Gebran Bassil entouré de journalistes et de diplomates dans la banlieue sud de Beyrouth, le 1er octobre. Le ministre libanais des Affaires étrangères a accompagné les diplomates et des dizaines de journalistes sur les sites présumés du Hezbollah, dont le terrain de foot du club de foot du Ahed, cité par Netanyahu à la tribune de l'Onu. AFP / ANWAR AMRO
Depuis les accusations lancées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devant l’Assemblée générale des Nations unies, sur l’existence de trois « sites secrets » présumés adjacents à l’Aéroport Rafic Hariri dans lesquels le Hezbollah transformerait des missiles de précision, la hantise de voir Israël entreprendre une opération militaire contre l’aéroport prévaut dans les milieux politiques libanais.
Certains responsables estiment à ce propos que la tournée effectuée sur place par des diplomates postés au Liban à l’initiative du ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, ne suffit pas et doit être couplée à une action de lobbying auprès des Nations unies.
C’est notamment l’avis du Premier ministre sortant, Saad Hariri, qui n’a toujours pas réagi à la visite des diplomates à Ouzaï où seraient dissimulés les missiles présumés.
Plus inquiétant encore, la réaction immédiate de M. Netanyahu qui s’est dépêché de commenter la tournée des diplomates en affirmant que M. Bassil ne les a pas conduits sur les sites réels où seraient stockés les missiles.
(Repère : Invasions, offensives... : retour sur les opérations israéliennes contre le Liban depuis 1978)
Un diplomate qui a accompagné sur place le ministre des Affaires étrangères a estimé que l’initiative est en elle-même louable, ayant pour objectif d’aviser le corps diplomatique d’une éventuelle menace israélienne contre les sites présumés, mais qu’elle reste approximative tant qu’elle n’a pas été accompagnée d’une intervention officielle auprès des Nations unies d’où le Premier ministre israélien a lancé ses accusations. Le diplomate a indiqué avoir, à l’instar d’autres diplomates, envoyé à leurs gouvernements respectifs des rapports sur l’état des lieux des sites inspectés lors de leur tournée.
Le diplomate a estimé que les autorités libanaises devraient également s’activer en direction de l’administration américaine pour la dissuader de son soutien inconditionnel à M. Netanyahu, et ce avant même que ce dernier ne puisse convaincre le président des États-Unis, Donald Trump, de la pertinence d’une frappe contre l’aéroport de Beyrouth.
Le diplomate en question a également préconisé la nécessité pour le Liban officiel d’intervenir auprès des membres du Conseil de sécurité, sachant qu’à ce jour, seule la Russie a mis en garde Israël contre toute attaque qu’il serait tenté de lancer contre le Liban.
De son côté, un responsable libanais a indiqué que les parties libanaises, toutes tendances politiques confondues, examinent actuellement les mesures préventives à prendre dans ce contexte pour empêcher une attaque quelconque contre le Liban. Le responsable fait toutefois preuve de réalisme en écartant la possibilité, quasi nulle, de réunir le Conseil de sécurité, d’autant que la représentante américaine au sein de ce Conseil ne manquera pas d’apposer son veto à une telle réunion.
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commentaires (7)
Mis à part l'ambassadeur russe, bien visible sur cette photo...et des dizaines de journalistes...de qui...???...est composée la "délégation de diplomates" ? Le ridicule, de la part de certains responsables, prend des proportions jamais atteintes jusqu'à présent... Que ne ferait-on pas pour satisfaire les parrains qui vous maintiennent au pouvoir...n'est-ce pas ! Irène Saïd
Irene Said
15 h 35, le 03 octobre 2018