la Francophonie en octobre 2002. "A l’heure où de partout surgissent des forces autoritaires, identitaires, qui n’hésitent pas à flatter les sentiments d’exclusion et d’ostracisme, plus que jamais la francophonie doit affirmer sa mission du 'Vivre ensemble'", a ajouté le président.

M. Aoun a en outre estimé que "l’essor de la francophonie au Liban, pays qui reste la locomotive francophone du Moyen-Orient, est plus important que jamais au vu de la situation conflictuelle qui règne dans la région". "Je me réjouis de la décision prise d’ouvrir à Beyrouth un bureau régional de la Francophonie pour le Moyen-Orient. Je salue tous ceux qui ont contribué à cette décision en leur promettant l’appui nécessaire pour soutenir la mission de ce nouveau bureau", a-t-il déclaré.

Le président libanais a enfin salué dans son discours le chanteur franco-arménien Charles Aznavour, décédé la semaine dernière à l'âge de 94 ans. "A la question posée au grand Charles Aznavour s’il se sentait Français, il a répondu oui, à 100%. Et s’il se sentait arménien ? Il a répondu Oui, à 100%. Une preuve de plus que le multiculturalisme a du talent. La disparition de ce défenseur de la langue française qui nous a laissé des chansons immortelles a affecté les Libanais qui le considéraient comme un des leurs", a-t-il affirmé.
Et de conclure : "Perdre une langue est pour moi aussi douloureux que perdre un être cher! Aujourd’hui la langue française perd son âme sur les réseaux sociaux. Les phrases sont déconstruites, les mots phonétiques et l’orthographe défunt. Veiller à ce précieux héritage et le transmettre aux générations à venir est de notre devoir".

En milieu d'après midi, le chef de l'Etat libanais a été élu vice-président du 17e sommet de la Francophonie, sous la présidence du Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan. Quatre autres vice-présidents ont également été élus aujourd'hui. Il s'agit des représentants de la Côté d'Ivoire,de Haïti, de l'Île Maurice et du Vietnam.

Michel Aoun devrait rencontrer plusieurs chefs d’Etat et chefs de délégation durant son séjour dans la capitale arménienne, notamment le président français Emmanuel Macron, demain vendredi.


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commentaires (9)

C’est bien franchement mais bon ...., ce dialogue s’il pouvait marcher efficacement au Liban , ça serait très bien et si c’était rapide ça serait encore mieux . 5 mois à discuter chiffons au lieu de choisir rapidement un gouvernement, comme cela se fait partout ailleurs, c’est affligeant.

L’azuréen

21 h 55, le 11 octobre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • C’est bien franchement mais bon ...., ce dialogue s’il pouvait marcher efficacement au Liban , ça serait très bien et si c’était rapide ça serait encore mieux . 5 mois à discuter chiffons au lieu de choisir rapidement un gouvernement, comme cela se fait partout ailleurs, c’est affligeant.

    L’azuréen

    21 h 55, le 11 octobre 2018

  • Je me demande un peu si nous parlons la même langue au Liban. Avant de proposer un dialogue, faisons le ménage chez nous. À force de crier, on s’époumone et le monde s’assourdit, nos voisins s’assoupissent et le peuple crève. Toute une tribu libanaise en Arménie pour chanter les louanges d’une langue qui agonise chez nous, nous demeurons incapables de nous exprimer dans la langue de Voltaire et clamons une appartenance qui, comme Larousse le dit si bien, disparaît comme ceux qui sèment à tout vent.

    Evariste

    18 h 31, le 11 octobre 2018

  • Le "vivre ensemble" pour se taper tout le temps, se narguer et finalement s'entretuer est du "suicide ensemble" et on est devenus maitre de la besogne (du moins aux yeux du monde) avec beaucoup de know-how à transmettre. Il nous faut, par contre et sérieusement, une armée de Charles Aznavours qui savent manier la poésie et la musique pour adoucir les sentiments, rendre les gens heureux ensembles tout en perpétuant une si belle langue qu'est le français!! Le Liban ne manque pas de talents, il faut les nourrir et les retenir ...

    Wlek Sanferlou

    16 h 07, le 11 octobre 2018

  • Des paroles denuees de tout fondement. C'est l'image d'un Pays qui derive sans gouvernement et sans aucune base de "vivre ensemble" que le President donne....

    IMB a SPO

    15 h 24, le 11 octobre 2018

  • Mais voyons, Mr le Président... On vous entend claironner depuis quelques temps dans les tribunes internationales votre projet de « l’académie de rencontre et de dialogue entre les hommes »... Mais de quoi parlez-vous au juste venant d’un pays où tout est dialogue de sourds, de rencontres stériles, de pousse-toi que je m’y mette où rien ne marche...? C’est, en effet, à cause de cette société pluraliste et multi confessionnelle que nous sommes un monde en miniature en faillite qu’il ne faut surtout pas copier! Que pensez-vous apporter au monde? Un vivre ensemble de 17 communautés religieuses qui se cramponnent à leurs soi-disant petits privilèges et qui se partagent le pauvre pays comme des charognards sans être capables de s’entendre sur une citoyenneté et patrie unique où les droits minimaux de l’individu sont respectés! Il y’a bien des institutions dans le monde qui ont essayé ce que vous proposez tel que l’UNESCO avec les résultats qu’on connaît! Il faut cesser de rêver en couleurs!

    Saliba Nouhad

    14 h 46, le 11 octobre 2018

  • Monsieur Michel Aoun, et si vous commenciez par "rencontrer et dialoguer" avec vos propres citoyens chrétiens et musulmans ? Car, malheureusement, en ce moment, le Liban donne au monde entier une image très négative du "vivre ensemble"...étant incapable de former depuis 5 mois un gouvernement, justement à cause du dialogue de sourds (en arabe...) entre les diverses communautés chrétiennes entre elles, de même les communautés musulmanes etc. Charité bien ordonnée...commence chez soi...en français, Monsieur Michel Aoun !!! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 27, le 11 octobre 2018

  • FALLAIT ALLER AVEC UN GOUVERNEMENT DEJA FORME POUR DONNER DU POIDS REEL AUX PROPOSITIONS SERIEUSES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 25, le 11 octobre 2018

  • Commençons par appliquer ces beaux principes à nous mêmes monsieur le Président. C'est un peu risible comme suggestion venant de vous.

    Bachir Karim

    13 h 21, le 11 octobre 2018

  • Bon discours, merci Monsieur le président. Il est à noter au moins deux décisions ou projets importants pour le Liban 1- devenir le siège de l'académie de l'homme pour la rencontre et le dialogue. 2- ouverture d'un bureau régional de la francophonie pour le moyen orient Le sommet de la francophonie n'est pas encore terminé et d'autres rencontres vont avoir lieu et des décisions prises.

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 16, le 11 octobre 2018

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