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À La Une - Liban

Formation du gouvernement : les organismes économiques et les syndicats lancent un ultimatum

Le président de la CGTL annonce de prochaines mesures d'escalade, notamment des manifestations.

Les responsables des organismes économiques et syndicats libanais, réunis le 25 septembre 2018 à Beyrouth. Photo P. H. B.

Les organismes économiques et plusieurs syndicats libanais ont lancé mardi un ultimatum aux responsables politiques, leur demandant de former sans plus tarder un gouvernement pour éviter l'effondrement économique du pays.

"La classe politique persiste à revendiquer un siège par ci et un siège par là. Le Liban devient trop étroit pour ses habitants. Craignez Dieu ! Personne n’est plus grand que son pays. Mettez de côté vos calculs personnels", a martelé le président des organismes économiques, Mohammad Choucair, au terme d'une réunion sous le thème "ensemble pour la sauvegarde du pays" qui s'est tenue au siège de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) à Beyrouth.

"Oui, nous voulons un gouvernement dès aujourd’hui pour que cette lutte acharnée s’arrête. Que chacun fasse des concessions, car le peuple libanais mérite cela. Les forces politiques doivent assurer les conditions d’une vie digne. Elles doivent encourager l’économie et créer des opportunités de travail pour les jeunes et mettre un terme à la corruption et aux atteintes à l’environnement", a-t-il souligné.

"Nous attendons que les responsables honorent leurs promesses et que le gouvernement voie le jour. Le temps presse, et nous craignons pour l’existence du pays", a conclu M. Choucair.

Dernièrement, plusieurs responsables libanais ont tiré la sonnette d'alarme concernant la situation économique du Liban. Début septembre, le président du Parlement, Nabih Berry, avait affirmé que le Liban était "aux soins intensifs". Le 19 septembre, le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait toutefois assuré que le Liban "n'est pas au bord de la faillite", mettant en garde contre les rumeurs qui circulent concernant la situation économique du pays.

Mardi, le Premier ministre désigné Saad Hariri, qui tente sans succès depuis quatre mois de former un gouvernement, a assuré devant le Parlement que le pays n'est pas en faillite, dénonçant "la campagne contre la livre et l'économie pour pousser au désespoir les Libanais".

Les organisations internationales, agences de notation et autres observateurs s’inquiètent régulièrement de la forte exposition des banques à la dette publique et l’absence de réformes concrètes lancées par l’État pour contrôler son endettement.


(Lire aussi : Loin de CEDRE, le Parlement avalise la loi nationale sur la gestion des déchets)


"Mobilisation générale"
"Oui à la formation du gouvernement sans lenteur, loin du fromagisme, afin de remédier immédiatement à la situation économique (…)", a de son côté martelé le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Béchara el-Asmar.

"Où se situe l’Etat par rapport aux pauvres ? Qu’en est-il de la dette qui augmente et de la concurrence de la main d’œuvre étrangère ? Est-ce le but des politiques de pousser les jeunes à s'expatrier? ", s'est-il interrogé. "Ayez pitié du Liban. Nous tirons la sonnette d’alarme, et nous n’allons plus nous taire dorénavant. En tant que CGTL, nous disons que l’avenir ne ressemblera pas au passé. Le peuple frôle le désespoir. Nous allons bientôt prendre des mesures d’escalade, notamment des manifestations et des sit-in, après consultations", a-t-il prévenu.

Le président de l’ordre des ingénieurs, Jad Tabet, a lui aussi tiré la sonnette d'alarme : "Nous annonçons la mobilisation générale aujourd’hui afin d’arrêter la détérioration de la situation et pour mettre un terme à la dilapidation des fonds, faute de quoi le navire coulera".

Le président du Conseil économique et social, Charles Arbid, est allé dans le même sens, en s'adressant aux responsables politiques. "Ne faites pas de l’économie l’objet de vos tiraillements politiques et ne sacrifiez pas l’intérêt national au profit de gains partisans. Aujourd’hui, nous rendons publique une charte signée par tous ceux qu’on n’écoute plus et qui a pour but de dépasser tous les tiraillements politiques afin que les Libanais n’aient pas de remords dans l’avenir proche. Nous demandons ainsi la formation immédiate d’un gouvernement unificateur, honnête et productif, le lancement des réformes administratives et financières, la lutte contre la corruption en faisant de cette lutte une priorité, une décision ferme contre la dilapidation des fonds et la réduction des dépenses des institutions étatiques, le retour digne et rapide des déplacés syriens chez eux (…) et la mise en place d’une politique environnementale afin de sauvegarder les ressources environnementales (…)", a conclu M. Arbid.

Le Liban s’est engagé lors de la conférence de Paris (CEDRE) en avril à restructurer son économie et ses finances publiques. Mais le pays est toujours sans gouvernement quatre mois après les élections législatives de mai. La dette publique du pays s’est élevée à 82,5 milliards de dollars à fin mai, soit une hausse de 7,5 % en un an. Le déficit public a, lui, oscillé entre 7 et 9 % du PIB ces deux dernières années. Il reste que le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a assuré à plusieurs reprises depuis les législatives que le pays n’était pas en faillite.


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commentaires (2)

SEMAAN MA HONE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! OU 7ABIBOU MA HONE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 28, le 25 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • SEMAAN MA HONE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! OU 7ABIBOU MA HONE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 28, le 25 septembre 2018

  • Le peuple dans toutes ses composantes doit demander des comptes aux dirigeants qui se croient au dessus du peuple pour le manipuler et le faire attendre des mois et des mois pour une formation d'un gouvernement !? De par leur faute le peuple est ruiné, détruit, mentalement démoli. Assez ! Kelmet al3ayb ma-betzakarouha !

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 15, le 25 septembre 2018

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